Ouvrage - Une information brute ? - Journalisme, vidéos et réseaux sociaux - 1er juin 2023

Aurélie AubertInstitut National de l'Audiovisuel, 2023 Depuis quelques années, des médias vidéo entièrement pensés pour les réseaux sociaux numériques : Now This aux États-Unis, Brut, Loopsider, Simone en France tandis que les médias traditionnels élaborent en parallèle aujourd'hui une offre spécifique en vidéo de ce type, pour un public jeune. Les logiques algorithmiques irriguées par les activités de partage des contenus par les internautes président dorénavant à la diffusion. Cet ouvrage analyse ces capsules vidéo de quelques minutes traitant de sujets informatifs, plutôt à destination des jeunes de 18 à 35 ans, et propose un examen approfondi de ces productions médiatiques en vidéos. Elles se présentent souvent comme vierges de toute ligne éditoriale, élaborant la promesse d'une information brute qui mettrait à distance le travail et la médiation des journalistes. Partant d'une étude sur les contenus, croisée avec une analyse des métriques de consultation, l'ouvrage s'intéresse aussi à la manière dont sont fabriqués ces sujets vidéos dans un écosystème journalistique plateformisé, en montrant que l'élaboration d'une ligne éditoriale dans ce nouveau contexte reste un enjeu crucial.

Ouvrage - Vidéoactivismes : Contestation audiovisuelle et politisation des images - 1er juin 2023

Ulrike Lune Riboni Editions Amsterdam/Multitudes, 2023 Comment retourner les armes de la surveillance pour en faire des outils d'émancipation. Depuis les années 2000, les usages de la vidéo partagée sur internet ont pris une place croissante dans les manifestations et les émeutes, mais aussi dans le quotidien politique. Au Liban, au Chili ou en Iran, les vidéos documentant les manifestations, les exactions policières et les affrontements ont été partagées par milliers. En France, les Gilets jaunes n'ont eu de cesse de filmer, de se filmer et de partager leurs images. Ces pratiques fascinent et interrogent journalistes, politiques et utilisateurs des réseaux sociaux. Mais, si les articles sur les vidéos de violences policières ou le riot porn sont désormais légion, les sources permettant de les comprendre et de les inscrire dans la longue durée de la contestation audiovisuelle restent rares. C'est ce manque que voudrait combler cet ouvrage, qui introduit à l'histoire du militantisme audiovisuel : des premiers groupes ouvriers français aux expériences états-uniennes de guerilla television, des collectifs argentins combattant l'hégémonie occidentale aux collectifs antiracistes anglais au médiactivisme audiovisuel italien, il passe en revue plusieurs décennies de contestation des régimes de visibilité dominants. En chemin, il propose des outils théoriques pour appréhender la critique des représentations et montre que, par-delà les mutations technologiques, la contestation audiovisuelle obéit toujours au même élan fondamental : arracher l'image au pouvoir, se la réapproprier et, ainsi, mobiliser.

Séminaire : Enjeux émotionnels des images. Méthodologies d’analyse et dialogue interdisciplinaire - 1er juin 2023

Séminaire du GTnum #feelnum(09/06/23)Organisé par Sophie Jehel Lieu Lycée Angela Davis, 70 Av. George Sand, 93210 Saint-Denis Métro Front Populaire ou RER B La Plaine Stade de France (+ 10 min à pied, dans les deux cas) Programme Matin 9h-12h30 : Décoder les filtres interprétatifs : sémiotique sociale et psychologie 9h00 Accueil 9h15-9h30 Présentation des objectifs et des projets du GT FeelNum (2023-2025) 9h30 -10h30 Alexandra Saemmer, Professeure, Univ. Paris 8, Cemti, Nolwenn Trehondart, Maîtresse de conférences, Université Lorraine, CREM, Virginie Piot, enseignante et doctorante, “La méthode de la sémiotique sociale” 10h30-11h Raphaele Miljkovitch, docteure en psychologie clinique et psychopathologie, Professeure, Univ. de Paris 8, Paragraphe, “Les modèles internes opérants : apprendre de ses expériences pour appréhender le présent et l'avenir”. 11h- 11h20 Jean Marc Meunier, Maître de conférences, Psychologie cognitive, Univ. Paris 8, Paragraphe, “Un cadre d'analyse des émotions dans la vigilance épistémique.” 11h20- 11h35 Pause 11h35-12h30 Ateliers parallèles de mise en pratique avec les enseignants, formateurs, étudiants, éducateurs Après midi : 13h30-16h30 : L'expression des émotions et les chemins de l'identification 13h30-13h50 Sophie Jehel, Professeure, Univ. Paris 8, Cemti, “Les émotions amour-haine face aux images et l'analyse politique des images.” 13h50-14h15 Laurence Corroy, Professeure, Univ. de Lorraine, CREM, “Sexteens : univers sériel comme support d'identification et de représentation” 14h15-15h00 Ateliers parallèles de mise en pratique avec les enseignants, formateurs, étudiants, éducateurs Séminaire ouvert aux étudiants, aux enseignants, aux formateurs, aux chercheurs. 15h-15h15 Pause 15h15-16h30 Retour sur les 4 ateliers et discussions Inscription https://mypads.framapad.org/mypads/?/mypads/group/gtnum-numeriqueeducatif-competences21s-hc1jc704/pad/view/inscription-gt-feelnum-seminaire-9-juin-aj79b73i

Numéro 52 de la revue MEI - Livre, numérique & communication - 31 mai 2023

Sous la direction de Nolwenn Tréhondart et Sylvie Bosser Des géants du numérique aux plateformes d'écriture, de vente, de diffusion, d'auto-édition littéraire, de nouveaux acteurs économiques ont acquis une place non négligeable dans la filière éditoriale. Au vu des enjeux qui sous-tendent les évolutions actuelles, ce dossier de MEI entend dresser l'état des lieux d'un écosystème du livre marqué, entre autres, par la prolifération de plateformes en ligne jouant un rôle d'intermédiation entre auteurs, éditeurs et lecteurs. Les douze articles et l'interview qui composent ce dossier traitent des secteurs de la librairie, de la bibliothèque, de l'auto-édition, des champs de la critique littéraire, ainsi que des pratiques de création et de réception de récits écrits sur des plateformes numériques. Y prédominent les questions des relations de pouvoir, mais aussi d'alliance et de négociation, sous le prisme des différentes injonctions - à la participation, à la créativité, à la gratuité - qui caractérisent le capitalisme numérique. Si la réflexion sur le design et l'expérimentation créative reste prégnante, les questionnements se déplacent pour aller vers des postures affirmant un positionnement critique, ou engagé, en lien avec l'industrialisation et la standardisation croissantes des pratiques de lecture et d'écriture obéissant à des formes de gouvernementalité numérique. SommaireÉditorial Nolwenn Tréhondart et Sylvie Bosser Entretien avec John B. Thompson Sylvie Bosser et Nolwenn Tréhondart Ouvrez les librairies ! Lucie Alexis et Sophie Noël La consommation engagée dans le commerce du livre Louis Wiart et Olivier Thuillas La « plateforme numérique » Kindle Direct Publishing Thomas Guignard Quand la médiation du livre numérique questionne l'avenir de la lecture publique : étude du dispositif PNB Aude Inaudi De nouveaux médiateurs Clara Levy Participation dans l'industrie du livre Laura Bousquet L'« affaire Goodreads » Marc Jahjah Passions littéraires et vidéos Marine Siguier L'adaptation livresque au risque du numérique Christel Taillibert et Bruno Cailler Pratiques adolescentes et smartphone Florence Rio et Elsa Tadier Sonder ce qui nous raconte Sébastien Appiotti et Alexandra Saemmer De l'écran à la page Allan Deneuville VARIA – Développement durable dans la haute gastronomie Axelle Rouge

Journée d’études : Voir le rap - clips et cultures visuelles des musiques hip-hop - 16 décembre 2022

Voir le rap : clips et cultures visuelles des musiques hip-hop Journée d'études organisée par Lune Riboni et Keivan Djavadzadeh (CEMTI) Université Paris 8 - Maison de la recherche (amphithéâtre MR002) vendredi 16 décembre 2022 Pour certains, « le clip, en tant que tel, n'est aujourd'hui guère plus qu'une enveloppe qui recouvre une chanson » (Straw, 2018). Comment dès lors expliquer la popularité du streaming vidéo ? Celui-ci occupe aujourd'hui une place centrale dans la consommation de musique en ligne, à part quasiment égale avec le streaming audio par abonnement (IFPI, 2021). Les consommateurs de vidéo YouTube se désintéresseraient-ils de l'aspect visuel, écoutant les clips plus qu'ils ne les regarderaient (Kaiser et Spanu, 2018) ? Il paraît difficile d'imaginer que les auditeurs ne soient pas, dans le même temps, des spectateurs - surtout dans le cas du rap où l'image joue un rôle central. De fait, certains clips vidéo ont contribué à façonner la persona des artistes et participé de manière singulière au succès de morceaux devenus des « classiques ». Difficile en effet de penser à PNL sans avoir à l'esprit leur série de clips qui, de « Jusqu'au dernier gramme », véritable court-métrage de 29 minutes, à celui de « Au DD », tourné en haut de la tour Eiffel, les a fait entrer « dans la légende ». Le rappeur Fianso a lui aussi construit son image en faisant du clip vidéo une composante essentielle de son projet créatif, réalisant plusieurs clips dans les quartiers populaires les plus connus de l'hexagone, de la Seine-Saint-Denis aux quartiers nord de Marseille pour l'album « On est passés chez So ». Quant à Shay, c'est avec deux clips remarqués posant la question du regard qu'elle effectuait son retour, en 2018 avec « Jolie » et en 2022 avec « Da ». Si les clips semblent aujourd'hui omniprésents et sont largement partagés et commentés en ligne, leur importance ne date pas de l'avènement des réseaux socionumériques et du streaming. Ils ont par ailleurs souvent servi à appuyer l'ancrage social et spatial des artistes, constitutif du genre musical (Guillard, 2017). Robin D. G. Kelley notait déjà au début des années 2000 que « le hip-hop, comme d'autres musiques populaires, est devenu un genre musical très visuel reposant sur des représentations visuelles attestant que l'artiste est issu des ghettos et d'un environnement difficile » (Kelley, 2001). Le vidéoclip ne sert par ailleurs pas uniquement à attester d'une appartenance à un territoire et un milieu social mais aussi à construire et alimenter une culture visuelle aux références multiples. Que serait le morceau « California Love » de 2Pac et Dr. Dre, sorti en 1995, sans le clip mythique inspiré de l'univers du film Mad Max ? Comme l'illustre cet exemple, de nombreux clips de rap s'inspirent explicitement du cinéma, à l'image de « Phénomène « , de Kekra, dont l'univers post-apocalyptique évoque celui de Blade Runner 2049, ou encore le mythique « L'empire du côté obscur » d'IAM inspiré par la saga Star Wars. Les liens ne sont néanmoins pas à sens unique et le rap a également nourri les représentations cinématographiques et sérielles. Ainsi, pour ne prendre que les exemples les plus connus, du film Do the Right Thing de Spike Lee ou de la série The Wire de David Simon. Cette journée d'étude sera l'occasion de saisir une part des enjeux de représentation qui traversent les vidéoclips de rap, en particulier dans la tension entre évocations verbales et visuelles. Quelle forme prend la mise en visibilité des rapports sociaux, alors même que le rap est largement associé à la jeunesse ethnoracialisée des classes populaires ? Comment les clips sont-ils reçus par différents publics, nourrissant parfois des controverses sur les questions de sexisme et de (anti)racisme ? Comment les clips sont-ils construits, et par qui ? Quelles influences nourrissent l'imaginaire visuel des clips de rap ? Quelles différences esthétiques dans le temps ou selon les espaces géographiques ? Quel rapport les artistes entretiennent-ils et elles à l'image, et à leur image ? C'est à ces questions que les différent·es intervenant·es apporteront des éléments de réponse. Introduction : 10h30 Ulrike Lune Riboni (maîtresse de conférences en Sciences de l'information et de la communication, Université Paris 8 / Cemti) et Keivan Djavadzadeh (maître de conférences en Sciences de l'information et de la communication, Université Paris 8 / Cemti) Circulations des esthétiques : 10h45-12h15 Marcos Roberto Pina, « Le rôle des vidéo-clips dans la diffusion du genre musical funk de São Paulo » (Post-Doctorant en Sociologie, UNICAMP – Brésil) Keivan Djavadzadeh, « Des esthétiques croisées ou contraires ? Penser la circulation des modèles de féminité dans le rap entre les États-Unis et la France » (maître de conférences en Sciences de l'information et de la communication, Université Paris 8 / Cemti) Cultures visuelles du rap français : 14h-15h15 Emily Shuman, « Rap français et médias de masse : des cultures visuelles complices ? » (Assistant professor en cultures francophones, Radboud University – Pays-Bas) Maureen Lepers, « Silhouettages dans l'octogone : construire les corps du rap dans les clips de Booba » (docteure en Cinéma et Audiovisuel, Université Paris 3 / IRCAV) Politiques du regard : 15h30-16h45 Célia Sauvage, « Les clips de Lil Nas X : le queer gaze et la résistance contre l'hétéronormativité » (docteure en Études cinématographiques et audiovisuelles, Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3 / IRCAV) Emmanuelle Carinos Vasquez, « “Monsieur Nick Conrad n'est pas Edward Norton“. Le rôle des clips dans la pénalisation politico-judiciaire du rap français contemporain. » (doctorante en sociologie, Université Paris 8 / Cresppa-GTM) Conclusion : 17h30

Ouvrage - 14 décembre 2022

Par Alexandra Saemmer, Nolwenn Tréhondart, Lucile Coquelin. Paru aux Presses de l'Enssib. https://presses.enssib.fr/catalogue/sur-quoi-se-fondent-nos-interpretations Ce livre aborde le champ de l'éducation aux médias d'une manière inédite : à partir d'une réflexion sur la manière dont nous attribuons du sens aux productions visuelles. Prenant comme exemples desimages d'actualité, de séries télé, de sites web de médias, les autrices cherchent à comprendre les significations différentes, et parfois contradictoires, qu'elles suscitent. Elles s'appuient sur une méthode d'enquête originale appliquée depuis plusieurs années à l'école, à l'université, mais aussi hors contexte pédagogique : des ateliers de co-interprétation où les participant.es échangent leurs ressentis, réflexions et hypothèses au visionnage d'images fixes ou animées. Dans une production visuelle, chacun·e accorde une importance différente à tel détail perçu puis, sur cette base, fonde son opinion à travers des « filtres interprétatifs » qui puisent dans sa socialisation, ses savoirs, ses habitudes et croyances. En aidant chacun·e –professionnel·le, enseigné·e, simple citoyen.ne– à devenir plus lucide sur ses propres mécanismes et fondements interprétatifs, la sémiotique sociale ainsi mise en œuvre permet de comprendre que le regard sur les productions visuelles est culturellement et socialement construit.

Contacts

Centre d’études sur les médias, les technologies et l’internationalisation

Université de Paris VIII — « Vincennes à Saint-Denis »
Maison de la recherche, bureaux MR205 & MR206
2, rue de la Liberté
93526 Saint-Denis Cedex

Direction :
Maxime Cervulle & Alexandra Saemmer

Responsable administrative :
Latufa Yahaya <latufa.yahaya@univ-paris8.fr>
tél. : +33 (0) 149 407 149

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