Journée d’étude consacrée aux hybridations des méthodes en SIC

Co-organisée par Virginie Julliard (COSTECH – Université de technologie de Compiègne) et Alexandra Saemmer (CEMTI – Université Paris 8)

La sémiotique fait partie des approches fondatrices en sciences de l’information et de la communication. La rencontre avec d’autres disciplines comme la sociologie, l’informatique, la psychologie cognitive, la psychanalyse, la phénoménologie et plus récemment les cultural studies, ont cependant transformé les pratiques interprétatives initialement ancrées dans la linguistique et les études littéraires, au sein de l’écosystème des SIC.

Nombreux·ses sont les sémiologues ou les sémioticien∙ne·s en SIC qui s’intéressent à la matérialité des signes dans leurs dispositifs d’inscription et d’actualisation (du codex à l’écran d’ordinateur). L’accent mis sur la circulation des signes dans l’espace social réactive également l’héritage critique de la sémiotique, notamment lorsqu’il s’attache à faire émerger les codes et conventions régissant la perception et l’interprétation des signes. Le choix de termes comme « techno-sémiotique », « sémio-pragmatique », « sémiotique sociale » ou « sémiotique du genre » témoignent d’une hybridation de méthodes dont il s’agira, lors de cette journée, de relever et discuter les expérimentations les plus récentes.

Nous nous intéresserons, en particulier, aux méthodes qui convoquent des entretiens avec des concepteur∙e∙s et/ou des récepteur∙e∙s, des observations ethnographiques, voire qui engagent des processus de co-interprétation avec d’autres chercheur·se∙s ou des publics. Nous nous intéresserons aussi aux méthodes qui engagent des processus de co-conception d’outils informatiques pour accompagner l’analyse sémiotique qualitative de grands corpus nativement numériques.

En particulier, nous proposons de réinterroger, sous le prisme de ces expérimentations, des notions comme « code », « contexte » et « convention », employées dans les textes historiques de la sémiotique souvent convoquées en SIC, mais qui posent la question du rôle accordé à la/au chercheur∙se et aux enquêté·e∙s dans les processus de « dénaturalisation » que beaucoup d’approches sémiologique ou sémiotiques en SIC ambitionnent. Par exemple, nous questionnerons ce que recouvre le contexte et les enjeux que soulèvent son étendue, ou encore la manière par laquelle des expériences de vie, des cadres théoriques ou des concepts analytiques président aux interprétations, ce qui doit nous rappeler que ces dernières sont toujours situées.

Programme des interventions

Lucile Coquelin, Alexandra Saemmer, CEMTI, Université Paris 8
De quoi les zombies sont-ils le signe ? Sémiotique sociale du “marcheur” dans la série The Walking dead

Virginie Julliard, COSTECH, Université de technologie de Compiègne, COSTECH
La sémiotique du genre, une contribution à l’anthropologie des outils d’écriture numérique : le cas de la controverse relative à la « théorie du genre » sur Twitter

Sarah Lécossais, LabSIC, Université Paris 13
Les séries télévisées au prisme du discours : approches croisées entre les SIC, la sociologie
des médias et les cultural studies

Nelly Quemener, Laboratoire IREMECCEN, Université Sorbonne Nouvelle
Saisir les dimensions « a-signifiantes » des pratiques : intensités affectives et réactions en
chaîne sur YouTube

Beatriz Sanchez, VivaLabBogota & Centre national de mémoire historique
Vers une approche sémio-anthropologique du conflit armé colombien : territoires, identités
et « grammaires » des ex-combattants FARC

Giuseppina Sapio, Université Toulouse 2, LERASS
Les signes de la violence : femmes maltraitées face aux campagnes institutionnelles

Nolwenn Tréhondart, CREM, Université de Lorraine
Sémiotique et formation au numérique : décoloniser le regard en contexte scolaire

 

Vendredi 7 juin 2019 – 9h30-17h30 – UTC Paris 
Salle Danielle-Quarante, 62 boulevard de Sébastopol – 75003 Paris