Actualités
- Journées d’étude : Le numérique et les jeunes. Innovation, créativité et protection des enfants et des adolescents. 4-5 juillet 2022
- Séminaire : Enjeux émotionnels des images. Méthodologies d’analyse et dialogue interdisciplinaire
- Ouvrage : Éducation critique aux médias et à l’information en contexte numérique
- MEI #49 : Regard et communication
- Journée d’étude : Bêta-lecture et formes de co-écriture sur le web littéraire - 16 octobre
- Études de communication #54 : Les images au cœur des rapports sociaux. Vers de nouveaux régimes de représentation et de visibilité ?
- Séminaire : Performer le politique en Afrique et dans les diasporas, oct. 20 - juin 21
- Journées d’études doctorales du CEMTI, 11 et 12 janvier 2021
- Parution ouvrage : Keivan Djavadzadeh, Hot, Cool & Vicious. Genre, race et sexualité dans le rap états-unien
- Habilitation à diriger des recherches - Maxime Cervulle
- Alexandra Saemmer, CEMTI, Université Paris 8 (garante)
- Marlène Coulomb-Gully, LERASS, Université de Toulouse (présidente du jury)
- Isabelle Garcin-Marrou, ELICO, Sciences Po Lyon (rapporteure)
- Tristan Mattelart, CARISM, Université Paris 2 Panthéon-Assas (rapporteur)
- Jamil Dakhlia, IRMÉCCEN, Université Sorbonne Nouvelle (examinateur)
- Virginie Julliard, GRIPIC, CELSA – Sorbonne Université (examinatrice)
- Éric Maigret, IRMÉCCEN, Université Sorbonne Nouvelle (examinateur)
- VOLUME 1 – PARCOURS SCIENTIFIQUE (162 pages)
- VOLUME 2 – MÉMOIRE DE RECHERCHE (348 pages)
- VOLUME 3 – RECUEIL DES PRINCIPAUX TRAVAUX (418 pages)
- Habilitation à diriger des recherches - Sophie Jehel
- Remy Rieffel, Professeur en sciences de l’information et de la communication, Université Paris 2 Panthéon-Assas, CARISM (garant)
- Marlène Coulomb-Gully, Professeure en sciences de l’information et de la communication, Université Toulouse 2 Jean Jaurès, LERASS (présidente du jury)
- Philippe Bouquillion, Professeur en sciences de l’information et de la communication, Université Paris13-Sorbonne Paris Cité, LABSIC (rapporteur)
- Cécile Méadel, Professeure des universités, IFP, Université Paris 2 Panthéon-Assas, CARISM (rapporteure)
- Serge Proulx, Professeur émérite, sociologue, École des médias de l’UQAM, Université du Québec à Montréal, LabCMO (rapporteur)
- Alexandra Saemmer, Professeure en sciences de l’information et de la communication, Université Paris 8 Saint-Denis, CEMTI (examinatrice).
- VOLUME 1 – PARCOURS DE RECHERCHE (97 pages)
- VOLUME 2 – MÉMOIRE DE RECHERCHE (459 pages)
- VOLUME 3 – RECUEIL DES PRINCIPAUX TRAVAUX RECENTS (208 pages)
- JE - Les corps en scène à l’ère des réseaux socionumérique
- Mathilde Gentil, metteure en scène, GOSH Cie, « Interactions : Entre jeu(x) théâtral et vidéo », en discussion avec Gabrielle Godin.
- Geneviève Vidal, chercheure en Sciences de l’information et de la communication, LabSic, Université Paris13-USPN et Christian Papilloud, sociologue, chercheur à l’Institut de Sociologie, Martin-Luther Universität de Halle-Wittenberg, « Des arts numériques aux arts de la scène en prise avec le numérique ».
- Ervina Kotolloshi, docteure en art du spectacle et études théatrales, « Vers l’émiettement du corps, la parcellarisation et la fabrication de la présence
- Fabienne Martin-Juchat, Professeure, Université de Grenoble-Alpes, « Chronique anthropologique d’une révolte du corps vivant face au corps normé du numérique ».
- Laurent Chomel, doctorant CEMTI, « Le corps, cet esprit acteur. A partir d’une lecture d’Antonio Damasio ».
- Adrien Pequignot, doctorant EUR ArTeC-CEMTI, « Les métriques comme mesure de toute chose ? » Expérimentations du plugin Facebook Demetricator (Ben Grosser).
- Marion Siéfert, autrice, metteuse en scène, « _jeanne_dark ».
- Florence Minder, autrice, metteure en scène, comédienne, « Faire quelque chose (C’est le faire, non ?) », en discussion avec Sophie Jehel et Julie Peghini.
- Alexandra Saemmer, ; autrice en littérature numérique, « Des nouvelles de la colonie, les corps confinés ».
- Sébastien Appiotti, Chercheur CEMTI, « Médiation(s) et mise en exposition du (dé)confinement. Retours sur un projet pédagogique participatif Mucem – Université d’Avignon ».
- Fardin Mortazavi, artiste-doctorant ArTeC-CEMTI « CyberOmbre : Médiation critique au numérique avec les enfants et adolescents par le théâtre ».
- Julien Daillère, artiste-chercheur, « Alternative au numérique grâce l’audio du téléphone : téléperformances et Serveur Vocal Humain ».
- Gilles Vernet – Instituteur, auteur, réalisateur et conférencier, « Le déni corporel et affectif de l’enfant face au numérique, un impensé de l’enseignement qui trouve sa remédiation dans la respiration et l’expression artistique ».
- Patrick Treguer, responsable du Lieu multiple (pôle de création numérique) de l’Espace Mendès France (Poitiers), « Du numérique aux “arts et sciences” : quelle redéfinition de la médiation et de l’espace artistique ? ».
- Maxime Cervulle, MCF HDR Univ. Paris 8, Cemti
- Alexandra Saemmer, Pr Univ. Paris 8, Cemti
- Julie Peghini, MCF Univ. Paris 8, Cemti, EUR ArTeC
- Yassaman Khadjehi, MCF, Etudes théâtrales, Métiers de la culture, Univ. de Clermont
- Adrien Pequignot, doctorant Univ. Paris 8, Cemti – Eur ArTeC
- Sébastien Appiotti, docteur, enseignant-chercheur Univ. Avignon, Cemti
- Gabrielle Godin, doctorante Univ. Paris 8, ED CLI, Laboratoire Paragraphe
- Tiphaine Karsenti, Pr, HAR, Univ. Paris Nanterre
- Colette Aguerre, MCF, MCU-HDR en psychopathologie clinique, EE 1901 Laboratoire QualiPsy, Tours
- Séminaire : "Fight The Power ? Musiques hip-hop et rapports sociaux de pouvoir", saison 2 reloaded
- SÉMINAIRE DOCTORAL : Le visible et l’invisible sur les plateformes
- SÉMINAIRE : Promouvoir la diversité dans les industries culturelles et médiatiques : acteurs, enjeux, pratiques
- Colloque Utopies performatives
- Colloque Future of work
- 09:00 Accueil
- 09:30 – 09:45 Ouverture du colloque par Pascal Aquien, Vice-doyen recherche de la Faculté des Lettres de Sorbonne Université, Louise Dalingwater, directrice d’HDEA
- 09:45 – 10:10 Introduction : Sébastien Broca (Université Paris 8, CÉMTI)
- 10:10 – 11:15 Conférencière invitée : Ursula Huws (Analytica Social and Economic Research Ltd, London) : “The future of work : neither Utopias nor Dystopias but new fields of accumulation and struggle”
- 11:30 – 13:00 Séance 1 : Utopies et travail
- 14:30 – 16:30 Séance 2 : Contextes organisationnels et représentations
- 16:45 – 18:15 Séance 3 : Statuts et salaires
- 09:00 AccueiL
- 09:30 – 11:00 Séance 4 : Le travail aujourd’hui et ses critiques
- 11:15 - 12:45 Séance 5 : La plateformisation d’une profession : l’enseignement
- 14:30 – 16:00 Séance 6 : Les territoires du travail numérique
- 16:15 - 17:15 : Débat de clôture et d’ouverture
- Présidence : Marie-Anne Dujarier (Université de Paris, LCSP)
-
ORGANISATION
- Donna Kesselman, Professeur de civilisation américaine de la faculté LLSH à l’université Paris-Est Créteil et membre d’IMAGER
- Corinne Nativel, Maîtresse de conférences à la faculté LLSH à l’université Paris-Est Créteil et membre d’IMAGER
- Jean-Claude Barbier, Directeur de recherche émérite, Université Panthéon-Sorbonne
- Sébastien Broca, Maître de conférences, Université Paris 8
- Marie-Anne Dujarier, Professeure des universités, Université de Paris
- Olivier Frayssé, Professeur de civilisation américaine émérite, Université Paris Sorbonne
- JE - Applications religieuses et spirituelles
- Ouvrage : Francesco Brancaccio, Alfonso Giuliani, Carlo Vercellone, Le Commun comme mode de production
- JE - Plateformisation de l’audiovisuel et nouveaux usages – 9-10 décembre 2021
- Colloque Eclectisme et Transversalité de la Sémiotique - 10-11 décembre 2021
- COLLOQUE : Cultures hip-hop. Création, légitimation, patrimonialisation ?
- Ouvrage : Sophie Jehel, L’adolescence au cœur de l’économie numérique. Travail émotionnel et risques sociaux, INA, 2022
- Dossier revue : Critiques numériques, Réseaux no 231, par Olivier Alexandre, Jean-Samuel Beuscart, Sébastien Broca
- Colloque Corps, Genres & Images, 24-25 mars 2022
- Adama Anotho (directrice artistique)
- Camille Blanc (comédienne)
- Emmanuelle Laurent (psychanaliste)
- Marianna Romanelli (mannequin et doula)
- Jeanne Wetzels (doctorante)
- Lucile Coquelin (Doctorante)
- Sébastien Lambert (Gymnaste et Tik-tokeur)
- Seghir Lazri (Journaliste de Sport et doctorant)
- Pauline Promeneur (ex-Judokate de haut niveau)
- Représentante du collectif Femmes Journalistes de Sport
- Séminaires du CEMTI
- les stratégies des industries numériques à l’égard des jeunes, les adolescents étant devenus une cible commerciale privilégiée ;
- les pratiques de création des jeunes, mais aussi de résistance ou d’adhésion aux stratégies des plateformes ;
- les régulations des comportements des différents acteurs mises en œuvre par les pouvoirs publics, les plateformes et les jeunes, en particulier par des politiques d’éducation aux médias.
- Ouvrage : Maxime Cervulle, Dans le blanc des yeux. Diversité, racisme et médias (seconde édition), Éditions Amsterdam, 2021
- Journée d’Etude 9 juin 2022 – Capitalisme de plateforme et Etats-nations
- Roman théorique : Le Logbook de la Colonie, Publie.net, 2022
- Journée d’étude #metooinceste : regards pluriels sur une mobilisation, 16 septembre 2022
- Communication & Langages #212 Étudier les communautés interprétatives et émotionnelles
- Séminaire des doctorant-es du CEMTI
- Journée d’étude No(u)s mèmes - 14 octobre 2022
- Conférence du CEMTI - Arthur Asseraf
- Journée d’étude Influenceur-ses et publicitarisation des contenus
- Colloque international "Sémiotiques de terrain", 1er et 2 décembre 2022
- Séminaire doctoral annuel Capitalisme Cognitif 2022-2023 : « Communs, plateformes et crise écologique »
- Séminaire
- Ouvrage
- Journée d’études : Voir le rap - clips et cultures visuelles des musiques hip-hop
- Numéro de la revue Itinéraires - Les émotions littéraires à l’œuvre : lieux, formes et expériences partagées d’aujourd’hui
- Numéro 52 de la revue MEI - Livre, numérique & communication
- Ouvrage - Vidéoactivismes : Contestation audiovisuelle et politisation des images
- Ouvrage - Une information brute ? - Journalisme, vidéos et réseaux sociaux
JOURNEES D’ETUDE
LE NUMERIQUE ET LES JEUNES
INNOVATION, CREATIVITE ET PROTECTION DES ENFANTS ET DES ADOLESCENTS.
Université Paris Panthéon Assas
Centre Assas, Salle 214
92 rue d’Assas, 75006
Inscription obligatoire
pour suivre en ligne les deux journzes d’étude : https://framaforms.org/innovation-creativite-et-protection-des-enfants-et-des-adolescents-1654680556
Ces deux journées d’étude interviennent dans le cadre de deux projets, le projet de recherche « Sensibiliser les jeunes à la protection de la vie privée sur les plateformes numériques » (Adoprivacy), soutenu par le Dé- fenseur des droits et l’INJEP, dont la coordination scientifique est confiée à Sophie Jehel (MCF HDR Univ. Paris 8, CEMTI, associée au CARISM), et le séminaire "Les industries du numérique et les jeunes" soutenu par la MSH Paris Nord et la MSH PS, organisé par Sophie Jehel et Valérie Ines de la Ville, PU, CEREGE, Univ. Poitiers. Elles présenteront les premiers résultats de la recherche Adoprivacy et organiseront un état des lieux des principaux enjeux et problématiques rencontrés avec des chercheurs, des professionnels concernés, responsables de plateformes numériques ou de régies publicitaires numériques, et les instances engagées dans la protection des mineurs sur les plateformes numériques.
4 juillet
ENJEUX ET PARADOXES
DE LA PROTECTION
DE LA VIE PRIVEE DES JEUNES
A L’ERE DE LA PLATEFORMISATION
8h30-9h Accueil (café)
9h Allocutions d’ouverture
Video 1. Les jeunes face aux paradoxes de la vie privée sur le web (5 minutes)
Claire Hédon, Défenseure des droits
Marie-Laure Denis, Présidente de la CNIL
Cécile Meadel, PU, directrice du CARISM, Univ. Paris Pantheon Assas
9h30-9h45 Sophie Jehel, MCF HDR, Univ. Paris 8, Cemti, associée au CARISM, Présentation du projet Adoprivacy
9h45-11h
Table ronde 1 : Privacy : responsabilitz individuelle ou respon-sabilité collective ?
Intervention : Francesca Musiani, docteure en socio-économie de l’innovation, directrice adjointe du Centre Internet et Société du CNRS (UPR 2000)
Modérateur : Julien Rossi, chercheur associé au COSTECH (Université de technologie de Compiègne) et au PREFICS (Université Rennes 2).
Gloria Gonzalez Fuster, Research Professor at the Vrije Universiteit Brussel (VUB)’s Faculty of Law and Criminology, and Co-Director of the Law, Science, Technology and Society (LSTS) Research Group
Agnès Granchet, MCF docteure en droit, Univ. Paris Pantheon Assas, CARISM, équipe Adoprivacy
Jean Marc Meunier, MCF, Univ. Paris 8, Paragraphe, Valentyna Dymytrova, MCF, Univ. Jean Moulin Lyon 3, Elico, équipe Adoprivacy,
Pause 15 minutes
11h15-12h30
Table ronde 2 : Privacy et stratégies des marques
Modératrice : Laurence Leveneur, MCF, IDETCOM, Univ Toulouse
Mohamed Mansouri, ARPP (Autorité de régulation des profes- sionnels de la publicité), Ob-servatoire de l’influence
Jeremie Mary, senior research, Criteo AI Lab
Thomas Guignard, MCF, Univ. de Lille, GERiiCO, équipe Adoprivacy
Repas libre
14h-15h
Table ronde 3 : Privacy et inégalités sociales et de genre
Video 2. Les jeunes face aux paradoxes de la vie privée sur le web (5 minutes)
Intervention : Moritz Büchi, Senior Research and Teaching Associate, Department of Communication and Media Research, Univ. of Zurich (in english)
Modératrice : Nina Schmidt, chargée de mission Défenseur des droits
Nicole Boubée, MCF, Toulouse - Jean Jaurès, LERASS, et Sophie Jehel, MCF HDR, Univ. Pa-ris 8, Cemti, équipe Adoprivacy
Samuel Comblez, directeur des opérations de l’association e-Enfance
Bérengère Stassin, MCF, Univ. de Lorraine, CREM
15h30-16h Eric Delemar, Défenseur des enfants
16h15-18h
Table ronde 4 : Privacy et éducation : un défi pédagogique
Video 3. Les jeunes face aux paradoxes de la vie privée sur le web (5 minutes)
Modératrice : Florence Thiault, MCF, Univ. Rennes, PREFics
Virginie Sassoon, docteure en SIC, directrice adjointe au CLEMI
Nina Schmidt, chargée de mission auprès du Défenseur des droits, Présentation du programme Educadroit
Valentine Favel Kapoian, enseignante docteure, Univ. Lyon 1, INSPE, Elico équipe Ado-privacy
Nicole Boubée, MCF, Toulouse - Jean Jaurès, LERASS, équipe Adoprivacy
Marie Chagnoux, MCF Univ. Paris 8, Cemti, et Laurence Leve-
neur, MCF, Univ Tou-louse, IDETCOM, équipe Adoprivacy
David Bessot, Association Privacytech
François Laboulais, Responsable Pole Média, Numérique, Éducation aux médias Ceméa
5 juillet
LES INDUSTRIES DU NUMERIQUE ET LES JEUNES
9h-9h30 Accueil (café)
9h30-12h30
Séminaire. Promotion des jeunes créateurs et des nouveaux formats sur les plateformes (<1mn / Vertical / Sketches...)
Modératrice : Valérie Ines de la Ville, PU, CEREGE, IAE de Poitiers, Directrice du Centre européen des produits de l’enfance CEPE – Univ. de Poitiers
Professionnels
Théo Laboulandine - Producteur de la série Viens on danse en collaboration avec Arte et Tik-Tok & Lucie LeGuen - responsable réseaux sociaux du Flow (cultures urbaines)
Chercheurs
Alexandra Saemmer, PU, Univ. Paris 8, Cemti, « Enquete sur les profils de fiction »
Cristina Badulescu, MCF, Univ. de Poitiers, MICA, « Une lecture sémiotique des nouveaux formats : éléments de préfiguration du sens »
Nina Duque, chercheure LabCMO, UQAM, Canada, « Objets connectés - Que font les familles à l’ère du numérique ? »
Repas libre
14h-17h
Régulation des plateformes numériques qui ciblent la jeunesse : responsabilité des plateformes et nouvelles dispositions européennes
14h-16h15
Table ronde 5 : Les stratégies des acteurs et leur responsabilité sociale
Video 4. Les jeunes face aux paradoxes de la vie privée sur le web (5 minutes)
Modérateur : Thomas Guignard, MCF, Univ. de Lille, GERiiCO
Marie Gomri, directrice juridique d’Alphabet
Inès de la Ville et Jean Christophe Pasco, post-doctorant en droit, Univ. de Poitiers, CECOJI
Roxane Tyrbas, CNC Talents, la Guilde des videastes
Clotilde Briend, Public Policy Manager, Meta
16h30- 17h30
Table ronde 6 : Les moyens de la régulation dans le nouveau contexte législatif et européen
Modératrice : Nicole Boubée, MCF, Toulouse - Jean Jaurès, LERASS
Lucile Petit, Directrice de la régulation des plateformes numériques, ARCOM
Laurence Calandri, MCF HDR Droit public, Univ. Toulouse Capitole, IDETCOM
Christine Chevret, MCF, Univ. Paris Sorbonne Nord, LabSIC.
17h30 -18h Conclusion
Sophie Jehel, MCF HDR, Univ. Paris 8, Cemti ; et Agnès Granchet, MCF, Univ. Paris 2, CARISM, Synthèse des deux jours
Réalisation des 4 films
Ninon Lacroix, élève photographe, Ecole Nationale Supérieure Louis-Lumière, avec le soutien de l’EUR ArTeC.
Comité d’organisation
Nicole Boubee, MCF, Univ. Toulouse - Jean Jaurès, LERASS
Laurence Calandri, MCF HDR, Droit public, Univ. Toulouse Capitole, IDETCOM
Marie Chagnoux, MCF, Univ. Paris 8, Cemti
Thomas Guignard, MCF, Univ. de Lille, GERiiCO
Agnès Granchet, MCF docteure en droit, Paris Pantheon Assas, CARISM
Sophie Jehel, MCF HDR, Univ. Paris 8, Cemti, associée au CARISM
Augustine Laurent, M2 Plateformes numériques, création et innovation, Univ. Paris 8
Laurence Leveneur, MCF, Univ Toulouse Capitole, IDETCOM
Jean-Marc Meunier, MCF, Univ. Paris 8, Paragraphe
Valérie Ines de la Ville, PU, CEREGE, IAE de Poitiers, Directrice du Centre européen des pro-duits de l’enfance CEPE, Univ. de Poitiers
Comité scientifique
Nicole Boubée, MCF, SIC, Univ. Toulouse - Jean Jaurès, LERASS
Laurence Calandri, MCF HDR Droit public, Univ. Toulouse Capitole, IDETCOM
Valentyna Dymytrova, MCF, SIC, Univ. Jean Moulin Lyon 3, Elico
Valentine Favel-Kapoian, enseignante docteure, Univ. Lyon 1, INSPE, Elico
Thomas Guignard, MCF, SIC, Univ. de Lille, GERiiCO
Agnès Granchet, MCF SIC, docteure en droit, Univ. Paris Panthéon-Assas, CARISM
Sophie Jehel, MCF HDR, SIC, Univ. Paris 8, Cemti, associée au CARISM
Laurence Leveneur, MCF, SIC, Univ Toulouse Capitole, IDETCOM
Jean-Marc Meunier, MCF, Psychologie cognitive, Univ. Paris 8, Paragraphe
Florence Thiault, MCF, SIC, Univ. Rennes, PREFics
Valérie Ines de la Ville PU, Sciences de Gestion, CEREGE, IAE de Poitiers, Directrice du Centre européen des produits de l’enfance CEPE – Univ. de Poitiers
Séminaire du GTnum #feelnum
9 juin 2023
Organisé par Sophie Jehel
Lieu
Lycée Angela Davis, 70 Av. George Sand, 93210 Saint-Denis
Métro Front Populaire ou RER B La Plaine Stade de France (+ 10 min à pied, dans les deux cas)
Programme
Matin 9h-12h30 : Décoder les filtres interprétatifs : sémiotique sociale et psychologie
9h00 Accueil
9h15-9h30
Présentation des objectifs et des projets du GT FeelNum (2023-2025)
9h30 -10h30
Alexandra Saemmer, Professeure, Univ. Paris 8, Cemti, Nolwenn Trehondart, Maîtresse de conférences, Université Lorraine, CREM, Virginie Piot, enseignante et doctorante,
“La méthode de la sémiotique sociale”
10h30-11h Raphaele Miljkovitch, docteure en psychologie clinique et psychopathologie, Professeure, Univ. de Paris 8, Paragraphe,
“Les modèles internes opérants : apprendre de ses expériences pour appréhender le présent et l’avenir”.
11h- 11h20 Jean Marc Meunier, Maître de conférences, Psychologie cognitive, Univ. Paris 8, Paragraphe,
“Un cadre d’analyse des émotions dans la vigilance épistémique.”
11h20- 11h35 Pause
11h35-12h30
Ateliers parallèles de mise en pratique avec les enseignants, formateurs, étudiants, éducateurs
Après midi : 13h30-16h30 : L’expression des émotions et les chemins de l’identification
13h30-13h50 Sophie Jehel, Professeure, Univ. Paris 8, Cemti,
“Les émotions amour-haine face aux images et l’analyse politique des images.”
13h50-14h15 Laurence Corroy, Professeure, Univ. de Lorraine, CREM,
“Sexteens : univers sériel comme support d’identification et de représentation”
14h15-15h00 Ateliers parallèles de mise en pratique avec les enseignants, formateurs, étudiants, éducateurs
Séminaire ouvert aux étudiants, aux enseignants, aux formateurs, aux chercheurs.
15h-15h15 Pause
15h15-16h30 Retour sur les 4 ateliers et discussions
Inscription
Publication suite au séminaire tenu au CEMTI entre 2016 et 2018.
Presses de l’Enssib, 2020.
Interdiction des téléphones portables à l’école, contrôle des plateformes en ligne pour lutter contre la désinformation – l’éducation aux médias se retrouve au centre des politiques publiques numériques. Depuis 2013, la loi de refondation de l’école a inscrit dans ses missions fondamentales une éducation aux médias et à l’information. Cet ouvrage présente le résultat de trois années de réflexion collective avec des chercheur.es explorant l’économie politique de la communication, la sémiotique, la sociologie des usages, la critique des industries culturelles et créatives et la sociologie du genre.
Sommaire
Introduction par Sophie Jehel et Alexandra Saemmer
Partie 1. Éduquer à l’information, décoder les infomédiaires
Chapitre 1. « Fake news », complotisme, désinformation : quels enjeux pour l’éducation aux médias ? par Romain Badouard
Chapitre 2. Cybersexisme : un nouveau phénomène de socialisation adolescente par les outils du numérique ? par Sigolène Couchot-Schiex et Gabrielle Richard
Chapitre 3. Surveillance à l’ère numérique : comment résister à l’emprise de la société de contrôle ? par Serge Proulx
Chapitre 4. Retour sur les enjeux politiques du mouvement du logiciel libre, par Sébastien Broca
Chapitre 5. Comment saisir la qualité politique des technologies numériques ? par Clément Mabi
Chapitre 6. Faire attention, ou l’affectivité en contexte numérique, par Camille Alloing et Julien Pierre
Chapitre 7. Qu’est-ce qu’un moteur de recherche ? par Guillaume Sire
Chapitre 8. La défiance des adolescents vis-à-vis de l’information journalistique dans le contexte de la crise de l’information, par Sophie Jehel
Chapitre 9. Se confronter aux fausses informations : des moyens techniques de lutte aux outils éducatifs, par Léo Jannot-Sperry
Partie 2. Approches réflexives et créatives des médias
Chapitre 10. Inoculer le genre. Le genre et les SHS : une méthodologie traversière, par Marlène Coulomb-Gully
Chapitre 11. L’éducation critique aux médiations informationnelles et communicationnelles en milieu numérique, par Nicole Pignier
Chapitre 12. Pour une lecture critique des interfaces du livre numérique, par Nolwenn Tréhondart
Chapitre 13. La créativité en éducation critique aux médias : un défi pour l’École, par Laurence Corroy
Chapitre 14. Que peut la littérature face aux techno-pouvoirs numériques ? par Alexandra Saemmer
Chapitre 15. Adolescence et maîtrise des technologies de la communication, par Francis Jauréguiberry
Chapitre 16. Déconstruire le mythe des digitales natives, et au-delà : cheminements théoriques et méthodologiques, par Anne Cordier
Chapitre 17. Mobilisation des savoirs techniques par le professeur documentaliste. L’éducation aux médias comme transmission d’un savoir expérientiel en milieu numérique, par Céline Ferjoux
Chapitre 18. CyberOmbre, repenser les nouveaux médias par le médium théâtre, par Fardin Mortazavi
Publication suite au séminaire tenu au CEMTI en 2019.
La question de l’historicité du regard, et des dynamiques socio-politiques multiples qui participent de son façonnage, a longtemps été l’objet d’intérêt exclusif de l’histoire de l’art. L’émergence des Cultural Studies à partir des années 1960, s’appuyant notamment sur la sémiotique critique de Roland Barthes, des études féministes au tournant des années 1970, avec la conceptualisation du « male gaze », et enfin des Visual Studies dans les années 1980 a largement participé du renouvellement de la problématique de la construction sociale du regard et élargi le spectre des méthodes employées pour l’étudier. Ces approches ont mis l’accent sur la dimension sensible et intériorisée des rapports sociaux. Elles ont tracé les contours d’une politique de la perception par laquelle la visibilité sociale se trouve inégalement distribuée. Ce numéro de la revue MEI souhaite participer de ce renversement de la focale, de cette approche critique du regard qui invite non pas, ou pas seulement, à considérer ce qu’il y a à voir dans les représentations médiatiques ou artistiques, mais à interroger le rôle qu’elles jouent dans la formation de manières de voir (et de se voir), à la fois socialement situées et réorganisées par des dispositifs sociotechniques. En se focalisant sur la question de la configuration sociale du regard, il propose d’explorer les contextes de circulation des images, leurs modalités d’appropriation et leur participation à l’édification des normes de visibilité.
Sommaire
Editorial, par Maxime Cervulle et Alexandra Saemmer
On Seeing and Knowing : entretien avec John Rajchman
Maxime Cervulle et Alexandra Saemmer
Théories et pratiques de la performativité visuelle. Les politiques de l’acte d’image au prisme des Leviathan Series de David Batchelor
Maxime Boidy
Voir les médiations à l’œuvre dans la construction du jeu vidéo comme objet muséal
Marion Coville
La réception les yeux fermés ? Spectacles non vus et controverses théâtrales
Maxime Cervulle
La France coloniale et le spectateur « indigène » : histoire d’une incompétence cinématographique
Morgan Corriou
Un œil « moyen ». Le cinéma d’amateur en France
Giuseppina Sapio
Performer la décolonisation/décoloniser la performance. Les œuvres The Artifact Piece et The Artifact Piece Revisited des artistes autochtones James Luna et Erica Lord
Aurélie Journée-Duez
Remonter aux motivations sociales et politiques du regard. Esquisse d’une méthode en sémiotique sociale
Alexandra Saemmer et Nolwenn Tréhondart
Éducation à l’image, critique de l’artification et approche sémiotique
Bernard Darras
Les « Deux Marianne » : une image, des regards, des affrontements en contexte numérique
Justine Simon
Visualité/contre-visualité, propositions pour une (re)définition
Ulrike Lune Riboni
Quelques tableaux de la représentation
W.J.T. Mitchell
Journée d’étude organisée par Sylvie Bosser et Bérengère Voisin, avec le soutien de la MSH Paris Nord et l’EUR ArTeC.
16/10/2020
Campus Condorcet, Centre des colloques, Salle 3.01.
10h00 – Bérengère VOISIN et Sylvie BOSSER, Introduction
Session 1. Modérateur Pascal Mougin
10h15 – Valérie STIENON, Université Sorbonne Paris Nord, Pléiade/Médialect :
« Bien écrire la fin du monde. Bêta-lecture et dystopie ».
10h45 – Nolwenn TRÉHONDART, Université de Lorraine, CREM :
« La professionnalisation du lecteur sur les plateformes d’écriture numérique. L’exemple de Scribay et Plumavitae ».
11h15 – Alexandra SAEMMER, Université de Paris 8, CEMTI :
« Nouvelles de la Colonie. Jeu de rôle littéraire sur facebook ».
Session 2. Modérateur Gaëlle Théval, Université de Rouen
14h30 – Sandra PROVINI, Université de Rouen, CÉRÉdI :
« Fanfictions et partages de l’auctorialité : auteurs, bêta-lecteurs, alpha-lecteurs et commentateurs ».
15h00 – Marie-Anaïs GUEGAN, Université de Lyon, Groupe MARGE :
« Forum d’écriture en ligne. Dispositifs d’écriture, auctorialité et poétique des textes ».
Les industries culturelles et médiatiques paraissent omnipotentes dans la sélection et la diffusion des images qui vont faire l’information ou « faire l’histoire ». Comme l’ont démontré plusieurs travaux, les médias traditionnels sont en effet les principaux acteurs de la production des icônes visuelles (Hariman et Lucaites, 2007 ; Lavoie, 2010), par la répétition et la « circulation circulaire » (Bourdieu, 1996) en particulier. Au-delà de la consécration de certaines images, les institutions médiatiques et culturelles ont le pouvoir de faire exister ou au contraire de taire l’existence d’événements, de groupes sociaux, de récits minoritaires en déterminant la « hiérarchie du voir » (Voirol, 2005a). Par ailleurs, quand ces événements, groupes et récits minoritaires sont représentés, les modes de représentation qu’offrent les espaces médiatiques et culturels dominants semblent verrouillés, souvent défavorables ou partiels. Les réseaux sociaux numériques paraissent cependant déstabiliser cette hégémonie (Gunthert, 2015) et participent à la reconfiguration des régimes de visibilité et de représentation à l’œuvre. Si le système médiatique et les industries culturelles continuent d’être des instances de validation et de constructions des représentations, elles doivent également prendre en compte les tendances qui, en particulier en ligne, désignent d’autres images, d’autres actualités et d’autres histoires. Par ailleurs, les productions culturelles et contenus médiatiques visuels traditionnels ne sont pas sans faire l’objet de processus de négociation de sens et de véritables querelles interprétatives. Identifiés de longue date par les auteurs qui ont interrogé la réception (Hall, 1994), ces processus de négociation de sens trouvent de nouveaux canaux d’expression et se nourrissent désormais de la conscience des alternatives disponibles. Ce sont ces récits visuels alternatifs et les réceptions différenciées des images hégémoniques que ce 54e numéro d’Études de Communication propose d’interroger.
Sommaire
Introduction, Ulrike Lune Riboni et Raphaële Bertho
Race, visualité et histoire, Martin A. Berger
Des images en débat : de la blessure de Geneviève Legay à la répression des Gilets Jaunes, Édouard Bouté et Clément Mabi
Victimes de violences conjugales face aux campagnes institutionnelles entre ventriloquie, injonctions et paradoxes, Giuseppina Sapio
Les réponses des fans aux représentations lesbiennes fictionnelles : le cas de The 100 et Wynonna Earp, Mélanie Bourdaa
Iconographies médiaclastiques des corps noirs : des innovations visuelles au service d’alternatives représentationnelles, Emmanuelle Bruneel
Donner à voir le lecteur sur les réseaux sociaux numériques : « Bookstagram », entre nouveaux régimes de visibilité et iconographies standardisées, Marine Siguier
Protéiforme, le geste performé échappe à tout cadre. De cette liberté et du lien intime qu’il entretient avec un lieu, une histoire, un public naît une pratique qui sait avec force penser et infléchir le politique. C’est le cas en particulier dans les Afriques, où se déploient aujourd’hui des expérimentations d’une grande radicalité autour des formes, des significations et des possibles de la performance.
Le cycle Dialogues Afriques est proposé par l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales et la Cité internationale des arts, et porté par Dominique Malaquais (CR, CNRS-IMAF), Julie Peghini (MCF, Université Paris 8 Vincennes-Saint Denis-CEMTI), Christine Douxami (MCF HDR, Université de Franche-Comté-IMAF) et Sarah Fila-Bakabadio (MCF, Université de Cergy-Pontoise-AGORA).
#1 29 octobre | Agir sur son temps, performer son époque
Marinette Jeannerod (chercheuse, artiste, curatrice)
Tickson Mbuyi (artiste performeur)
Cléophée Moser (chercheuse, artiste, curatrice)
Precy Numbi (artiste performeur)
#2 12 novembre | L’Algérie, entre mémoires de la colonisation et geste révolutionnaire
Alice Carré (chercheuse, dramaturge)
Margaux Eskenazi (metteuse en scène)
Bahïa Bencheikh-El-Fegoun (réalisatrice)
Salima Tenfiche (chercheuse)
#3 26 novembre | A YEN DO ETE
Myriam Mihindou (artiste, performeuse)
Aurore Sacquart (artiste et spécialiste du langage des signes)
#4 10 décembre | Poétique RM2, Queeriser l’ancestralité africaine : archives utopiques dans les espaces de réjouissance
Anna Tjé (artiste, chercheuse, performeuse)
#5 14 janvier | Cercle Kapsiki
Hervé Yamguen (artiste, poète) Hervé Youmbi (artiste)
Lionel Manga (écrivain)
#6 28 janvier | Moi, performeur. Exister au dedans et au dehors du Brésil
Wagner Schwartz (artiste, performeur)
#7 2 février | Be.Power
Nástio Mosquito (artiste, performeur, musicien)
#8 12 mars | Batho Re
Lerato Shadi (artiste, performeuse)
Katja Gentric (chercheuse, historienne d’art)
#9 25 mars | Performance entre art et carnaval – Trinidad et Tobago
Maica Gugolati (chercheuse, curatrice, artiste)
#10 12 avril | A man was lynched by Police Yesterday
Dread Scott (artiste révolutionnaire)
Cette séance est organisée en collaboration avec le DIU ArTeC+
#11 6 mai | Art and Afrodescendant Mobilization in Latin America, 1960s-2010s Alejandro de La Fuente (chercheur, historien) Anne Lafont (chercheuse, historienne d’art)
#12 13 mai | Sous réserve
#13 11-13 juin | Utopies performatives
Rencontres internationales à la Cité internationale des arts – Sites du Marais et de Montmartre. Plus d’informations à venir !
Entrée libre, dans la limite des places disponibles
Echanges en français et anglais
Programme susceptible d’être modifié Horaires à consulter sur notre site internet
Organisées par Lucile Coquelin & Adrien Péquignot
Amphithéâtre MR002, Maison de la Recherche, Université Paris 8
Lundi 11 janvier
https://u-paris.zoom.us/j/86469225699?pwd=cmVxWHdYWW5vR0t3a3lwNFZGdE12UT09
ID de réunion : 864 6922 5699
Code secret : 993686
Mardi 12 janvier
https://u-paris.zoom.us/j/83848339286?pwd=dHcxNVNLdUVNK1ZJUWhVNloyV3NWZz09
ID de réunion : 838 4833 9286
Code secret : 816013
11 janvier
10h - 11h Session modérée par Sébastien Broca
Tiphaine Carton
« La plateforme webpédago.com, un “compromis” entre différents “mondes” ? »
Le modèle des “cités” élaboré par Boltanski et Thévenot (1991) permet de saisir quels « compromis » entre différents « mondes » et donc quelles différentes valeurs et conceptions du bien commun sont cristallisés par la plateforme webpédago.com, tant par ses concepteurs que par ses utilisateurs-enseignants. En guise d’ouverture, il s’agira de soumettre ce terrain à une analyse sémiotique « ouverte » (Boutaud, Veron, 2007), en se demandant si l’on peut y retrouver des traces matérielles et symboliques des différents « compromis » identifiés auprès des acteurs.
Renata Cabas
« Le capitalisme de surveillance à l’époque des Gafam (Europe-USA) »
Le capitalisme de surveillance est un nouvel ordre économique revendiquant l’expérience humaine comme matière première gratuite à des fins commerciales (S. Zuboff). C’est aussi une menace car il est à l’origine de la position dominante des Gafam et du changement des comportements des consomma- teurs (captation de données, profiling, tracking etc.) qui deviennent la matière géolocalisée, analysée, contrôlée et modifiée. Cette intervention a pour objectif de présenter son pouvoir “instrumentarien” en se basant sur une enquête menée avec la méthode de l’observation participante.
11h - 12h Temps d’échanges
12h - 13h - Pause déjeuner
13h - 14h Session modérée par Carlo Vercellone
Kianoosh Yasaei
« Le digital labor à l’ère de l’impérialisme de plateforme »
Dans les turbulences de la crise du néolibéralisme est né le capitalisme de plateforme dont le pouvoir économique de ses oligopoles s’avère aujourd’hui incontestable. Cette référence historique marque aus- si l’émergence d’un autre phénomène, celui du digital labor. Comment saisir l’articulation historique de ces deux phénomènes dans sa dimension globale ? Comment interpréter la phase actuelle du capi- talisme de plateforme d’un point du vue du Sud ? Nous tâcherons de répondre à ces interrogations en introduisant le concept d’impérialisme de plateforme.
Ludovic Bonduel
« Instituer les communs par ou contre la propriété : propriété commune ou non-propriété »
L’une des questions théoriques ayant traversé l’histoire du socialisme a consisté à savoir s’il fallait pen- ser l’alternative à la propriété privée comme propriété collective ou comme absence de propriété. Les différentes pensées critiques s’étant développées autour de la notion de “communs” depuis les années 1990 semblent également traversées par cette interrogation. Nous proposons de comparer et interroger sous cet angle l’approche Ostromienne (qui pense la propriété commune à travers la notion de faisceaux de droits) et celle de Dardot et Laval (qui cherche à instituer une sphère hors-propriété).
14h - 15h Temps d’échanges
15h - 15h30 Pause-café
15h30 - 16h30 Session modérée par Alexandra Saemmer
Fardin Mortazavi
« Le théâtre dans les cavernes du numérique »
L’analyse de la temporalité de l’usage du Web est le plus souvent marquée par l’urgence, l’immédiateté, l’instantanéité et la régularité. Or, après les modèles de captation de l’attention centrés sur « la durée », celui de la fidélisation et sur « l’intensité », celui de l’alerte, émerge un 3ème régime combiné des deux précédents : « l’immersion » par la pratique des jeux vidéo, la communauté... En résonance avec une contre-expérience esthétique immersive scénique avec les enfants et les jeunes (www.cyberombre.org), nous tentons de cerner les spécificités de ce temps d’immersion dans les rapports sociaux.
Laurent Chomel
« L’engagement politique et citoyen suscité par le programme Youtube Datagueule »
YouTube s’est peu à peu imposé dans les usages des jeunes adultes pour diversifier l’offre d’information et d’éducation, avec la possibilité d’une interaction que la télévision ne peut leur proposer. Cette prise de parole publique à travers les commentaires exprimés à la suite des vidéos est une action déterminante au regard d’une génération qui a besoin de regarder l’avenir sans filtre. En analysant les commentaires du programme Datagueule, nous pouvons observer les signes d’une délibération politique de forte am- pleur. Cette intervention en exposera les résultats obtenus.
16h30 - 17h30 Temps d’échanges 17h30
Conclusion - Adrien Péquignot
12 janvier
9 h Introduction – Adrien Péquignot
10h - 11h - Session modérée par Julie Peghini
Sébastien Appiotti
« La photographie comme fil rouge de la recherche.
Étude de cas autour de la Réunion des musées nationaux - Grand Palais »
Cette communication questionnera le rôle qu’a joué dans cette recherche doctorale la photogra- phie, et plus largement les stratégies d’orientation du regard du visiteur, dans la reconfiguration économique, fonctionnelle, identitaire et spatiale du Grand Palais. À partir des expositions Sey- dou Keïta (2016) ; Empires (2016) ; Rodin (2017) et Joyaux de la collection Al Thani (2017), nous analyserons notamment le changement du positionnement de l’institution par rapport à l’acte photographique, tant dans la conception de dispositifs sociotechniques, scénographiques, que dans les discours.
María Alcalá
« Regards en mouvement : pratiques photographiques de l’exil et de l’asile »
À partir de deux séries d’entretiens de photo-élicitation (Harper, 2002) auprès des deman- deur-ses d’asile et réfugié-es syrien-nes résidant en France, mon projet de recherche essaie de comprendre dans quelle mesure et de quelles façons les pratiques photographiques de ces personnes modulent leurs expériences migratoires. Il s’agira, lors de cette communication, de présenter des résultats intermédiaires de l’enquête.
11h - 12h Temps d’échanges
12h - 13h Pause déjeuner
13h - 14h30 Session modérée par Benoît Lelong
Lucile Coquelin
« D’une étude de la réception à une recherche-action-critique : réflexions collectives sur la production de la série Black Mirror »
La série Black Mirror met en scène un monde proche, ou envisageable, dans lequel les nouvelles technologies sont naturalisées au point de faire partie intégrante de l’être humain. Afin d’interro- ger le positionnement critique revendiqué de la série, j’ai mené une recherche doctorale en dé- ployant un protocole interdisciplinaire. Cette intervention aura ainsi pour ambition de présenter une méthodologie d’enquête se tenant à la croisée des cultural studies et de l’éducation critique aux médias tout en partageant quelques observations de terrain sur la production de la série.
Adrien Péquignot
« ”Love me Tinder, love me sweep” aside. Proposition méthodologique de rétro-ingénierie sociale »
A travers la pratique de l’application Tinder puis une analyse collective de son interface effectuée avec des étudiant-es de licence 2 de l’UFR Culture et Communication ce semestre, nous montre- rons quelles conceptions de la rencontre amoureuse favorise cette application. Nous nous ap- puierons pour cela sur une méthodologie de rétro-ingénierie sociale inspirée par les travaux de la sémiotique des écrits d’écran (Souchier ; Saemmer) et des software studies (Manovich ; Marino).
Ghizlane Benjamaa
« L’Islam sur téléphone portable :
Analyse socio-sémiotique des applications mobiles religieuses musulmanes »
Au fil des années, la religion et ses stratégies de diffusion ont évolué et s’inscrivent désormais aussi dans la sphère numérique. Internet est devenu un lieu de prédication pour un grand nombre de prêcheurs tout en permettant aux croyants d’échanger entre eux, voire de prier en- semble. Cette intervention aura pour ambition de présenter une analyse socio-sémiotique d’un corpus d’applications mobiles musulmanes dont les interfaces modélisent potentiellement les pratiques des croyants qui les utilisent.
14h30 - 16h Temps d’échanges 16h
Conclusion - Lucile Coquelin
Communément associé à l’expression d’un discours misogyne, le rap reste un champ musical dominé par des hommes. Pourtant, les femmes l’ont très tôt investi : de la fin des années 1970 à aujourd’hui, de The Sequence à Megan Thee Stallion, en passant par Queen Latifah, Salt-N-Pepa, Lil’
Kim, Nicki Minaj et Cardi B, l’histoire du rap, c’est aussi celle des femmes talentueuses qui se sont emparées de ce genre. Qui ont écoulé des centaines de millions de disques et participé de manière significative au développement artistique et commercial de cette musique, sans pour autant être reconnues à la hauteur de leur contribution.
Cet ouvrage leur donne enfin la place qu’elles méritent. En rendant compte des rapports de domination et des formes de subjectivation possibles pour celles qui évoluent dans cette industrie, il restitue toute la diversité et la complexité de leur musique. Elles ont ouvert un espace de discussion sur des problématiques relatives à la condition des femmes noires des classes populaires et, à rebours des représentations hégémoniques, fait évoluer les mentalités dans la culture hip-hop sur des sujets aussi brûlants que la race, la sexualité ou les violences de genre. Que cela plaise ou non, la motherfucking bitch era n’est pas près de se refermer.
Maxime Cervulle a soutenu le 4 décembre 2020 son habilitation à diriger des recherches à l’Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis, devant un jury composé de
Le dossier constitué en vue de l’HDR a pour titre « La construction communicationnelle des rapports sociaux ».
Il est composé de trois volumes :
La communication au prisme des cultural studies : publics, médias et représentations
Le théâtre subventionné face à ses spectres : publics, diversité et controverse sur le racisme
Résumé du mémoire de recherche :
La recherche originale présentée dans ce volume porte sur les conflits d’interprétation relatifs à la portée raciste ou antiraciste de spectacles, sur les mobilisations auxquels ils ont donné lieu et sur la controverse qu’ils ont fait émerger dans le secteur du théâtre public français. Elle se fonde sur l’étude d’un des cas les plus exemplaires de cette controverse : la mobilisation contre le spectacle de Brett Bailey Exhibit B, accusé de racisme et de porter atteinte à la dignité humaine lors de sa programmation en région parisienne en 2014. Elle propose de rendre compte des implications de cette controverse du point de vue des rapports qu’entretient l’institution théâtrale vis-à-vis de ses publics et non-publics, notamment dans le contexte de développement d’une « politique de diversité » au sein du théâtre subventionné.
Cette recherche a pour fil rouge la question des publics, saisis de quatre manières différentes : comme un collectif politique formé autour d’un problème et s’engageant pour le résoudre dans des actions publiques ; comme composé de communautés interprétatives ayant en partage un mode particulier de réception et un certain usage des œuvres théâtrales ; comme une figure discursive servant de support plus ou moins implicite aux activités dans lesquelles s’engage l’institution théâtrale ; comme l’instance tierce à laquelle s’adressent les deux parties qui s’opposent dans le traitement médiatique d’une controverse. Elle prend appui sur une enquête mobilisant diverses méthodes qualitatives (des entretiens semi-directifs menés avec les principaux acteurs de la controverse, l’analyse de corpus de presse, ainsi que de documents institutionnels et militants) et quantitatives (une étude statistique sur les publics d’un Centre dramatique national).
L’enquête expose les processus au travers desquels des communautés interprétatives concurrentes se sont configurées en situation et en sont venues à s’affronter. Elle rend également compte, en s’appuyant sur les apports des cultural studies, des rapports de pouvoir en vertu desquels une interprétation en est venue à s’imposer au sein de l’espace public médiatique. Elle souligne donc la répartition inégale de la légitimité à prétendre connaître, voir et dire le racisme. L’étude met ainsi au jour la formation d’une « injustice épistémique » (Fricker, 2007), par laquelle les compétences interprétatives et l’expérience des publics contestant le spectacle ont été à la fois disqualifiées et « déréalisées ». Cette question est abordée au travers d’une approche constructiviste (Berger et Luckman, 1966) qui souligne le rôle de la connaissance dans l’institution de la réalité.
La démarche, ici élaborée et mise à l’épreuve d’une enquête empirique, dessine les contours d’une approche communicationnelle des communautés interprétatives qui se forment autour des productions culturelles. Cette approche est caractérisée d’abord par une conception pragmatique de la réception selon laquelle la signification d’une production culturelle réside dans les usages qui en sont faits. Elle souligne à la fois la dimension agonistique de l’interprétation et l’inégalité fondamentale qui organise ces affrontements interprétatifs. Elle met l’accent sur l’assise épistémique de l’interprétation et sur le rôle que joue la médiation médiatique dans la distribution asymétrique des capacités épistémiques des publics.
Les trois premiers chapitres portent directement sur la mobilisation contre Exhibit B. Le premier chapitre retrace les différentes étapes au travers desquelles cette contestation du spectacle est advenue en France. Celle-ci s’est en effet déployée à l’échelle européenne avant de trouver à s’exprimer, sous une forme particulière, sur le sol français. Le chapitre donne en particulier à voir les différents types d’arguments déployés dans ce contexte à l’encontre du spectacle et de sa programmation, et étudie l’organisation de la mobilisation et les actions qu’elle a engagées. Le chapitre suivant porte sur le traitement médiatique de la controverse. Il analyse la manière dont la presse représente les publics mobilisés et il rend compte de la manière dont le cadrage médiatique s’est stabilisé, à partir d’une réflexion sur le rapport des journalistes aux sources et sur les stratégies de communication mise en œuvre par les différentes parties impliquées. Le troisième chapitre concerne enfin la réception de l’œuvre et tente d’identifier les déterminants d’un tel décodage oppositionnel. Prenant appui sur l’une des critiques récurrentes adressées par les soutiens d’Exhibit B aux publics mobilisés – celle selon laquelle ils n’auraient pas vu le spectacle –, le chapitre interroge les conditions de réception de spectacles non vus et donc les différentes médiations au travers desquelles se forge une interprétation.
Les trois chapitres suivants explorent certaines des implications de cette controverse pour l’institution théâtrale, en particulier du point de vue de son rapport à ses publics et non publics. Le quatrième chapitre étudie la politique de diversité dans le secteur théâtral, qui est née directement dans le sillage du débat qu’a ouvert la mobilisation contre Exhibit B. Il expose les usages et limites de cette politique culturelle, telle que conçue au sein du ministère de la Culture et mise en œuvre, avec certaines réticences, au sein des théâtres nationaux et Centres dramatiques nationaux. Le chapitre 5 porte quant à lui sur la connaissance qu’ont ces établissements de leurs publics. À partir de l’analyse des études de publics qu’ils commandent, le chapitre propose une réflexion sur l’entretien institutionnel d’une ignorance vis-à-vis de la diversité des publics et d’une méconnaissance des multiples formes d’inégalité dans l’accès aux œuvres. Pour finir, le sixième chapitre invite à relire l’ensemble de ces résultats à l’aune d’une réélaboration théorique. Il part du constat de la centralité de la figure du public absent comme moteur de la politique culturelle et des actions de médiation dans le secteur théâtral. Considérée selon cette perspective, l’absence ou la relative absence de certains groupes sociaux parmi les publics n’est plus alors un effet malheureux – la conséquence malencontreuse d’une politique culturelle ou de pratiques de programmation et de médiation mal ajustées – mais le révélateur de ce qui soutient le monde théâtral tel que nous le connaissons. Le chapitre invite donc à penser ces absences dans leur positivité, et propose d’appeler régime de spectralisation le type de relation nouée entre, d’une part, une institution culturelle dont l’existence même est dépendante de l’objectif de démocratisation culturelle et, d’autre part, les non-publics qu’elle construit et valorise comme tels. La controverse sur le racisme dans le théâtre public français est alors relue comme une manifestation spectropolitique : la mobilisation d’un public qui se rappelle au bon vouloir d’une institution culturelle dont le fonctionnement ordinaire repose sur son absence. La controverse étudiée ne témoigne ainsi pas tant d’une crise de l’antiracisme que de l’institution théâtrale elle-même.
Sophie Jehel a soutenu le 12 janvier 2021 son habilitation à diriger des recherches à l’Université Paris 2 - Panthéon-Assas, devant un jury composé de :
Le dossier constitué en vue de l’HDR est composé de trois volumes :
Politiques émotionnelles des médias, pratiques numériques des jeunes. Enjeux de régulation et d’éducation.
Plateformes numériques et politiques émotionnelles. La place des adolescents dans l’économie numérique affective.
11 articles et chapitres d’ouvrages publiés depuis 2015.
Résumé du mémoire de recherche :
L’objet de cet ouvrage est d’interroger la nature, le contexte et les conséquences du travail émotionnel des adolescents au regard du fonctionnement des plateformes numériques, de leurs politiques émotionnelles et des formes de régulation publique de l’internet. Il s’appuie notamment sur une recherche (2015-2017) qui a porté sur la confrontation des adolescents à des images violentes, sexuelles et haineuses (VSH) sur Internet, le plus souvent sur leurs comptes personnels de réseaux socionumériques (Facebook, Snapchat, Twitter, Instagram) ou sur des chaînes de YouTube (Jehel, 2017). Cette enquête qualitative sur les usages sociaux du numérique procédant par entretiens collectifs et individuels et ateliers auprès de 190 adolescents de 15 à 18 ans, de parents, d’éducateurs et d’enseignants a mis à jour l’intensité et la complexité du « travail émotionnel » suscité par la rencontre d’images, que les adolescents qualifient eux-mêmes de violentes, sexuelles ou haineuses, dans des dispositifs numériques qui incitent à leur partage et à leur commentaire. A partir de la définition donnée par Arlie R. Hochschild (2017), le concept de « travail émotionnel » est ici défini comme le contrôle de leurs réactions effectué par les internautes, plus ou moins consciemment, face à des images, des vidéos, des messages, qui suscitent des mouvements intérieurs forts pour construire des postures en phase avec les règles de sentiment de leurs interlocuteurs. Il ne peut être compris par la seule analyse des interactions sur les plateformes en ligne. L’appréhension des enjeux spécifiques de ce travail dans le processus adolescent a pu être consolidée grâce à la collaboration avec des psychologues cliniciens (Jehel et Gozlan, 2019).
La réception des images VSH par les adolescents est ici replacée dans une double perspective économique et sociale : celle du fonctionnement informationnel et participatif des plateformes en ligne et celle de la dynamique de « pacification des mœurs » mise à jour par Norbert Elias (1973,1975), complétée par le mouvement de leur « informalisation » (Cas Wouters, 2007), c’est-à-dire de relâchement des normes favorisant un décontrôle des comportements, non sans un contrôle de ce décontrôle. Ce processus d’informalisation a permis la banalisation des expériences de partage et d’exposition des émotions sur laquelle repose le développement des plateformes numériques. Mais dans l’hypothèse éliassienne, l’Etat joue un rôle majeur en assurant le contrôle des violences, qui favorise par un système d’autocontraintes l’intériorisation des normes de pudeur et de refoulement de la violence par les individus. Dans le contexte numérique, ce schéma interroge les modalités de régulation des violences et des pudeurs par les plateformes commerciales nord-américaines et la faiblesse de la régulation publique européenne.
Dans la première partie de cet ouvrage, c’est la place des internautes face à la puissance économique des GAFAM qui est interrogée : usagers de ces plateformes débordés émotionnellement par leur puissance, économique et euphorisante, ils font partie des petites mains dont la participation s’avère décisive pour la production de valeur. Le dispositif computationnel permet aux plateformes de déployer des stratégies attentionnelles et affectives qui s’inspirent de celles des industries culturelles mais qui viennent d’une façon inédite cibler les individus dans leur singularité et leur environnement de proximité. Ces évolutions nécessitent de transformer les outils de l’analyse scientifique. Le déploiement de stratégies affectives des plateformes est en phase avec la transformation des théories économiques sous l’influence de la neurologie et de la psychologie comportementale. Elles visent la fragmentation des émotions prescrite par la neuro-économie pour mieux les calculer et leur font subir une épreuve de dépersonnalisation de même nature que celle que subissent les données personnelles, comme l’a mis en évidence Antoinette Rouvroy (2014). L’enjeu épistémologique pour les SIC est de pouvoir donner une compréhension globale de ces stratégies à partir des dynamiques de la participation et de l’infomédiation.
La seconde partie est consacrée à la place décisive qu’occupent les adolescents dans l’économie numérique. Elle vient révéler la position prépondérante et ambiguë des jeunes dans les sociétés contemporaines, mais aussi dans l’économie capitaliste. Elle est restée jusqu’à présent peu visible dans les théories économiques et plutôt marginalisée dans les études en SIC comme en sociologie. Etant donné le fonctionnement « affectif » des GAFAM et leur polarisation sur les pratiques adolescentes, les usages adolescents constituent un champ de recherche de tout premier intérêt pour l’étude de l’économie numérique. Les adolescents sont appelés en éclaireurs sur le front des innovations numériques, ciblés prioritairement par le capitalisme affectif. Les GAFAM leur procurent des espaces infinis pour la réalisation de leur droit à une expression publique et à une vie sociale élargie, mais les exposent aussi à des risques inédits, liés notamment à la diffusion mais aussi au partage d’images violentes, sexuelles, ou haineuses. L’ouvrage propose notamment une synthèse des nombreuses recherches internationales déployées pour mieux en comprendre l’ampleur.
La troisième partie approfondit l’étude de la réception des images VSH par les adolescents (Jehel, 2017). Elle s’inscrit dans une approche par les risques mais aussi par les habiletés face à ces images. Selon les milieux sociaux, culturels et les vulnérabilités psychiques, les stratégies et les capacités de distanciation critique mises en œuvre par les adolescents sont très différenciées, ce qui apparait peu dans les recherches internationales. Une typologie distinguant quatre régimes de réception est proposée, distribuée selon deux axes. Le premier oppose des attitudes de décontrôle et de lâcher prise, à des formes de contrôle du décontrôle et donc de résistance à l’injonction à la participation. Le second axe oppose des stratégies de confrontation directe voire d’immersion dans les contenus VSH, à des stratégies d’esquive. A partir de ces deux axes, quatre régimes sont distingués : adhésion, indifférence, évitement et autonomie, qui peuvent aussi s’hybrider. Selon les contextes, l’autonomie est favorisée par une habileté dans l’écrit, par des médiations parentales attentives et dialoguées, par la transmission de valeurs de solidarité et d’empathie. Les plus vulnérables, déjà éprouvés par des difficultés sociales, familiales et scolaires, sont aussi ceux qui développent plus souvent des stratégies d’adhésion à ces images fortes émotionnellement et ceux à qui les algorithmes des plateformes en proposent encore davantage. Certains adolescents, filles plus souvent mais aussi garçons, développent des attitudes rigoristes en matière de pudeur sexuelle, qui se trouvent paradoxalement renforcées par le climat hypersexualisé des plateformes. Tout en tenant compte des circonstances sociales, culturelles, religieuses et géopolitiques extérieures aux plateformes, un lien apparait entre des stratégies d’adhésion aux images violentes mais d’évitement des images sexuelles et des formes de radicalisation cognitive, centrées notamment sur le contrôle strict voire violent de la sexualité des femmes ; que certaines et certains peuvent développer dans leurs interprétations de ces images.
La quatrième partie est consacrée à la régulation des images violentes sur les plateformes numériques, devenue un problème central des politiques publiques numériques, après des années de dérégulation. Ces politiques sont focalisées notamment dans la lutte contre les discours de haine et discriminatoires, la désinformation, l’apologie du terrorisme et la pédopornographie. Devant les caractéristiques nouvelles des espaces publics numériques, les pouvoirs publics ont longtemps hésité pour le choix des modalités de contrôle. Les politiques émotionnelles des plateformes numériques ont en effet affecté en retour les modalités de la régulation publique. Progressivement s’est mis en place une forme de « plateformisation de l’Etat », abordée dans le mémoire par une enquête auprès de 7 institutions engagées dans la lutte contre les discours de haine en ligne. Cette modalité place l’Etat en infériorité technique et juridique face aux plateformes « structurantes ». Face aux difficultés de la régulation, les pouvoirs publics se sont tournés aussi vers l’éducation aux médias et à l’information. Etant donné la complexité du travail émotionnel demandé aux internautes dès leur plus jeune âge, qui suppose une distanciation critique dans un univers commandé par les logiques affectives de captation de l’attention, l’éducation aux médias est devenue un objectif incontournable des sociétés contemporaines. Mais pour répondre aux enjeux émotionnels des interactions numériques, elle demande des compétences et des espaces de réflexivité qui représentent un défi pour une institution qui peine en France à généraliser un enseignement aux médias et à l’information, elle sollicite pour y parvenir d’autres acteurs de la société civile, associations d’éducation et journalistes, notamment.
La journée se construira autour de quatre tables rondes.
9h30 : Introduction : Fardin Mortazavi
9h45-11h : Corps humains, corps robots en scène
Modération, Sophie Jehel
11h15-12h30 – Le contrôle des corps par les autorités numériques
Modération, Colette Aguerre
Pause déjeuner : 12h30-14h
14h-15h15 : Ce que le « confinement numérique » fait vivre au théâtre
Modération, Maxime Cervulle
15h30-17h : médiations artistiques au numérique,
Modération, Yassaman Khadjehi
Conclusion : Sophie Jehel
Note introductive :
« L’église dit : Le corps est une faute.
La science dit : Le corps est une machine.
La publicité dit : Le corps est une entreprise.
Le corps dit : je suis la fête. »
Eduardo Galeano – écrivain, journaliste – Uruguay.
Ces journées d’étude se situent dans le prolongement des journées organisées l’an dernier « Figurer nos liaisons numériques par les arts » (voir leur présentation sur le site www.cyberombre.org ).
Nous souhaitons cette année nous focaliser sur ce que les auteur.es de théâtre et leurs œuvres peuvent nous dire des rapports des corps de l’utilisateur ou de l’utilisatrice, des représentations des corps humains avec les plateformes numériques, mais aussi des corps des algorithmes – en tant que matérialité et représentation de leur fonctionnement. Les réseaux socionumériques (RSN) procurent aux organes de l’homme un sensorium augmenté et ainsi de nouvelles possibilités au niveau de l’apparence corporelle, du langage et de la socialité. Cette « augmentation » se trouve en tension permanente avec la « réduction » de la plasticité de notre sensibilité et de la complexité de nos rapports aux êtres et aux choses qu’impose la technologie computationnelle. A cette contrainte s’ajoutent celles liées aux visées commerciales des industries numériques et des outils du « web affectif » qui cherchent à capter les attentions, exacerber l’impulsivité et canaliser l’expression des émotions des utilisateurs et des utilisatrices.
Les communications visuelles stimulées par des plateformes comme Instagram, Facebook, Tiktok, se nourrissent de représentations scénarisées des corps, qui font l’objet d’expositions, de compétitions, de revendications. Elles ont investi en retour les imaginaires et productions scéniques des dramaturges. Les politiques publiques culturelles redoublent l’injonction à une « inclusion numérique » sur les scènes des théâtres. Cela pourrait constituer une opportunité pour interroger l’hyperprésence du numérique dans nos vies intimes, aggravée sensiblement par la diminution de nos mobilités en période de crise sanitaire.
Ces journées d’étude seront consacrées à la complexité du monde contemporain dans lequel nos corps vivent en tension permanente, sous des formes médiales et immédiales, entre une réalité physique (lente, matérielle, bruyante, incertaine et complexe) et une réalité numérique (rapide, immatérielle, silencieuse, « sûre » et synthétique). Par l’analyse fine de cette complexité des usages, notre ambition serait de dégager des approches favorisant le développement d’une pensée critique vis-à-vis d’un dispositif Numérique hégémonique, et d’ouvrir l’imaginaire à « des » Numériques et des designs possibles. Pour cela, nous explorerons les expériences esthétiques scéniques proposées par des artistes pour éclairer les multiples formes de la corporéité aux prises avec les réseaux socionumériques et les différents procédés artistiques pour parvenir à une médiation au numérique : réflexivité critique, autonomie et réappropriation des cultures matérielles.
Coordination
Par Fardin Mortazavi, artiste-doctorant, Univ. Paris 8 Cemti, ING de recherche Eur-ArTeC, sous la direction de Sophie Jehel, MCF HDR Univ. Paris 8, Cemti. Dans le cadre du projet ArTeC « CyberOmbre : Le théâtre dans la caverne du numérique »
Comité d’organisation
Partenaires
Séminaire coordonné par Emmanuelle Carinos (CRESPPA-GTM), Keivan Djavadzadeh (CEMTI), Karim Hammou (CRESPPA-CSU) et Emily Shuman (NYU).
Ce séminaire de recherche interroge les rapports de pouvoir dans les musiques hip-hop sous les angles esthétique, politique et professionnel. Il y est aussi bien question des rapports de pouvoir qui configurent l’industrie musicale et les trajectoires des artistes et personnels de renfort des musiques hip-hop que des contestations sociales portées dans et hors des mondes du hip-hop.
Calendrier
Séance n°1, vendredi 26 février 2021, 14h-16h30
La violence comme ressource esthétique
Présentation d’Emmanuelle Carinos, doctorante au Cresppa. Discutant : Anthony Pecqueux, chargé de recherche au Centre Max Weber
Séance n°2, 19 mars 2021, 14h-16h30
Hot, Cool & Vicious. Genre, race et sexualité dans le rap états-unien (Ed. Amsterdam)
Présentation de l’ouvrage par Keivan Djavadzadeh, maître de conférences à l’Université Paris 8 (Cemti). Discutantes : Claire Blandin, professeure des Universités (Paris 13) et Emmanuelle Carinos, doctorante au Cresppa
Séance n°3, vendredi 16 avril 2021, 14h-16h30
Le rap français, un genre en voie de légitimation ?
Présentation de Marie Sonnette, maîtresse de conférences à l’Université d’Angers. Discutante : Julie Vaslin, post-doctorante au CERAPS (Lille)
Séance n°4, mai 2021 (horaire à préciser)
Explorations et négociations d’un terrain à Los Angeles
Présentation de Samuel Lamontagne, doctorant à UCLA. Discutant : David Diallo, maitre de conférences à l’Université de Bordeaux (« Montaigne »)
Séance n°5, juin 2021
La Bête : Casey, Hip Hop, and Sister Outsiders in France.
Conférence d’Edwin Hill, professeur à l’University of Southern California
Plus d’informations sur : https://fight-the-power.sciencesconf.org/
L’objectif sera de mettre en lumière les choix (technologiques, économiques, communicationnels) qui expliquent ces différents régimes de visibilité, en les abordant depuis différentes perspectives disciplinaires. Plusieurs sujets seront abordés : la modération des contenus en ligne, les discriminations algorithmiques, l’exploitation des émotions, l’invisibilisation du digital labour, le coût écologique caché du numérique, l’intelligence artificielle. Chaque séance accueillera deux intervenants et laissera une place importante aux échanges avec le public.
Les séances auront lieu le vendredi entre 9h00 et 12h00, en ligne pour les trois premières, puis à l’Université Paris 8 si le contexte sanitaire le permet. Le séminaire est ouvert à toutes et à tous sur inscription à l’adresse suivante : https://framaforms.org/inscription-au-seminaire-le-visible-et-linvisible-sur-les- plateformes-1616505737. Un lien de connexion sera envoyé la veille de chaque séance.
PROGRAMME
Vendredi 16 avril 2021, 9h-12h. Modération et liberté d’expression (séance en ligne). Modération : Sébastien Broca et Sophie Jehel (Cemti, Université Paris 8)
Romain Badouard (CARISM, Université Paris 2), « Modérer la parole sur les réseauxsociaux : politiques des plateformes et régulation des contenus »
Lucile Petit (CSA), « Lutte contre la désinformation et la haine en ligne : quelle place et quels moyens pour le régulateur ? »
Vendredi 7 mai 2021, 9h-12h. Discriminations et algorithmes (séance en ligne). Modération : Keivan Djavadzadeh (Cemti, Université Paris 8)
Marc Jahjah (LS2N, Université de Nantes), « La discrimination raciale dans les dispositifs numériques de rencontres entre hommes géolocalisés (Grindr) »
Sophie Sereno (Centre de droit social, Aix-Marseille Université), « Algorithmes : un risque (im)prévisible de discrimination ? »
Vendredi 21 mai 2021, 9h-12h. Les transformations du travail (séance en ligne). Modération : Carlo Vercellone (Cemti, Université Paris 8)
Antonio Casilli (Télécom Paris/EHESS), « Par-delà le télétravail : plateformisation et digital labor à l’heure du Covid-19 »
Tiphaine Carton (Cemti, Université Paris 8), « Modélisations du travail et des économies documentaires des enseignants sur la plateforme webpédago.com : analyse croisée des représentations des concepteurs et d’utilisateurs »
Vendredi 28 mai 2021, 9h-12h. Plateformes et émotions. Modération : Aurélie Aubert (Cemti, Université Paris 8)
Sophie Jehel (Cemti, Université Paris 8), « Dans l’ombre des politiques affectives des plateformes en ligne, le travail émotionnel des usagers »
Adrien Péquignot (Cemti, Université Paris 8), « La grammatisation des émotions dans les applications pour smartphone : le cas du chatbot Replika »
Vendredi 4 juin 2021, 9h-12h. Numérique et environnement. Modération : Marie Chagnoux (Cemti, Université Paris 8)
Clément Marquet (Costech, IFRIS), « Rendre visible les data centers à Plaine Commune : promotions et contestations des infrastructures du numérique »
Gauthier Roussilhe (Ethics for Design), « Clair-obscur : enjeux du calcul des impacts environnementaux du numérique »
Vendredi 18 juin 2021, 9h-12h. Gouvernementalité algorithmique et libertés fondamentales. Modération : Sébastien Broca et Sophie Jehel (Cemti, Université Paris 8)
Marie Alauzen (CSO, Mines Paris Tech), « Que fait l’État lorsqu’il prend Facebook pour modèle de ses transformations numériques ? Le cas de l’application FranceConnect »
Nédra Mellouli (LIASD, Université Paris 8), « Le biais de l’invisible et l’invisible du biais dans l’apprentissage machine »
L’émergence de la « diversité » comme catégorie de l’action publique dans les secteurs médiatiques et culturels au début des années 2000 a conduit à renouveler la réflexion sur la mesure des inégalités de représentation (Malonga, 2000 ; Macé, 2008) et sur les hiérarchies implicites qu’elles impliquent (Quemener, 2014 ; Espineira, 2014 ; Lécossais, 2014). Elle a nourri l’intérêt pour le rôle que jouent les médias dans la formation des imaginaires et des groupes sociaux (Rigoni, 2007 ; Nayrac, 2011 ; Dalibert, 2020). Faisant un pas de côté par rapport à la question des enjeux de représentation, d’autres travaux ont interrogé les conceptions sous-jacentes de la communication que véhiculait l’incitation à la « diversité » (Seurrat, 2010 ; Goshn, 2015), ils ont contextualisé les politiques publiques françaises au regard d’autres contextes nationaux (Rebillard et Loicq, 2013 ; Mattelart et Hargreaves, 2014) ou ils ont identifié, côté réception, les effets que peut avoir sur les publics un accroissement de la diversité dans les contenus médiatiques (Cervulle, 2013).
Plus rares ont été les travaux à s’intéresser aux transformations des pratiques professionnelles liées, dans les industries culturelles et médiatiques, au développement de l’action ministérielle et de l’exigence d’une fraction des publics vis-à-vis de cet enjeu. On peut pourtant se demander, plus de quinze ans après la mise en œuvre de politiques publiques visant à promouvoir la diversité, de quelles manières les acteurs des industries médiatiques et culturelles se sont emparés des dispositifs mis en place, aussi bien qu’interroger les résistances potentielles à leur application. La « politique de diversité », essentiellement incitative, a-t-elle trouvé une traduction concrète dans les pratiques de production de ces secteurs ? Le baromètre de la diversité du CSA a-t-il par exemple contribué à renforcer l’attention des producteurs et des chaînes à ces enjeux ? Bien que le champ de la sociologie de la diversité et des discriminations ait traité ces questions à propos du monde de l’entreprise ou de l’action publique territoriale (Doytcheva, 2009 ; Lemercier et Palomares, 2013 ; Bereni, Epstein et Torres, 2020), donnant à voir les résistances au changement autant que des usages managériaux et instrumentalisés de la « diversité », celles-ci ont fait l’objet d’une attention moindre s’agissant des médias et de la culture.
En interrogeant non tant la « rhétorique de la diversité » (Bereni, 2009) que les pratiques concrètes au travers desquelles celle-ci trouve ou non à se manifester, ce séminaire entend dresser un état des lieux des objectifs et effets des politiques publiques visant à accroître la représentation des minorités ethnoraciales et à lutter contre les discriminations dans les industries culturelles et médiatiques. Il vise aussi à interroger les formes et modalités que revêt l’engagement pour la diversité depuis les espaces professionnels. Les interventions porteront ainsi sur les dispositifs en place et sur leurs leviers d’action privilégiés tout autant que sur les pratiques des acteurs impliqués. Il s’agit enfin, en soulignant les dynamiques propres à leurs différents secteurs (notamment l’audiovisuel, le cinéma, le jeu vidéo et le journalisme) de rendre compte du caractère hétérogène de la « politique de diversité » et d’en évaluer les implications.
Séminaire organisé par Maxime Cervulle et Sarah Lécossais.
Programme
Vendredi 2 avril 2021, 14h-16h
Marion Dalibert (Université de Lille, GERiiCO)
La promotion de la « diversité » et d’un journalisme respectable ? Réflexions sur le métarécit médiatique républicain
Vendredi 9 avril 2021, 14h-16h
Evelia Mayenga (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, CESSP)
Opportunités, transformations et résistances. Les appropriations pratiques de la commission Images de la diversité
Vendredi 16 avril 2021, 14h-16h
Aude Seurrat (Université Sorbonne Paris Nord, LabSIC) Développer une distance critique sur « la diversité » avec les managers : le cas des ajustements d’un écrit de commande
Vendredi 30 avril 2021, 14h-16h
Jérôme David (Université Paris 2 - Panthéon-Assas, Carism) Le discours post-racial de la chaîne ABC
Vendredi 7 mai, 14h – 16h
Mehdi Derfoufi (Université Paris 8, LEGS)
Gaming for social change : jeu vidéo et diversité (à la française)
Le programme : https://www.citedesartsparis.net/media/cia/183726-dossier_de_presse_utopies_performatives-4.pdf
En Afrique et dans les diasporas se dessine depuis les années 1980 un paysage performatif fort. Celui-ci est articulé d’une part à une critique cinglante des effets mortifères du capitalisme, tant sur la longue durée que dans son acception présente et, d’autre part, à l’élaboration d’alternatives possibles, arrimées à l’espoir de futurs moins violemment scindés. Utopies performatives a pour principale focale le déploiement de la performance en Afrique et dans les diasporas à des fins de transgression. Il s’agit, dans le sillage d’artistes contemporains, de réfléchir aux intersections entre actes performatifs et contestation politique. Construite autour de performances, de conférences performées et de projections de films d’artistes performeur.e.s, ainsi que d’interventions de chercheur.e.s et de dialogues artistes/chercheur.e.s, ces trois jours seront centrés sur deux grandes thématiques :
• Faire performance pour faire politique : politiques du capitalocène, politiques du corps en lutte.
• Contre le mythe de la performance autodidacte : courants, transmissions, filiations.
Avec les artistes* : Laetitita Ajanohun, M’barka Amor, Aurélien Arnoux, Jelili Atiku, Sammy Baloji, Jean-Pierre Bekolo, Aurore Déon, Julie Djikey, Vhan Olsen Dombo, Fabiana Ex-Souza, Justine Gaga, Amin Gulgee, Dunja Herzog, Androa Mindre Kolo, Kongo Astronauts, Gosette Lubondo, Lamyne M, Nelson Makengo, Maurice Mbikayi, Precy Numbi, Jay Pather, Alain Polo, Yasmina Reggad, Dread Scott, Zora Snake, Hervé Yamguen, Nelisiwe Xaba. Et les intervenants* : Sara Alónso Gomez, Lotte Arndt, Catherine Cole, Filip De Boeck, Marinette Jeannerod, Dominique Malaquais, Cléophée Moser, Valérie Osouf, Julie Peghini, Natasa Petresin-Bachelez, Malika Rahal, Joseph Tonda.
*sous réserve. Cet événement s’inscrit dans le cadre de la saison Africa 2020.
LIEU(X) Maison de la Recherche de Sorbonne Université
28 rue Serpente, 75006 Paris
Inscription obligatoire :
Venant après l’examen d’un corpus substantiel de discours sur « l’avenir du travail » dans le cadre d’un séminaire fermé, et dont une synthèse sera présentée en introduction, ce colloque international mettra en débat les recherches pluridisciplinaires qui analysent les discours sur « l’avenir du travail », ainsi que les pratiques sociales qui revendiquent de l’anticiper, l’expérimenter ou de le façonner.
Ce débat partira de l’hypothèse posée par la conférencière invitée, Ursula Huws, selon laquelle comprendre l’avenir du travail suppose d’abord de se garder des tentations utopiques et dystopiques pour s’attacher à analyser les mécanismes qui font que le travail change. Opérer une telle mise à distance implique notamment d’examiner comment les discours et pratiques utopiques prennent en compte la question du travail. Il convient ensuite d’analyser le rapport dialectique entre le changement et les discours sur le changement dans différents contextes organisationnels, et de voir comment le débat sur les questions clés de l’avenir des statuts et des rémunérations se déploie dans le débat public, un débat informé par les critiques du travail tel qu’il est aujourd’hui.
L’analyse des effets de la plateformisation d’une profession, en l’occurrence l’enseignement, permettra à chacune et chacun de s’interroger sur les avenirs possibles de son travail. Enfin seront abordés les enjeux de reconfiguration des territoires du travail à l’ère du numérique et les discours qui y sont associés.
PROGRAMME
Jeudi 25 novembre
Vendredi 26 novembre
Adresse
IUT de Tours – site Jean Luthier - Amphithéâtre Berger
29 Rue du pont volant, 37100 Tours
La journée d’études sera retransmise en direct au lien suivant :
https://bit.ly/JEAppSpi
Depuis une dizaine d’années, les applications mobiles se sont largement immiscées dans la sphère personnelle. Téléchargées sur des appareils qui accompagnent les usagers partout, elles font désormais partie intégrante de la vie des utilisateurs de smartphones. Suivant cette évolution, les offres religieuses et « spirituelles » se sont rapidement converties au marché des applications. Diverses formes de spiritualités et de religion ont procédé à leur transposition sur support applicatif, qui ont rencontré de nombreux utilisateurs.
Les plateformes de téléchargement comme l’App Store ou le Play Store regorgent désormais d’applications ayant pour but d’accompagner des pratiques spirituelles, comme Petit BamBou, Mind, Headspace… Avec Muslim Pro, Hisii, Qibla, Salat, Top Chrétien, Click to Pray, Retraite dans la ville, Hallow, YouPray ou encore Smart Siddur, @TheKotel ou Sefaria, il est désormais possible de pratiquer toutes sortes de rites sur portable.
Si les religions monothéistes sont les plus représentées dans ce domaine, avec un univers applicatif comptant plusieurs centaines de propositions, de nombreuses traditions religieuses disposent également d’applications destinées à leurs fidèles. Au-delà du religieux, chaque pratique spirituelle a trouvé dans les applications une possibilité d’expansion et de reconfiguration de ses contenus habituels. Il existe ainsi désormais des applications de méditation en pleine conscience, de cartomancie, de chamanisme, d’astrologie, de magie, de chiromancie, etc.
Nous proposons d’explorer certaines problématiques communes aux applications religieuses et spirituelles – au sens d’un ensemble de croyances, de discours, d’affects, d’exercices et de pratiques visant à façonner l’esprit – dans leur diversité, à la fois selon une analyse socio-sémiotique et socio-économique. Dans ce cadre, nous nous intéresserons tout particulièrement au design des interfaces numériques et à la modélisation de celles-ci, en abordant cette question par le prisme des fonctionnalités partagées par cette famille d’applications.
Cette journée d’études sera l’occasion d’aborder l’articulation fine des « grammaires de production » (Eliséo Véron) de ces applications et des stratégies de communication qui s’y trouvent encodées. Chaque intervenant mettra en lumière une fonctionnalité, apparente ou sous-jacente, de l’application de son choix appartenant au champ religieux ou spirituel. Il sera ainsi question de géolocalisation, de tracking des données, de gamification… Il s’agira de montrer comment ces fonctionnalités se déclinent différemment en fonction d’impératifs propres à chacune des religions et pratiques.
Par exemple, si l’on considère l’aspect communautaire, il s’organise différemment selon que l’on se trouve dans une application musulmane ou de méditation. Sur Muslim Pro, il prend la forme d’un onglet qui permet aux utilisateurs d’avoir accès aux « prières » des autres membres de la communauté mais aussi de formuler des demandes de prières.
Dans un autre cadre, sur l’application de méditation InsightTimer, l’élaboration du sentiment de communauté se concrétise sous la forme d’une carte mondiale des personnes en train de méditer en même temps, chaque point scintillant sur la carte étant la représentation d’une personne utilisant l’application en temps réel. Ainsi, des termes, des fonctions ou des signes similaires peuvent être employés de façons multiples par les concepteurs selon la confession ou la pratique spirituelle dans laquelle ils s’inscrivent et être exploités dans une grande variété de fonctionnalités.
Programme
Thématique 1 : Performance, tracking et usages des données
Modératrice : Alexandra Saemmer
9h30 : Andrea Catellani, Prie en chemin entre support de l’oraison et socialisation
10h15 : Ghizlane Benjamaa, Modélisations de pratiques religieuses et mise au service des pratiques dans Muslim Pro
11h00 : Colas Zibaut, L’évaluation de la « performance spirituelle », comment atteindre le niveau 100 en méditation grâce aux applications ?
11h45 : Table ronde avec les concepteurs d’applications
Thématique 2 : Communautés religieuses et applications
Modérateur : David Douyère
13h45 : Sarah Rakotoary, Quand le dispositif technique socialise : pratiques infocommunicationnelles de la diaspora malgache autour d’une application religieuse.
14h30 : Isabelle Jonveaux, Quelles applications pour quelles utilisations ? La religion vécue des catholiques sur smartphone (en visio-conférence)
Thématique 3 : Ésotérisme, astrologie & magie
Modérateur : Gustavo Gomez-Mejia
15h30 : Leona Nikolic, Le soi, le smartphone et les étoiles dans les apps
16h15 : Lionel Obadia, Magies des applis, applis magiques : des technologies à méditer !
Comité d’organisation
Ghizlane Benjamaa
Doctorante en sciences de l’information et de la communication
benjamaa.ghizlane@gmail.com
Cemti, Université Paris 8 | Vincennes - Saint-Denis
Colas Zibaut
Doctorant en sciences de l’information et de la communication
colas.zibaut@etu.univ-tours.fr
Prim, Université de Tours
Francesco Brancaccio, Alfonso Giuliani, Carlo Vercellone
Ouvrage : Le Commun comme mode de production
Aux Editions de l’Eclat, 2021
Jusqu’à a une époque récente, public et privé apparaissaient comme les deux pôles exclusifs de l’organisation économique et sociale et des formes de propriété. Tout se résumait à l’ancienne question de l’arbitrage entre ‘plus de marché‘ ou ‘plus d’État‘. Puis le commun et les biens communs ont fait à nouveau irruption dans l’espace public et ont remis en cause une donne qui semblait immuable. Pourtant la problématique du commun s’est développée à travers une pluralité d’approches théoriques et d’interprétations très différentes du rôle qu’il pourrait jouer dans un processus de transformation sociale. Dans cette perspective, cet ouvrage propose une thèse novatrice. Le commun n’est pas un simple tiers-intrus entre public et privé, ni un pur principe politique. Il doit être pensé comme un véritable “mode de production” susceptible de constituer une alternative à l’hégémonie de la logique de l’État comme à celle de l’économie capitaliste de marché.
En mobilisant l’économie politique, le droit, l’histoire, la sociologie, la philosophie, les sciences de l’information et de la communication, les auteurs montrent que le commun contient ces potentialités, sans manquer d’analyser les faiblesses et les contradictions auxquelles se heurte son développement, jusque dans la nouvelle économie du net où s’amorcent un retour aux lois primitives en même temps que la possibilité d’un renversement de perspective.
9 et 10 décembre 2021 UNIVERSITÉ PARIS 8
2 rue de la Liberté, 93200 Saint-Denis
Maison de la recherche
Amphi MR002 – 9 h 15 à 17 h
Passe sanitaire obligatoire
Jeudi 9 décembre 2021
9h15 Présentation des journées
9h30-12h30 ÉDITORIALISATION ET STRATÉGIES DE PROMOTION
Modération : Marine Siguier (Université Paris 8, CEMTI)
Les éditeurs de films de patrimoine au prisme de la VOD/SVOD :
entre tensions et tentations
Manuel Dupuy-Salle (Université Lyon 2, ELICO)
et Laurie Schmitt (Université Grenoble Alpes, GRESEC)
Formes et promotions de la culture par la télévision publique :
vers des dispositifs télévisuels en ligne ?
Lucie Alexis (Université Grenoble Alpes, GRESEC, chercheuse associée au CARISM et à l’INA)
Je plateformise, tu plateformises, iel plateformise :
la prolifération irrésistible d’un néologisme
Vincent Bullich (Université Grenoble Alpes, GRESEC)
14h-17h DESIGN D’INTERFACE ET RECOMMANDATION ALGORITHMIQUE
Modération : Adrien Péquignot (Université Paris 8, CEMTI)
« Vous avez aimé… nous vous recommandons… » :
les algorithmes de recommandation
Patrick Marcel (Université de Tours, LIFAT)
La conception plurielle des dispositifs algorithmiques :
le cas de l’activité taxinomique sur la plateforme Dailymotion
Thomas Jaffeux (Université Paris 2, CARISM)
Design d’interface et visualisation : le sens des données audiovisuelles
Céline Ferjoux (Université Paris 2, CARISM)
Vendredi 10 décembre 2021
9h30-12h30 MUTATIONS SOCIO-ÉCONOMIQUES
Modération : Marc Kaiser et Christophe Magis (Université Paris 8, CEMTI)
Netflix, un GAFAM en trompe-l’oeil ?
Fabrice Rochelandet (Université Sorbonne Nouvelle, IRCAV)
Les chaînes historiques américaines face à Netflix :
résistance économique et consolidation éditoriale
Jérôme David (Université Paris 2, CARISM)
Travail du profil, modes d’exploration et enjeux de découvrabilité dans la consommation audiovisuelle : enquête sur de jeunes abonné·e·s de Netflix
Alix Bénistant (Université Sorbonne Paris Nord, LabSIC)
et Sarah Labelle (Université Paul Valéry Montpellier 3, LERASS)
14h-17h USAGES ET RÉCEPTION
Modération : Erica Guevara (Université Paris 8, CEMTI)
Netflix face au défi de la protection des publics : de l’accountability à l’Ethic washing
Héloïse Boudon (Université de Lille et Paris 2, CARISM)
L’expérience télévisuelle « en ligne » : les pratiques numériques des fans grecs des feuilletons télévisés turcs
Dimitra Laurence Larochelle (Université Sorbonne Nouvelle, IRMECCEN)
La domestication mutuelle entre les utilisateurs et
les algorithmes de recommandation de Netflix
Ignacio Siles (Universidad de Costa Rica)
COMITÉ D’ORGANISATION
Benjamaa Ghizlane, doctorante (Paris 8, CEMTI)
Maxime Cervulle, professeur (Paris 8, CEMTI)
Marie Chagnoux, maître de conférences (Paris 8, CEMTI)
Lucile Coquelin, doctorante (Paris 8, CEMTI)
Erica Guevara, maîtresse de conférences (Paris 8, CEMTI)
Marc Kaiser, maître de conférences (Paris 8, CEMTI)
Christophe Magis , maître de conférences (Paris 8, CEMTI)
Adrien Péquignot, doctorant (Paris 8, CEMTI)
Marine Siguier, docteure (Paris 8, CEMTI)
10 décembre
Université de Paris - 45, Rue des Saints-Pères
75006 Paris, Salle des thèses, Bâtiment Jacob
11 décembre
Université Paris 8 - 2 rue de la Liberté, 93200 Saint-Denis
Salle B 235, bâtiment B2
Le colloque pourra être suivi également à distance sur :
https://u-paris.zoom.us/j/83290842737?pwd=M0ZxTzJsMjFFMThtZzB5TFBXMlNkdz09
Pour assister au colloque, il est impératif de s’inscrire un envoyant un e-mail à l’adresse juan.alonso@parisdescartes.fr
10 décembre
9h : Accueil
9h30 : Juan Alonso Aldama (Université de Paris) et Denis Bertrand (Université Paris 8) : Introduction
9h50h : Francesco Marsciani (Université de de Bologne) : « La transversalité sémiotique et l’immanence »
10h15 : Ylan Damerose (Université de Paris) : « L’éclectisme, éclat de “la marche de l’esprit humain”. Une analyse tensive de l’éclectisme de Diderot »
10h35 : Questions
11h55 : Pause café
11h30 : Jean François Bordron (Université de Limoges) : “Éclectisme et cadavre exquis“ Comment se représenter l’esprit d’un éclectique si ce n’est sous la forme de cet exercice surréaliste ?
11h40 : Heloisa Akabane (Université de Paris) : « Interdisciplinarité et pouvoir disciplinaire »
12h : Questions
14h30 : Valérie Brunetière (Université de Paris) : « Que fait et ne fait pas Descola à la sémiologie/sémiotique – ou l’inverse ? Sur un manque d’éclectisme »
14h50 : Sébastien Thomas (Université de Paris) : « Sous-rôles sociomoteurs et parcours génératif : tentative d’intégration théorique »
15h10 : Pamela Moore (Sorbonne université) : « Éclectisme et sémiotraductologie »
15h30 : Questions
16h15 : Alexis Ben Fredj (Université de Paris) : « La ‘culture de sécurité’ au prisme de l’éclectisme »
16h35 : Carlo Andrea Tassinari (Université de Palerme) : « Le contraste et l’amalgame. Stratégies sémiotiques de gestion de l’hétérogène »
17h00 : Questions
11 décembre
9h30 : Maria Cristina Falco (Université de Salerne) : « Unité, sème, valeur : concepts opératoires pour un dialogue entre sciences du langage et sciences humaines & sociales »
9h50 : Paul Hermans : « Ne pas céder sur le principe de pertinence »
10h10 : Antonino Bondi (Université de Catane) : « L’art ‘éclectique’ de l’attention : une lecture sémiotique »
10h30 : Questions
11h15 : Marika Nessi Lamardo (Université de Paris) : « Je sais que je sais tout : le « tuttologo » et l’éclectisme dans la politique italienne »
11h35 : Grigori Agabalian (Université de Paris) : « L’éclectisme contre les ismes ? »
12h : Questions
14h30 : Ivan Darrault (Université de Limoges) : Attractions et tiraillements. Joies et tribulations d’un sémioticien en éclectisme
14h50 : Federico Biggio (Université de Turin / U. Paris 8) : « Le paradoxe sémiotique. L’éclectisme et le langage-opération »
15h10 : Alexandra Saemmer (U. Paris 8) et Nolwenn Tréhondart (U. de Lorraine) : « Expérimenter sur le sens. Des signes aux filtres interprétatifs »
15h30 : Questions
16h15 : Pierluigi Cervelli (Université de Rome/La Sapienza) : « Le troisième élément : l’éclectisme de la théorie sémiotique dans l’oeuvre de Greimas »
16h35 : Veronica Chernaia (Université Paris 8) : « Éclectisme de la prospective : apport de la sémiotique au domaine des études sur le futur »
16h55 : Bernard Darras (Université Paris 1) : « Étude des conceptions et significations de l’éclectisme dans les communautés sémiotiques »
17h15 : Questions
17h30 : Conclusions et fin du colloque
Présentation
L’éclectisme n’a pas bonne presse. Le Petit Robert définit ainsi l’intégration de ce mot au vocabulaire courant : « Éclectique : qui n’a pas de goût exclusif, ne se limite pas à une catégorie d’objets ». Et le dictionnaire ajoute cette citation de Baudelaire : « L’esprit le plus ouvert à toutes les notions et à toutes les impressions, le jouisseur le plus éclectique. » En somme, touche-à-tout, mais hédoniste.
Le reproche d’éclectisme a souvent été adressé à la sémiotique qui, translangagière par définition, n’hésite pas à aborder la plus grande diversité d’objets : le séminaire de Sémantique générale de Greimas à l’EHESS se déployait en « ateliers » de spécialités (« sémiotique littéraire », « architecturale », « plastique », « biblique », etc.) et en sous-disciplines (« socio-sémiotique », « psycho-sémiotique », « sémio-phénoménologie », etc.). Avec les « études sémiotiques », concrètes et opérationnelles, le champ s’est encore plus largement étendu, couvrant potentiellement tous les domaines de la signification sociale, de la communication institutionnelle au marketing et au design (cf. le « “Couteau suisse” et “Opinel” » de J.-M. Floch), du discours politique aux interventions médiatiques.
Or, parallèlement, la seconde critique souvent adressée à la sémiotique porte sur ses exigences d’élaboration conceptuelle – épistémologique, théorique et méthodologique –, jugée excessivement complexe et parfois qualifiée de « jargonnante ». Éclectisme des objets et spécialisation trop savante, voilà le double bind dans lequel elle semble enfermée. Tous les praticiens de la discipline savent bien, pourtant, que ce sont précisément les impératifs d’une construction théorique raisonnée concernant les langages, leurs modes d’organisation et leur mise en œuvre en interaction qui autorisent et légitiment l’investigation de domaines aussi variés. Cette diversité s’unifie pour le sémioticien dans la mesure où tout texte, toute image, tout objet et toute pratique relèvent forcément d’une sémiose qui donne à son travail de construction théorique et d’analyse toute sa justification scientifique.
Car la sémiotique se donne pour objectif premier de chercher comment les phénomènes signifient avant de se prononcer sur ce qu’ils signifient.
De plus, chaque doctorant le sait bien, comme chaque chercheur, engager une recherche en sémiotique implique d’emblée une double spécialisation : dans le domaine de référence et dans la théorie qui va soutenir le regard sur ce domaine, c’est-à-dire, d’un côté les discours-objets (politique, littéraire, plastique, musical, gestuel, etc.), et de l’autre, la sémiotique comme méthode et comme théorie – c’est-à-dire toujours soumise à son propre questionnement et à ses doutes épistémiques.
Il y a là un ensemble de raisons suffisantes pour se poser à nouveaux frais la question de l’éclectisme, en cherchant à dépasser d’emblée la définition triviale et disqualifiante de ce terme : le dilettante qui prend ici et là, dans cette discipline et dans cette autre, ce qui l’arrange. Deux ordres de raisons justifient plus profondément à nos yeux qu’on se penche aujourd’hui sur cette problématique : 1. L’évolution des champs disciplinaires à l’université, et 2. L’impact prévisible de la grande crise écologique sur l’ordre des connaissances elles-mêmes, entre le monde des sciences exactes et celui des humanités.
Comité d’organisation
Juan Alonso Aldama, Denis Bertrand, Daniela Brisolara, Valérie Brunetière, Bernard Darras et Alexandra Saemmer.
COLLOQUE
Cultures hip-hop Création, légitimation, patrimonialisation ?
Vendredi 28 et samedi 29 janvier 2022 9h30-18h
PHILHARMONIE DE PARIS
SALLE DE CONFÉRENCE – PHILHARMONIE DE PARIS
Quarante ans après leur arrivée en France, les expressions artistiques de la culture hip-hop sont désormais incontournables dans la création contemporaine, en témoigne l’exposition Hip-Hop 360 à la Philharmonie. Quelles formes de reconnaissance ces créations et leurs auteurs reçoivent- ils ? Comment la conservation et la transmission de leur histoire se dessinent-elle ? Quelles circulations transnationales, marchandes ou non, les nourrissent ?
Coproduction Philharmonie de Paris, Sacem, La Place, CNRS, Université Paris 8, Université de Bourgogne. En partenariat avec l’université de Bordeaux.
VENDREDI 28 JANVIER 2022
9H30 Accueil et introduction
Olivier Mantei (Directeur général, Cité de la musique - Philharmonie de Paris)
Karim Hammou (Chargé de recherche, CNRS ; Chargé de mission pour la direction scientifique du colloque auprès de la Philharmonie de Paris)
9H45 CONFÉRENCE PLÉNIÈRE : « La France, une République du son ? »
Edwin C. Hill (Associate Professor of French and Italian and American Studies
and Ethnicity, USC University of Southern California)
10H45 TABLE-RONDE 1
« Hip-Hop : entre subversion et institutionnalisation »
Avec :
François Gautret (Commissaire de l’exposition Hip-Hop 360)
Issam Krimi (Pianiste et compositeur ; Directeur artistique du Hip
Hop symphonique)
Saaphyra (Rappeuse, comédienne)
Animée par Elisabeth Cestor (Adjointe au responsable du développement culturel et des publics, Mucem)
11H45 Discussions
12H00 Déjeuner libre
13H30 « Vers une légitimation culturelle des musiques hip-hop ? »
par Marie Sonnette (Maitresse de conférences en sociologie, Université d’Angers, Laboratoire ESO (CNRS / UMR 6590)) Discutant : Ismael Métis (Rappeur)
14H15 Discussions
14H30 « Spectres d’indépendance : mémoire(s) en contexte postcolonial dans le rap algérien et français » par Hajer Ben Boubaker (Chercheuse indépendante).
Discutante : Virginie Brinker (Maître de conférences, Université de Bourgogne)
15H15 Discussions
15H30 Pause
15H45 « Musiques hip-hop en Guadeloupe et globalisation culturelle » par Florabelle Spielmann (Anthropologue, ethnomusicologue).
Discutant : Joao Gabriel (Doctorant en histoire, Johns Hopkins University) 16H30 Discussions
16H45 TABLE-RONDE 2
« Influences et circulations musicales d’une génération à une autre »
Avec :
Calbo (Rappeur, auteur)
Le Juiice (Rappeuse, productrice)
Médina Koné (Professeure, productrice de podcasts)
Animée par Anna Cuomo (Anthropologue, CNRS, UMR Passages, Institut ARI Bayonne)
17H45 Discussions 18H00 Fin de la journée
SAMEDI 29 JANVIER 2022
9H30 TABLE-RONDE 3
« Djing, beatmaking : existe-t-il encore un son hip-hop ? »
Avec :
Fred N’Landu (Mixeur)
DJ Cheetah (DJ, entrepreneur culturel)
L’Adjoint (Beatmaker, ingénieur du son, producteur) Animée par Raphaël da Cruz (Journaliste)
10H30 Discussions
10H45 TABLE-RONDE 4
« Rémunération des musiques hip-hop et de ses artistes. »
Avec :
Alexandre Mahout (Directeur des répertoires, Sacem)
Narjes Bahhar (Senior Global & French Rap Editor, Deezer)
Le Motif (Auteur, compositeur, réalisateur, interprète)
Paco Garcia (Doctorant contractuel, Université Sorbonne Nord) Animée par Ouafa Mameche (Journaliste)
11H45 Discussions
12H00 Déjeuner libre
13H30 « Visualités commodifiées : la mise en scène du rappeur comme marchandise » par Emily Shuman (Doctorante en études françaises, New
York University). Discutant : Maxime Boidy (Maître de conférences, Université Gustave Eiffel)
14H30 TABLE-RONDE 5
« De ’’l’institutionnalisation’’ à la ‘’structuration’’ ? Enjeux pour les danses hip-hop aujourd’hui »
Avec :
Philippe « Physs » Almeida (Chorégraphe et danseur)
Céline Gallet (Co-directrice, CCNRB et Productrice)
Lou Germain (Directrice de production cie Lady Rocks & Formatrice)
Animée par Laura Steil (Anthropologue, Center for Contemporary and Digital History, Université du Luxembourg)
15H30 Discussions
15H45 Pause
16H00 TABLE-RONDE 6
« Quelle autonomie pour les mondes du hip-hop ? »
Avec :
Ouafa Mameche (Journaliste)
Yérim Sar (Journaliste, conseiller musical de l’exposition Hip-Hop 360) Médine (Rappeur)
Animée par Emmanuelle Carinos (Doctorante en sciences sociales, Cresppa)
17H00 Discussions
17H15 CONCLUSIONS par David Diallo (Grand témoin, Maître de conférences, Université de Bordeaux)
18H00 Fin de la journée
Dans cet ouvrage édité par les Presses de l’INA, Sophie Jehel, spécialiste des pratiques numériques, scrute la place majeure que les adolescents occupent dans l’économie numérique et les défis que leurs usages représentent d’un point de vue anthropologique et éducatif. Partant des questions qui se posent sur les terrains éducatifs, Sophie Jehel vise à éclairer les enjeux sociétaux que représente la domination des grandes plateformes numériques et la banalisation de leur accès chez les plus jeunes.
Dans ce cadre, l’auteure a mené des recherches sociologiques auprès de centaines d’adolescents, cherchant à comprendre les liens entre ces pratiques et les stratégies des plateformes elles-mêmes.
A partir de ces enquêtes, Sophie Jehel montre la diversité des stratégies mises en place selon les contextes sociaux et culturels et les capacités de réflexivité des adolescents. Prendre la mesure de cette diversité permet aujourd’hui de comprendre les risques sociaux que favorise la socialisation numérique précoce pour certains - indifférence, insensibilisation, radicalisation cognitive, adhésion aux messages haineux-, mais donne aussi les moyens d’encourager des postures autonomes.
Sophie Jehel propose ainsi des pistes d’analyse claires et utiles à toutes celles et tous ceux qui veulent comprendre la singularité de la situation des adolescents dans l’économie numérique ou veulent s’investir dans l’éducation aux médias.
Critiques numériques, Réseaux no 231, par Olivier Alexandre, Jean-Samuel Beuscart, Sébastien Broca
Pages 9 à 37 Une sociohistoire des critiques numériques, par Olivier Alexandre, Jean-Samuel Beuscart, Sébastien Broca
Dossier : Critiques numériques
Pages 41 à 70 Mouvement syndical et critique écologique des industries numériques dans la Silicon Valley, par Christophe Lécuyer
Pages 71 à 107 Des luttes éthiques aux luttes sociales, par Isabelle Berrebi-Hoffman, Quentin Chapus
Pages 109 à 136 La critique du numérique par les « travailleurs du milieu », par Clément Mabi, Irénée Régnauld
Pages 137 à 165 Penser le sabotage à l’ère du capitalisme numérique, par Samuel Lamoureux
Pages 167 à 194 Le capitalisme numérique comme système-monde, par Sébastien Broca
Varia
Pages 197 à 224 La justification des pratiques de co-création sur les plateformes de crowdsourcing, par Damien Renard
Pages 225 à 257 La proximité à distance, ar Louis Rénier, Aurélie Cardona, Frédéric Goulet, Guillaume Ollivier
Notes de lecture
Pages 261 à 264 Fred TURNER, L’usage de l’art. De Burning Man à Facebook, art, technologie et management dans la Silicon Valley, traduit de l’anglais par Jay Demazière, Sophie Harris, Marine Kennerknecht et Hervé Le Crosnier, photographies de Burning Man par Scott London, Caen, C&F Éditions, 2020, 144 p., par Pascal Froissart
Pages 265 à 269 Angèle CHRISTIN, Metrics at Work. Journalism and the Contested Meaning of Algorithms, Princeton (NJ), Princeton University Press, 2020, 272 p., par Valentina Grossi
Pages 270 à 274 Jean-Paul FOURMENTRAUX, antiDATA – La désobéissance numérique – Art et hacktivisme technocritique, Dijon, Les Presses du réel, coll. « Perceptions », 2020, 232 p., par Fardin Mortazavi
Pages 275 à 278 Dominique BOULLIER, Comment sortir de l’emprise des réseaux sociaux, Paris, Le Passeur, 2020, 304 p., par Alain Busson
Colloque Corps, Genres & Images
Cet événement propose de questionner, d’analyser et de discuter dans une perspective pluridisciplinaire et internationale, les rapports sociaux de genre au travers du corps comme objet d’études, et plus particulièrement la manière dont ils sont représentés et mis en scène dans la sphère publique. Structuré par quatre axes thématiques, nous proposons un programme où alternent des interventions scientifiques ainsi que des récits de terrain, des pratiques artistiques et militantes.
Comité d’organisation : Lucile Coquelin (CEMTI), Marine Malet (CARISM), Marion Philippe (ACP / INA)
Participant-es à l’organisation : Allan Deneuville (Fabrique du littéraire), Marys Hertiman (EXPERICE), Adrien Péquignot CEMTI / EUR ArTeC), Natacha Seweryn (ESTCA)
Jeudi 24 mars 2022
Accueil des participant-es
Lucile Coquelin – Introduction
9h-12h30 : PENSER ET ÉTUDIER LES IMAGES DES CORPS GENRÉS
Session modérée par Maxime Cervulle
Giuseppina Sapio, « Pervers narcissiques » : la fabrique médiatique d’une énigme
Sandy Montañola, Du sport pendant la grossesse ? Retour sur l’étude de la médiatisation de l’expertise médicale
Virginie Julliard, L’engagement émotionnel à l’égard de la « différence des sexes ». Le rôle du partage des images dans la structuration du mouvement anti-genre sur Twitter
Mathilde Larrère, Les corps des femmes dans l’arène politique
Temps d’échanges
Pause déjeuner
14h-17h : CORPS, GENRES ET REPRESENTATIONS
Session modérée par Keivan Djavadzadeh
Marie-Anne Paveau, Genre et race dans le digital blackface. Une forme d’appropriation essentielle
Marys Hertiman, Corps pluriels : traitement des corps par les créatrices de bandes dessinées
Sarah Sépulchre, Les Belges sont-ils beaux ? Quels sont les corps représentés et légitimés dans les séries belges ?
André Gunthert, Les deux corps de James Bond. Le double jeu des rôles de genre dans le film d’espionnage
Temps d’échanges
Pause-café
17h30-20h : PROJECTIONS ET TABLE-RONDE
Session modérée par Josiane Jouët
Projection de la vidéo « Sexe, ravage, corps et aliénation », publiée sur la Chaine Youtube Mardi Noir (Emmanuelle Laurent)
Table-ronde « Réflexivités des corps : expériences des normes de genre »
Projection d’un agrégat d’archives audiovisuelles de l’Institut National de l’Audiovisuel
Natacha Seweryn - Conclusion
Vendredi 25 mars 2022
Accueil des participant-es
Adrien Péquignot - Introduction
9h-12h : CORPS, GENRES ET TECHNOLOGIES NUMÉRIQUES
Session modérée par Alexandra Saemmer
Claire Balleys, Les performances du genre sur YouTube à l’adolescence : se reconnaître et être reconnu.e
Laurence Allard, Théories et techniques féministes de l’engendrement : technoféminismes vs transgenderismes
Saul Pandelakis, Xerox Babies - pour une pensée des techno-corps reproductifs queer
Temps d’échanges
Pause déjeuner
14h-17h : LES GENRES DES CORPS SPORTIFS
Session modérée par Marion Philippe
Florence Carpentier, « Quelles sont ces furies toutes possédées par une sombre folie ? » : les jeux olympiques féminins de Paris 1922 dans la presse
Jeanne-Maud Jarthon, Le fitness au féminin en salle de remise en forme
Guillaume Vallet, L’économie politique du corps dans le capitalisme du 21ème siècle : une approche par la théorie de la régulation
Temps d’échanges
Pause-café
17h30-20h : PROJECTION, TABLE-RONDE & PERFORMANCE ARTISTIQUE
Session modérée par Marine Malet
Projection d’un court-métrage documentaire
« La performance du genre dans la boxe », réalisé par des étudiant-es de Paris 8, sous la direction de Lucile Coquelin.
Table-ronde « Les corps dans le sport : expériences des normes de genre »
Performance artistique Tuto make-up pour chimère misandre de Caroline Dejoie
Marine Malet – Conclusion
Un événement co-financé par les laboratoires ACP, CARISM, CEMTI et l’EUR-ArTeC, en partenariat avec l’INA.
Ce travail a bénéficié d’une aide de l’État gérée par l’Agence Nationale de la Recherche au titre du programme d’Investissements d’avenir portant la référence ANR-17-EURE-0008.
Séminaires organisés ou co-organisés par le CEMTI
1. « La fabrique médiatique du racisme : discours et dispositifs »
2. « Les industries du numérique et les jeunes : Expériences esthétiques et émotionnelles, création de contenus et émergence de nouvelles pratiques sociales »
3. « Community building at the cinema - Faire communauté(s) face à l’écran de cinéma »
4. « Fight The Power ? Musiques hip-hop et rapports sociaux de pouvoir »
5. « Photographie et histoire »
6. « Capitalisme Cognitif »
Programmes détaillés :
1. « La fabrique médiatique du racisme : discours et dispositifs »
organisé par Maxime Cervulle, CEMTI et École Doctorale Sciences Sociales (ED 401), Université Paris 8
« Ce qu’une sait et société pense de la notion de ‘‘race’’, écrivait Stuart Hall, n’existe pas en dehors de ses modes de représentation médiatique » (Hall, 2019 [1992], 369). Aussi l’analyse des conditions de production, de circulation et de réception de l’information médiatique s’avère-t-elle indispensable à la compréhension des formes changeantes de la racialisation. Les recherches sur ce plan, qui se développent fortement dans les années 1970, disposent d’une longue histoire, d’abord marquée par l’étude de la construction discursive de l’altérité dans la presse d’information (Guillaumin, 1972 ; Hall et. al., 1978 ; Van Dijk, 1989) et par la focalisation sur les stéréotypes télévisés ou dans la presse magazine (Cohen et Gardner, 1982 ; Colfax et Frankel Sternberg, 1972). À ces premiers travaux a succédé une attention aux conditions dans lesquelles adviennent ces discours et stéréotypes : étude des sources dans la presse ou de la division raciale du travail au sein des rédactions (Pritchard et Stonbely, 2007 ; Souza Paes, 2014 ; Benson et Wood, 2015), analyse des pratiques de programmation qui misent sur la fragmentation ethnique des audiences (Gray, 1995 et 2004 ; David, 2019), critique des effets d’une conception idéaliste de l’objectivité journalistique sur la parole minoritaire (Jenkins et Griffith Payett, 2012 ; Medina, 2013). Les recherches francophones en sciences de l’information et de la communication ou en sociologie des médias renouvellent aujourd’hui cette tradition – comme en témoignent par exemple la parution récente d’un numéro de la revue Réseaux consacrée au thème « Médias et racialisation » (Rebillard, 2020) ou d’un numéro de Mots intitulé « Dire ou ne pas dire la ‘‘race’’ en France aujourd’hui » (Devriendt, Monte, Sandré, 2018). Les recherches actuelles portent en particulier sur la diffusion de discours de haine en ligne (Monnier, Seoane, Hubé et Leroux, 2021 ; Julliard, 2018), sur la montée continue d’un racisme jugé « respectable » (Bouamama, 2004) voire « légitime » dans les médias (Dalibert, 2014), sur la percée idéologique de l’extrême droite et le renouvellement de ses modes de communication (Gimenez et Voirol, 2017), ou encore sur le rôle des dispositifs de débats télévisuels dans la disqualification des perspectives antiracistes (Vörös, 2018). En suivant ces axes de réflexion, ce séminaire propose d’explorer le renouvellement actuel des formes d’expression raciste, les dispositifs au sein desquels elles se déploient, ainsi que leurs effets sur l’espace public.
11 mars 2022, 14h-16h, salle A3-317
« Communauté réactive et ‘‘respectabilité anti-système’’. Penser les conditions d’émergence des propos racistes et antisémites en ligne »
Nelly Quemener (Université Sorbonne Nouvelle, IRMECCEN)
18 mars 2022, 14h-16h, salle A2-217
« Un ‘‘racisme anti-Blancs’’ ? Carrière d’un problème public dans la presse quotidienne nationale française »
Reihane Merazka (Université Grenoble Alpes/Sciences Po Grenoble, PACTE)
1er avril 2022, 14h-16h, salle A3-317
« De coupables à victimes de racisme ? Comment les identitaires tentent d’inverser les rapports sociaux de race »
Samuel Bouron (Université Paris Dauphine, IRISSO)
29 avril 2022, 14h-16h, salle annoncée prochainement
« L’extrême droite en kiffant. Banalisation des idées et promotion des candidats Zemmour et Le Pen chez Cyril Hanouna pendant la campagne présidentielle 2022 (septembre 2021-avril 2022) »
Claire Sécail (CNRS, CERLIS)
13 mai 2022, 14h-16h, salle A2-217
« Discours journalistiques et postures antiracistes en Belgique francophone »
Sabri Derinöz, Elena Louazon et Lisa Ménalque (Université Libre de Bruxelles, ReSIC)
27 mai 2022, 14h-16h,
« Blacks in Time. De la peur de la haine des Noirs à la reconnaissance du racisme blanc : enquête dans un média mainstreamaméricain »
Christine Larrazet (Université de Bordeaux, Centre Émile Durkheim)
2. « Les industries du numérique et les jeunes : Expériences esthétiques et émotionnelles, création de contenus et émergence de nouvelles pratiques sociales »
organisé par Sophie Jehel, MCF HDR SIC, Univ. Paris 8, CEMTI et Valérie Ines de la Ville, PU Sciences de Gestion, Univ. Poitiers, CREGE
Depuis une dizaine d’années les industries du numérique ciblent de façon privilégiée les jeunes, adolescents et préadolescents, et se livrent une concurrence sans merci sur cette cible (Facebook, Instagram, Snapchat, Tiktok, Netflix, YouTube, Amazon, Steam, Twitch, Roblox etc. pour les principales). Les plateformes de jeux vidéo ont développé depuis plus de 15 ans la captation des publics jeunes. Les plateformes YouTube, Tik Tok et Roblox sont devenues également un terrain de jeu pour de très jeunes influenceurs et influenceuses. Aujourd’hui, les pratiques des culturelles des adolescents de 12-17 ans - fortement contraintes par les dispositifs socio-techniques que ces plateformes leur proposent pour créer, diffuser des contenus et les monétiser - occupent une place de première importance dans l’économie numérique qui joue un rôle déterminant dans l’économie mondiale.
L’objectif du séminaire est d’étudier à la fois :
Centré sur cette réalité complexe et fortement évolutive, le séminaire posera les bases d’une collaboration entre chercheurs de disciplines complémentaires, en SIC, en sciences de gestion, en sociologie, en informatique, en droit, en économie, en psychologie. Il proposera une série d’échanges et de rencontres afin de croiser les questionnements des chercheurs et les préoccupations de la société civile, parents, éducateurs, enseignants, associations et acteurs "de terrain". Grâce au réseau établi par les porteuses du projet, ce séminaire impliquera des chercheurs au plan international.
La rencontre entre chercheurs venus de disciplines différentes, sciences de l’information et de la communication, gestion, économie, droit, psychologie, informatique permettra de faire naître des projets de recherche interdisciplinaires. Elle construira un espace d’échange susceptible d’éclairer les acteurs de l’éducation ou de la régulation à partir de connaissances actualisées sur les jeunes et les stratégies des industries numériques.
L’ensemble des séances se déroulera à la MSH PARIS NORD à l’adresse suivante : 20 Av. George Sand, 93210 Saint-Denis – Métro : LIGNE 12 - STATION Front Populaire sortie n°3 MSH Paris Nord. Une connexion par visioconférence sera possible.
21 avril 2022, 14h30-17h30
« Utiliser les plateformes : maîtrise de la formation d’une identité et enjeux de la protection de la vie privée », en lien avec le projet ADOPRIVACY, soutenu par le Défenseur des droits et l’INJEP.
2 juin 2022, 14h30-17h30,
« Jeunes et créations numériques : enjeux des outils de design proposés par les plateformes (YouTube, Instagram, TikTok, Twitch, Roblox) »
5 juillet 2022, 9h30-12h30
« Promotion des jeunes créateurs et de nouveaux formats sur les plateformes (<1mn / Vertical / Sketches…) »
5 juillet 2022, 14h-17h
« Régulation des plateformes numériques qui ciblent la jeunesse : nouveaux acteurs et nouvelles dispositions au plan européen » en lien avec le projet ADOPRIVACY.
Jeudi 20 octobre 2022, 14h30-17h30
« Création, monétisation et commercialisation : quels enjeux pour les jeunes, quelle éthique pour les marques ? »
Jeudi 8 décembre 2022, 14h30-17h30,
séance commune avec le séminaire « Littérature Young Adult et industries du numérique », « Gamification et éditorialisation des plateformes pour les jeunes »
3. « Community building at the cinema - Faire communauté(s) face à l’écran de cinéma »
organisé par Morgan Corriou, Caroline Damiens, Mélisande Leventopoulos
Séminaire de recherche, un vendredi par mois de 14 h 30 à 16 h 30 (heure de Paris) en visioconférence (Zoom)
This seminar series is part of the research project “Community building at the cinema : towards a decentred and entangled history of cinema-going” (ArTeC-UPL).
At the crossroads of history, film studies and anthropology, this project intends to shift the focus away from Western Europe and the United States in the study of cinema exhibition and reception. It seeks to engage in transnational and comparative research on a global scale, with a particular focus on the communal identities of cinemagoers in the first 20th century. It aims to examine cinematic intra- and inter-community interactions by concentrating on non-hegemonic media industries. Our intention is to grasp cinema audiences as continuously changing collectives, characterized by a perpetual restructuration and reinvention, shaped by the spectators’ cultural, ethnic, national and religious identities.
Ce séminaire s’inscrit dans le cadre du projet de recherche « Faire communauté(s) face à l’écran : vers une histoire décentrée et croisée du spectacle cinématographique » (ArTeC-UPL).
À la croisée de l’histoire, des études cinématographiques et de l’anthropologie, ce projet souhaite décentrer l’étude du spectacle cinématographique, qui s’est polarisée jusqu’à présent sur l’Europe occidentale et les États-Unis. Il propose d’engager une recherche croisée et comparée à l’échelle globale, avec comme prisme privilégié les communautés d’appartenance des spectateurs au premier xxe siècle. Il vise à examiner les interactions cinématographiques intra- et inter-communautaires en se concentrant sur les industries médiatiques non hégémoniques. Notre intention est de saisir les publics de cinéma comme des collectifs en permanente restructuration, variant notamment selon les identités culturelles, ethniques, nationales et religieuses des spectateurs qui le composent.
To receive the Zoom link, please register by writing to the organisers. Those who already registered will receive the link automatically. Pour recevoir le lien Zoom, merci de vous enregistrer en écrivant aux organisatrices. Les personnes déjà enregistrées recevront le lien automatiquement.
Contacts : morgan.corriou@univ-paris8.fr, caroline.damiens@parisnanterre.fr, melisande.leventopoulos@gmail.com
February 11
“The Socialist and Post-Socialist Lives of Mithun Chakraborty and Disco Dancer in Tanzania and the Soviet Union”
Laura Fair (Columbia University)
“The Community Off Screen : Moviegoing from Socialist China to the Neoliberal Present”
Chenshu Zhou (University of Pennsylvania)
March 25
“Cinematic Spheres in the Gulf : A Cultural and Political History”
Firat Oruc (Georgetown University SFS Qatar)
“Of ’Bioscopes, Balls and Boys’ : Children in the Making of South African Cinemas”
Fernanda Pinto de Almeida (University of the Western Cape)
April 15
“Commitments to Cinema : Spectatorship and Political Mobilisation in the Bangladesh Film Society Movement”
Lotte Hoek (University of Edinburgh)
“Time(s) of Violence. Cinema and the Forced Assimilation of Muslim Minorities in Late Socialist Bulgaria”
Nadège Ragaru (Sciences Po, CERI)
May 20
“The Cinema as a Social Space for Community Building in Warsaw (1907-1939) : A Success Story in the Complex Polish-Jewish Interrelationship”
Karina Pryt (Universität Frankfurt)
“White Bodies in Motion : Cinemagoing as Embodied Racial Mapping in the Post-World War II Bahamas”
Erica Carter (King’s College London) :
June 10
“Family Matters : Bollywood Cinema and Ethnic Community Relations in Trinidad”
Hanna Klien-Thomas (Oxford Brookes University)
“One Size Does Not Fit All – Experiences of Post-Communist Film Cultures Across Different Bulgarian Localities”
Maya Nedyalkova (Oxford Brookes University)
4. « Fight The Power ? Musiques hip-hop et rapports sociaux de pouvoir »
co-organisé par Keivan Djavadzadeh
16 oct. 2021
Les mondes du hip-hop
Journée organisée par Anna Cuomo, post-doctorante à l’Institut ARI (Bayonne) dans le cadre du festival Haizebegi, en partenariat avec le séminaire "Fight The Power" ? (avec Karim Hammou, Nayra, Ange B., Barbara John, Éric Dicharry, Rémi Boivin, Soraya Abdeljalil, Ilidio)
Enregistrement vidéo de la table-ronde Rap et esthétiques audiovisuelles, avec Nayra et Barbara John
Enregistrement vidéo de la conférence Le rap et l’histoire plurielle de la France, avec Karim Hammou
19 nov. 2021
Dépasser l’assignation académique rap / virilité par le renouvellement des études sur les masculinités : discours et performances de genre du rappeur MC Solaar
Présentation de Clara Heysch, doctorante à l’EHESS.
17 déc. 2021
Apprentissage du rap et rapport pédagogique
Présentation de Princia Andrianirina, doctorante au CRESPPA.
25 fév. 2021
Les publics du rap en 2018
Présentation de Stéphanie Molinero, sociologue, chargée d’étude au DEPS.
Discussion : Tomas Legon, chercheur associé au CEMS.
25 mars 2022
Authenticité, légitimité, circulations : les mondes du hip-hop
Échange avec Alice Aterianus-Owanga, post-doctorante à l’université de Cap Town (Afrique du Sud), Séverin Guillard, maître de conférence à l’université d’Amiens, Virginie Milliot, maîtresse de conférence à l’université Paris 10 et Marie Sonnette, maîtresse de conférence à l’université d’Angers autour des deux numéros de revue qu’elles et il ont coordonné en 2020 (Ethnographiques n°40 et Volume ! n°17/2)
avril 2022
Journée d’étude consacrée aux clips & musiques hip-hop
Organisée par Marc Kaiser, Keivan Djavadzadeh et Lune Riboni - programme à venir.
13 mai 2022
A qui s’applique la justice ? Rap, universalisme et discrimination en France (1981-2012)
Présentation de Paroma Ghose, docteur en histoire de l’IHEID (Genève).
juin 2022
Demi-journée spéciale consacrée aux recherches émergentes sur les musiques hip-hop
5. Séminaire « Photographie et histoire »
28e année du séminaire fondé par Françoise Denoyelle, co-organisé par Véronique Figini-Veron
École nationale supérieure Louis-Lumière - Archives nationales ; CEMTI (Université de Paris 8 Vincennes-Saint-Denis) ; CHS des Mondes contemporains (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne/CNRS)
Ouvert aux chercheur.es, aux doctorant.es, aux étudiant.es en master ainsi qu’aux responsables en charge de collections de photographies dans les institutions, le séminaire Photographie et Histoire se propose d’une part de poursuivre l’approche réflexive et la mise en perspective des recherches en cours ; et d’autre part, de faciliter la circulation des informations relatives aux fonds et collections photographiques conservés dans les secteurs tant public que privé (organismes ou particuliers), en France et à l’étranger.
Couvrant les domaines des arts appliqués, des arts visuels et des médias, les travaux du séminaire porteront sur les modalités de production, de diffusion et de commercialisation dans la presse, l’édition, sur internet et les réseaux sociaux. Les questionnements sur les problématiques de repérage, de conservation, de droits, de mise à disposition du public et de valorisation des fonds ou des collections, seront développés et actualisés. Enfin, résolument inscrite dans le champ de l’histoire culturelle, la réflexion sur le rôle de l’image dans la construction d’une représentation sociale, d’un imaginaire collectif, et au-delà, dans l’élaboration de récits historiques, sera enrichie.
Archives nationales, site de PARIS (CARAN, de 10h00 à 12h00).
11, rue des Quatre fils, 75003 Paris (« Salle Albâtre » dans le hall d’entrée)
NB. L’accès à ce séminaire est soumis à autorisation. Merci d’envoyer votre demande, par courriel, à F. Denoyelle et V. Figini.
30 septembre, Caran 10h-12h
Un « front oublié », des photographes « oubliés » ?
Perspectives et enjeux de la pratique photographique sur le front d’Orient (1915-1918)"
Maria XYPOLOPOULOU, Doctorante en histoire contemporaine Sorbonne-Panthéon / École française d’Athènes
28 Octobre, Caran 10h-12h
Paris 1912. Le clin d’œil de Jules Séeberger.
Claude MALÉCOT, Docteure et ancienne chef de projet aux éditions du Patrimoine/Monum
L’exposition Dieuzaide, 60 ans de Photographie.
Françoise DENOYELLE, Historienne de la photographie, professeur émérite, expert, commissaire d’exposition
La Rétrospective, retour sur un exercice curatorial singulier
Véronique ANTOMARCHI, Docteure en histoire, professeure agrégée d’histoire à l’université de Paris (PRAG), Cerlom-Inalco, Canthel-université de Paris
25 novembre, Caran 10h-12h
Visite virtuelle du Japan Camera Industry Institute (JCII), Tokyo
Cécile LALY, Specially appointed Lecturer, Kyoto Seika University
Jeudi 2 décembre, Caran 10h-12h
Les enjeux politiques contemporains de la photographie : L’exemple de l’exposition d’Ahlam Shibli au Jeu de Paume.
Louis BOULET, Chargé de cours à l’UQÀM et à l’UPEM. Doctorant en Histoire de l’art et en Philosophie, UQÀM et Université de Tours. Ancien étudiant de l’ENS Louis-Lumière
27 janvier, Caran 10h-12h
Du noir et blanc et de la couleur dans les collections photographiques du département des Estampes et de la photographie de la BnF (1950-2000)
Dominique VERSAVEL, Cheffe du service de la photographie et conservatrice en charge de la photographie du XXe siècle au département des Estampes et de la photographie de la BnF.
Des œuvres de femmes photographes dans les collections photographiques du département des Estampes et de la photographie de la BnF (années 1970 à 1990)
Angèle FERRERE, Docteure en esthétique de la photographie à l’université Paris VIII et spécialiste en photographie d’architecture
25 février, Caran 10h-12h
Louis Ducos du Hauron, un inventeur visionnaire. Retour sur un projet de recherche et de valorisation
Natalie COURAL, Conservatrice du patrimoine, spécialité Arts graphiques, département restauration, C2RMF
Jean-Paul GANDOLFO, Ancien professeur à l’ENS Louis-Lumière. Responsable du laboratoire argentique, Chargé de cours à l’École du Louvre
Anne WOHLGEMUTH, Photographe du patrimoine, Responsable de l’INU Studio, diplômée de l’École nationale supérieure Louis-Lumière
La France au travail et La Documentation française. Retour sur la table ronde et l’exposition des Rendez-Vous de l’Histoire de Blois 2021
Lucie MORICEAU-CHASTAGNER, Responsable des collections photographiques et adjointe à la cheffe du département Beaux-arts et Patrimoine, du musée de l’Armée
Véronique FIGINI-VERON, Historienne de la photographie, maîtresse de conférences, CEMTI/CHS des Mondes contemporains
En lien avec cette communication : La Documentation française et la France au travail 1945-1980. Le point de vue de l’État | Les rendez-vous de l’histoire (rdv-histoire.com). https://rdv-histoire.com/programme/edition-2021-le-travail/les-francais-au-travail-1945-1980-archives-photographiques-de-la-documentation-francaise
25 mars, Archives nationales, Site de Pierrefitte-sur-Seine (93) 10h-12h
Visite de l’exposition « Plateau volant, motolaveur, purée minute. Au Salon des arts ménagers 1923-1983
Sandrine BULA, Conservatrice en chef du Patrimoine aux Archives nationales, chargée de mission Photographie
Exposition présentée du samedi 5 février au samedi 16 juillet 2022
8 avril, Caran 10h-12h
Être historienne, être pionnière. Dialogue croisé
Myriam TSIKOUNAS, Historienne, professeur émérite à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Françoise DENOYELLE, Historienne de la photographie, professeur émérite, expert, commissaire d’expositions
En lien avec la rubrique « Épistémologie en débats » de la Revue d’Histoire Culturelle (ici)
Quelle politique pour une collection de photographies dans les Archives départementales ? Le cas de la Nièvre (2014-2021) : sept ans de réflexion
Jean-Marie LINSOLAS
Conservateur du patrimoine et directeur des archives départementales de la Nièvre
20 mai, Caran 10h-12h
"Belo Horizonte et le Vieux Paris : le progrès et la nostalgie dans les cartes postales de 1900"
Débora COSTA, Université Fédérale de Minas Gerais (UFMG), Brésil. Doutoranda em Comunicação Social. Pesquisadora na área de comunicação visual e história
Raymond Depardon, San Clemente et Manicomio : quels regards sur la folie ?
Fanny BIETH, Doctorante en histoire de l’art, Université du Québec à Montréal
3 juin, Musée de l’Armée, 10h-12h
Visite de l’exposition « Photographies en guerre » au musée de l’Armée (Hôtel national des Invalides, Paris 7)
Françoise DENOYELLE, Historienne de la photographie, professeur émérite, expert, commissaire d’exposition, Présidente du conseil scientifique de l’exposition
Lucie MORICEAU-CHASTAGNER, Responsable des collections photographiques et adjointe à la cheffe du département Beaux-arts et Patrimoine du musée de l’Armée
6. Séminaire « Capitalisme cognitif »
co-organisé par Carlo Vercellone
Le séminaire doctoral « Capitalisme Cognitif » se propose de nourrir une réflexion critique et interdisciplinaire sur le rôle de plus en plus central de la connaissance et du numérique dans l’organisation du travail et la valorisation du capital. L’ambition de ce séminaire est celle d’appréhender le sens et les enjeux de ces mutations dans leur complexité à partir d’un triple point de vue : i) la restructuration de l’organisation des firmes qui a mené à l’essor du capitalisme de plateformes et à un formidable renforcement du système de la propriété intellectuelle ; ii) La résistance et les alternatives que la société a produit face à ce que James Boyle désigne comme le « second mouvement des enclosures », notamment sous la forme des communs de la connaissance et du numérique ; iii) les liens de ces dynamiques avec les défis de la crise écologique et le choc de la pandémie de la covid-19.
Le séminaire se déroule sur la base d’une séance mensuelle entre le mois de novembre 2021 et le mois de juin 2021. Il aura lieu de façon alterné à l’Université de Paris 8 et à la Maison des Sciences Économiques. Il s’adresse principalement aux enseignants-chercheurs, aux doctorant.e.s et aux étudiant.e.s des Masters de l’UFR Culture&Communication, mais, par ses thématiques et sa nature interdisciplinaire, il concerne aussi l’ensemble des disciplines de l’Ecole Doctorale Sciences Sociales de l’Université de Paris 8.
24 Novembre 2021, 18H30
« Biens publics et biens communs : de Richard Musgrave à Elinor Ostrom biens publics aux biens communs ».
Jean-Marie Monnier (CES- Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
16 Décembre 2021, 18H30
« La croissance verte en question : anthropocène, accumulation et écologie politique. Capitalocène et transition écologique ».
Maura Benegiamo (Université de Trieste, Collège d’étude Mondial de Paris) Emanuele Leonardi (Université de Bologne)
19 janvier 2022, 18H30
« Alliances et recomposition : pour une politique dans et contre l’écologie du capital ».
Léna Balaud (agricultrice et chercheuse indépendante en philosophie politique, membre du comité de rédaction de la revue Terrestres)
16 Mars 2022, 18H30
« Le commun comme mode de production ».
Francesco Brancaccio (CEMTI, Université Paris 8), Alfonso Giuliani (CES) et Carlo Vercellone (CEMTI, Université Paris 8)
20 Avril 2022, 18H30
« Capitalisme cognitif et dynamiques entrepreneuriales. Connaissance et entrepreneur innovateur ».
Domenico Catalano (Université de Paris 8)
18 Mai 2022, 18H30
« Commoners en Ville : Les expériences de Seine-Saint Denis et Naples ».
Frédéric Sultan (Remix Biens Communs ) et Pierluigi Vattimo (CES, Université Paris 1 et Université de Naples)
15 Juin 2022, 18H30
« Travail et libertés aujourd’hui ».
Collectif ArTLib-Atelier de recherche Travail et Libertés (Institut d’études avancées, Aix-Marseille Université)
Dans le blanc des yeux. Diversité, racisme et médias (seconde édition)
par Maxime Cervulle
Aux Éditions Amsterdam, 2021
En France, il a fallu attendre le début du XXIe siècle pour que la question de la représentation des minorités ethnoraciales sur les écrans émerge dans le débat public. Sur fond d’obsession pour la « cohésion sociale », cette émergence a alors pris la forme d’une vaste entreprise de lamentation collective, déplorant le sort de minorités qui, désignées comme « visibles », s’en sont trouvées plus fortement encore stigmatisées. Dans cet ouvrage désormais classique, Maxime Cervulle oppose à la complainte de la diversité une interrogation sur la construction sociale de la blanchité, c’est-à-dire sur la fabrique de l’hégémonie blanche et les modes de construction ordinaire des identités qui en dérivent. À l’heure où se développe, dans les sociétés occidentales, une dangereuse « mélancolie du majoritaire », sa réflexion sur les dynamiques qui conduisent les individus et les groupes à adhérer, ou à être assignés, à une « identité blanche » socialement gratifiante est un outil indispensable à la compréhension du monde dans lequel nous vivons. Car elle permet de saisir comment les rapports de race configurent la réception des contenus médiatiques, et donc la diffusion médiatique du racisme.
Session 1 – Modérée par Carlo Vercellone
9h - 10h45 :
Ludovic Bonduel – Introduction
Robert Boyer – Capitalisme de plateforme : Origines et avenir
Nikos Smyrnaios - De la dérégulation à la dé-plateformisation : le rôle des GAFAM dans l’économie politique de l’espace public
Marie Alauzen et Fabian Muniesa - L’État plateforme en mot d’ordre : translations de la figure du refuge à la coquille vide
Pause-café
11h - 12h : Temps d’échanges
Session 2 – Modérée par Christophe Magis
14h - 15h30 :
Antonio Casilli – Autoréguler et produire : Éthique de l’IA et inégalités globales
Sébastien Broca – Capitalisme numérique et inégalités territoriales
Kianoosh Yasaei – Les contradictions d’un capitalisme de plateforme périphérique
Pause-café
15h45 - 16h45 : Temps d’échanges
Conclusion
Comité d’organisation : Ludovic Bonduel et Kianoosh Yasaei
Le Logbook de la Colonie (éditions Publie.net) : roman dystopique et parodique écrit sur Facebook par Alexandra Saemmer, Sébastien Appiotti, Brice Quarante, Françoise Cahen, Françoise Chambefort, et illustré par Adrien Brunel.
Cette recherche-création propose une approche critique des plateformes et du métavers, comme de l’enseignement à distance et des risques psycho-sociaux liés à la mise sous tension de la fonction publique universitaire.
À l’issue de trois pandémies dévastatrices, des humains participent à l’expérimentation d’une vie entièrement dématérialisée. Toutes les relations, intimes, amicales et professionnelles, se déroulent sur une plateforme de simulation. Même s’ils n’ont pas le droit de quitter leurs cellules de confinement, les participants ne s’ennuient pas, car le gouverneur de la Colonie les engage dès leur plus jeune âge dans des jeux de rôles hautement concurrentiels. Le Logbook recueille les témoignages des profils enrôlés dans le Jeu de la Tour no5, dont l’équilibre déjà précaire est fragilisé par l’arrivée d’un agent infiltré.
Pour commander le livre :
https://www.publie.net/livre/logbook-de-la-colonie/
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Usager, usagère, bienvenue dans le métavers ! Vous êtes ici pour :
A — Vous ménager un moment de répit entre la Grande Pandémie et la Troisième Guerre Mondiale
B — Rester en contact avec le monde extérieur depuis votre intérieur
C — Troquer la dystopie post-démocratique contre l’utopie soviéto-nuagique
D — Vous enrichir en jetons non fongibles
Vous êtes plutôt :
A — Insoumis·e modéré·e
B — Crypto-républicain·e
C — Ni de droite ni de gauche
D — Issu·e d’un groupuscule d’ultra-centre
Vous préférez :
A — Le monde ouvert en multi-joueur
B — Les workshops en distanciel
C — Le présentiel digitalisé
D — Les jeux de rôles bureaucratiques
Vous vous voyez dans cinq ans
A — Usager apprenti
B — Expert usager
C — Happiness manager
D — Guide jupitérien
Si vous obtenez plus de A, B, C ou D à ce test, vous êtes éligible à investir le métavers de la Colonie... et à découvrir son Logbook.
Date : 16 septembre 2022
Lieu : Paris (Maison de la recherche – Sorbonne Nouvelle Paris 3)
Présentation
En janvier 2021, après la publication du livre de Camille Kouchner, La familia Grande, dénonçant un inceste, un hashtag #metooinceste recueille en quelques heures plus de 1000 tweets. Dans le prolongement des mouvements en ligne autour des violences faites aux femmes, le hashtag qui est une des nombreuses déclinaison du célèbre #metoo (Achin et al. 2019), vise à briser un tabou et libérer la parole (Ambroise-Rendu, 2003, 2010, 2016). Il s’inscrit dans un contexte de mise en visibilité de l’inceste avec : une pétition à l’initiative de Madeline Da Silva du collectif « Nous toutes » visant à former les professionnel·les de l’enfance, quatre pétitions portant sur l’âge du consentement et la création par le Président de la République d’une Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise).
La mise à l’agenda médiatique, politique et juridique de l’inceste invite à réunir des chercheur.e.s et des acteurs et actrices de terrain afin d’échanger sur les savoirs et les actions autour de l’inceste.
Un collectif ouvert de chercheur.e.s, CIMI - Collège informel #metooinceste – s’est constitué en avril 2021 afin de mener une réflexion pluridisciplinaire (sociologie des médias, sémiologie, analyse de discours, informatique, études féministes) autour de la campagne #metooinceste.
Comme le souligne Anne-Claude Ambroise-Rendu, l’inceste a été traité dès le 19ème siècle dans la presse, dans la rubrique « faits divers » (Ambroise-Rendu, 2020) et c’est la télévision qui a contribué à donner la parole aux victimes (Ambroise-Rendu, 2016). Le silence des victimes est une des caractéristiques du traitement médiatique avant le traitement télévisuel. Nous avons voulu prêter attention aux modalités d’expression en ligne et en particulier aux caractéristiques des prises de parole autour de #metooinceste.
Nous souhaitons dans le cadre de la journée d’étude du 16 septembre 2022 solliciter des acteurs et actrices de terrain (Mme Muriel Salmona, Mme Madeline Da Silva) ainsi que des chercheur.e.s afin de présenter différents travaux sur les campagnes de mobilisation autour des violences sexuelles. Cette journée d’étude sera également l’occasion de mener une réflexion sur les méthodes mobilisées et mettra l’accent sur les enjeux méthodologiques de l’analyse de mobilisation en contexte numérique.
Notre collectif de chercheur.e.s présentera les premiers résultats des recherches menées autour d’un corpus de 17 000 tweets en associant différent.s intervenvant.es associatifs mais également des collègues juristes et anthropoloques.
Cette journée d’étude sera valorisée sous la forme d’une publication collective, en l’occurrence la direction d’un numéro de la revue Quaderni.
Comité d’organisation
Laurence Allard, Christine Barats, Cécile Méadel
Programme
► 9h : Accueil
► 9h15 : L aurence Allard (Université de Lille/Fasest/lrcav-Paris Sorbonne Nouvelle) : Introduction. A l’épreuve du commun : expériences, traces, mémoires, collectifs
► 9h30-l0hl5 : Christine Barats (Université Paris Cité, Cerlis), Laetitia Biscarrat (Université Côte d’Azur, Lirces), Camille Chanial (Sciences Po Paris, tv1édialab), AgnèsMustar(Sorbonne Université, ISIR) : #metooinceste : activisme en ligne et production d’un espace du dicible
► 10h20-l0h40 : Cécile Méadel (Université Paris 2, Carism) : #balancetonporc et #Meîoolnceste, la force du témoignage
> Échanges avec le public
11h : Pause-café
► llh30-12h l5 : Pauline Mullner (Université Paris Cité, Cerlis, lned), Mallaury Bolanos (EH ESS, CM H), Salomé Oswald (Université de Strasbourg, SAGE), Jeanne du Roure (EHESS, lned), Lucie Wicky (EHESS, Ctv1H, lned) : Le mouvement #MeToo - l’émergence des réseaux sociaux comme nouvel espace de dénonciation des violences sexuelles
► 12h20-12h40 : Léonore Le Caisne (EHESS) : Mise en récit d’une victime d’inceste : l’affaire Gouardo
> Échanges avec le public
13h : Pause-déjeuner
► 14h00-15h30 : Table ronde, animation Giuseppina Sapio (Paris 8, Cemti)
Isabelle Aubry, fondatrice de Face à l’inceste
Adelaïde Bon, écrivaine et autrice de La petite fille sur la banquise
Madeline Da Silva, formatrice, activiste féministe, maire-adjointe à l’égalité et à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles
Edouard Durand, magistrat, président de la CIIVISE
Élisabeth Woronoff, metteuse en scène, co-fondatrice de Safe Now
15h30 : Pause-thé
► l6h-16h20 : Giuseppina Sapio (Université Paris 8, Cemti), Lucile Coquelin (Université Paris 8, Cemti) : #MToolnceste sur lnstagram : le témoignage par l’image
► 16h25 -16h45 : Camille Alloing (UQAtv1 - Labfluens), Julien Pierre (Université de Sherbrooke) : Quelle grammaire affective pour #Metooinceste ? Entre émotions et émojis
► l6h50-17hl0 : Noémie Paté (ICP, Religion, Culture et Société) : La mise à l’épreuve du récit des mineurs non accompagnés en demande de protection - pour une perspective intersectionnelle
> Échanges avec le public
18h : fin de la journée et pot de clôture
Communication & Langages #212
Étudier les communautés interprétatives et émotionnelles
Numéro co-dirigé par Virginie Julliard et Alexandra Saemmer
(accessible sur CAIRN)
Résumé
Un grand nombre de recherches en sciences de l’information et de la communication ont visé ces dernières décennies à déconstruire les stratégies déployées par les instances de production d’artefacts culturels, à partir de manifestations langagières et du matériau sémiotique. Certaines démarches ont couplé l’analyse de l’articulation stratégique des signes à une réflexion sur la variabilité des pratiques interprétatives, en fonction des « contextes » culturels et sociaux, et en fonction des filtres interprétatifs mobilisés par le sujet ou par des communautés « interprétatives » et « émotionnelles ». Ces démarches se fondent souvent sur une hybridation des cadres théoriques et des méthodes relevant de la sémiotique, de la sociologie et des cultural studies.
Cette hybridation, ces « bricolages » au sens que Michel de Certeau a donné à ce terme, ont amené les contributrices de ce numéro à redéfinir l’héritage critique de leurs démarches. Il s’agit non seulement de cerner au plus près ce que recouvre la notion de « contexte » et les enjeux que soulève son étendue, mais plus largement, la manière par laquelle des cadres théoriques et concepts analytiques, médiations, ainsi que les représentations et habitudes de pensée mobilisés par le sujet agissent sur les processus interprétatifs. Certaines contributions à ce dossier relatent des expérimentations méthodologiques, par exemple dans le cadre d’ateliers d’écriture ou de débats interprétatifs qui agrègent des communautés de participants autour d’un objet à analyser, ou du développement d’un outil informatique d’aide à l’exploration de corpus impliquant une explicitation des gestes d’analyse. D’autres contributions visent plutôt à saisir les « intensités affectives » présidant à des formes d’attention avant même que s’engagent des processus interprétatifs.
Les expérimentations de terrain présentées posent la question du rôle accordé à la/au chercheur-se et aux enquêté-es et communautés d’enquêté-es. Toutes les auteures reconnaissent le caractère situé de la production de connaissances, qu’elle émane des publics ou des universitaires, et questionnent la validité des postures opérant la déconstruction des implicites.
Chaque contribution participe au projet du dossier de conduire une réflexion sur les démarches interprétatives en SIC, et s’efforce de répondre à certaines des tensions ou questions irrésolues qui les habitent.
Sommaire
Lucile Coquelin & Alexandra Saemmer – De quoi le zombie est-il le signe, et pourquoi ? Sémiotique sociale du marcheur dans la série The Walking Dead
Sarah Lécossais – Éléments pour une approche discursive des séries télévisées
Amandine Pailhes & Giuseppina Sapio – Une photo à soi et des errances sémiologiques : pour une socio-sémiotique des images et des textes
Nolwenn Tréhondart – Sémiotique et formation à l’esprit critique en numérique
Adrien Pequignot – « Love me Tinder, love me sweep » aside. Rétro-ingénierie sociale d’une application de rencontres
Nelly Quemener – De l’approche critique des représentations aux dynamiques affectives. Comment repenser le statut du matériau discursif et symbolique ?
Virginie Julliard – Communauté politique, communauté sémiotique. Ce que la circulation des images révèle de la structuration de la mobilisation anti-genre sur Twitter
VARIA
Anthony Glinoer – Les modèles de la communication dans les études littéraires
Luca Di Gregorio & Clarissa Colangelo – Un roman-photo déviant ? Glissements culturels et sociologiques d’un genre sentimental dans la presse magazine belge et française (1967-1972)
Le séminaire se tiendra chaque jeudi de 13h à 15h du 6 octobre au 10 novembre 2022, en salle MR005, au rez-de-chaussée de la Maison de la Recherche de l’Université Paris 8.
L’édition 2022 de ce séminaire doctoral est dédiée à la présentation des travaux menés par les doctorant-es et docteur-es du CEMTI. Nous vous invitons à venir découvrir durant cinq semaines, à travers des interventions représentatives de la diversité du laboratoire, des recherches innovantes questionnant nos liaisons avec les médias, les médiations et les médiatisations à l’ère du numérique. Pour conclure l’événement, la sixième séance propose une intervention de Maxime Cervulle (co-directeur du laboratoire) portant sur la professionnalisation après la thèse et ses enjeux, suivi d’un temps convivial.
Ouvert à tous-tes, ce séminaire vise à ouvrir et partager des temps d’échanges réflexifs avec les doctorant-es, docteur-es et les enseignant-es-chercheur-ses du CEMTI.
Programme
Le 6 octobre 2022 - Séance modérée par Lucile Coquelin
- Adrien Péquignot - Présentation de l’UXP50 par Pithek, influenceur-chercheur
- Tiphaine Carton - Les plateformes pédagogiques, outils privilégiés de l’industrialisation du « travail documentaire » enseignant ?
Le 13 octobre - Séance modérée par Adrien Péquignot
- Lucile Coquelin - Éléments pour une sémiotique création collaborative en contexte pédagogique : le projet White Mirror
- Francesco Brancaccio - Ville intelligente et urbanisme de plateforme. Critique de l’urbanisation capitaliste à l’ère du numérique et enquête sur les communs urbains
Le 20 octobre - Séance modérée par Maël Alonzo
- Laurent Chomel - L’élargissement de l’assiette des apprenants grâce à la “vidéotisation” du savoir. Analyse comparative d’un article et d’une vidéo du journal Le Monde”.
- María Alcalá - Les pratiques photographiques dans la modulation du quotidien migratoire. Le cas des exilé·es syrien·es résidant en France.
Le 27 octobre - Séance modérée par Laurent Chomel
- Maël Alonzo - Étudier les usages ordinaires du politique et les réceptions des médias à l’échelle du quartier : compte rendu d’une enquête de terrain sur les interprétations de la violence contestataire à Ciudad Bolívar, Bogotá
- Renata Cabas - L’hybridation dans l’enseignement supérieur, le RGPD et les données personnelles
Le 3 novembre - Séance modérée par Lucile Coquelin
- Fardin Mortazavi - Méthodologie du projet Recherche Création “CyberOmbre”, entre concepts et observables du terrain
- Irène Despontin Lefèvre - La lutte pour la médiatisation. Retours sur une des stratégies de communication de #NousToutes
Le 10 novembre - Séance de clôture du séminaire
Maxime Cervulle (co-directeur du laboratoire) - La thèse et après ? La professionnalisation et ses enjeux.
Cette séance sera suivie d’un temps convivial.
Un événement organisé et financé par le CEMTI
Comité d’organisation : Lucile Coquelin & Adrien Péquignot
14 octobre 2022, CNAM, 292 Rue Saint-Martin, Paris. Salle des textiles
Cette journée d’étude, organisée avec le soutien de l’EUR ArTeC, aborde les mèmes en tant que nouvelles formes d’écriture du « soi » et du « nous ». Nous faisons l’hypothèse que les mèmes sont à la fois un outil d’expression intime et un moyen de renouvellement de l’ « horizon de sens » collectif. En tant que vecteurs de significations sociales, les mèmes jouent un rôle dans les luttes politiques et dans la construction identitaire de groupes hétérogènes. De quelle manière les mèmes participent-ils à la création d’un imaginaire social partagé ? Comment la production et le partage de mèmes peuvent favoriser l’émergence de nouvelles formes de communication et d’expression ?
Programme
9h00 Accueil
9h30 Présentation de la journée – Fabrizio Defilippi
Présentation de l’exposition « Les mèmes du jour », soignée par Gabriele Stera & Allan Deneuville.
Session 1 – Animée par Lucas Fritz
9h45 Albin Wagener (Université Rennes 2 / INALCO / St Jo Sup) – « Des mèmes aux gifs : partage, signification et émotions »
10h15 Laurence Allard (Université de Lille/Ircav-Sorbonne Nouvelle) – « Mème et NFT : la culture numérique et la blockchainology »
10h45 Questions et débat
Session 2 – Animée par Gabriele Stera
11h15 Valentina Tanni (Politecnico Milan/NABA Rome) – « The era of non-sense. Weirdness, absurdism and surrealism in internet memes » (en distanciel)
12h00 – 13h45 Pause déjeuner
13h45-15h00 Table ronde avec les memers : « La fabrique des mèmes, la fabrique des memers », animée par Irene De Togni
Avec Héloïse – @hellogrise, @lobbygouine, Mèmes Décentralisés, Vincent Inechein – Neurchi de Neurchi, Paul Ricard – Neurchi de mèmes sur templates inadaptés.
15h-15h15 pause
15h15-16h45 Session d’ateliers
Division en sous-groupes pour 3 ateliers en parallèle :
· Atelier de création numérique : “Tarots & Mèmes” – Lola Exbarroca & Irene De Togni
· Atelier de création analogique : “Les mèmes du jour” – Gabriele Stera & Allan Deneuville
· Atelier de création vivante : “Living memes” – Chiara Bucher & Fabrizio Defilippi
16h45 – Restitution des ateliers
17h15 – Conclusion de la journée – Adrien Péquignot
Organisation de la journée :
– Fabrizio Defilippi (Université Paris Nanterre- Dicen)
– Irene De Togni (Université Paris Nanterre- Dicen)
– Lucas Fritz (Université Paris Nanterre- Dicen)
– Adrien Péquignot (Université Paris 8- Cemti)
– Gabriele Stera (Université Paris 8- FabLitt)
Organisation de l’exposition « Les mèmes du jour » par Gabriele Stera & Allan Deneuville (Université Paris 8 / Après les Réseaux Sociaux)
Arthur Asseraf, Associate Professor in the History of France and the Francophone World, University of Cambridge
13 octobre 2022, 18-20 h
Retour à Orléans : rumeurs, racisme et sciences sociales sous la Cinquième République
Comment fonctionne une société qui accepte que le racisme existe mais où personne n’en assume la responsabilité ? Cette communication propose de réfléchir à cette question à partir du cas de la France des années 1960 en réexaminant l’émergence de la célèbre rumeur d’Orléans. En 1969, une rumeur antisémite prend naissance dans cette ville réputée tranquille. En quelques semaines, avec l’implication des médias, des pouvoirs publics, des réseaux associatifs et enfin des sociologues, elle devient un véritable cas type, un modèle de comment se répand une rumeur encore mobilisé aujourd’hui. Pourquoi le cas d’Orléans est-il devenu si célèbre ? Parce qu’Orléans était “bon à penser” pour toute une série d’acteurs qui ont contribué à cet événement médiatique. Après-guerre, et c’est bien connu, le concept de “race” est devenu illégitime dans la plupart des sociétés européennes. Le “racisme”, lui, est devenu un problème important mais à l’origine incertaine. Les événements d’Orléans et leur médiatisation par Edgar Morin ont participé à une redéfinition du racisme comme un trouble diffus, collectif, irrationnel et sans auteur. En bref, Orléans a permis aux sociologues de redéfinir le racisme en rumeur.
Discutant : Pascal Froissart, professeur en sciences de l’information et de la communication, CELSA - Sorbonne Université
Université Paris 8 - Vincennes-Saint-Denis, Maison de la recherche, salle A2 201
le 21 octobre 2022
Lieu : CELSA77, rue de Villiers
92200 Neuilly-sur-Seine
Sur inscription : Si vous souhaitez assister à la JE, merci de bien vouloir remplir le formulaire suivant pour recevoir le lien visioconférence et/ou les détails de l’événement en présentiel.
Résumé
Face à l’évolution des réseaux sociaux numériques, les pratiques de marketing d’influence et de publicitarisation s’immiscent de plus en plus au sein des contenus, en particulier audiovisuels et photographiques. Placements de produits, partenariats et jeux d’influence sont devenus de véritables enjeux pour les créateur-es de contenu et se glissent sur Instagram, Youtube ou encore Tiktok sous forme de publications aux formats et aux temporalités variés. De quelle manière le marketing d’influence contribue à reconfigurer les pratiques en ligne et les représentations en circulation sur les réseaux sociaux numériques ? Qu’est-ce qui caractérise les formes de publicitarisation des contenus circulant en ligne ?
L’objectif de cette journée d’étude est d’interroger les liens entre influenceur-ses, pratiques numériques et représentations sociales au sein d’un espace de débat et d’échanges réflexifs ouverte aux étudiant-es, aux doctorant-es comme aux enseignant-es-chercheur-es en sciences de l’information de la communication, et plus largement en sciences humaines et sociales.
Programme de la journée
8h45-9h15 : Accueil café
9h15-9h30 : Mot d’accueil par les organisateur-trices de la journée d’études
Interroger le concept d’influence numérique
Modération : Sébastien Appiotti, GRIPIC, CELSA - Sorbonne Université
9h30-10h30, conférence introductive de Valérie Patrin-Leclère, GRIPIC, CELSA - Sorbonne Université
« Le concept de publicitarisation au miroir de l’influence : définition et enjeux »
10h30-11h : Thomas Grignon, DICEN-odF - CNAM
« “L’influence” comme prétention communicationnelle : enjeu d’une querelle entre groupes professionnels »
11h-11h30 : Lucie Alexis, GRESEC - Université Grenoble Alpes
« Formation des « influenceurs » à l’autorégulation de la publicité : stratégies de communication et objectifs pédagogiques de l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité »
11h30-12h : Marine Siguier, IDEES - Université Le Havre Normandie
« Les chaînes de vulgarisation écologique sur YouTube, entre influence et résistance »
12h-12h45 : Discussion
12h45-14h15 : Pause déjeuner
Professionnel-les de l’influence : pratiques, représentations et stratégies
Modération : Marine Malet, CARISM - Université Paris-Panthéon-Assas
14h15-14h45 : Camille Alloing, Labfluens - UQAM
« Quel travail du clic pour faire de ses clics un travail ? L’influence numérique comme marchandise et comme pratique »
14h45-15h15 : Stéphanie Marty, LERASS - Université Paul Valéry Montpellier 3
« Influenceurs, self-branding et transmedia storyliving : de nouvelles formes de publicitarisation ? »
15h15-15h45 : Nataly Botero, CARISM - Université Panthéon Assas Paris 2 ; Paola Sedda, GERIICO, Université de Lille
« Réception des discours des influenceurs et influenceuses santé. Enquête auprès des patient.es »
15h45-16h15 : Marie Ballarini, IRCAV - Université Sorbonne Nouvelle Paris 3
« Collaborations entre institutions culturelles et influenceurs : stratégies et évolutions des pratiques »
16h15-17h15 : Discussion
17h15 Conclusion de la journée d’études par Lucile Coquelin, CEMTI - Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis
17h30 - Pot de clôture
Comité d’organisation :
Sébastien Appiotti (GRIPIC, Celsa - Sorbonne Université)
Lucile Coquelin (CEMTI, Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis)
Marine Malet (CARISM, Université Paris-Panthéon-Assas)
Jeudi 1er et vendredi 2 décembre 2022, Maison de la Recherche de l’Université Paris 8
(2, rue de la Liberté, 93200 Saint-Denis, arrêt Saint-Denis Université (ligne 13), amphithéâtre MR002 et salle A2-219.
Inscription obligatoire (le colloque se déroulera uniquement en présentiel)
https://framaforms.org/inscription-colloque-semiotiques-de-terrain-1-2-decembre-2022- universite-paris-8-1667230869
Coordonné et organisé par :
Sébastien APPIOTTI (CELSA - Sorbonne Université, GRIPIC)
Alexandra SAEMMER (Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, CEMTI) Nolwenn TRÉHONDART (Université de Lorraine, CREM)
Avec l’appui de :
Lucile COQUELIN (Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, CEMTI) Adrien PÉQUIGNOT (Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, CEMTI) Virginie PIOT (Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, CEMTI)
Avec le soutien
des laboratoires CEMTI, CREM et GRIPIC
de la Commission recherche de l’Université Paris 8
de la Faculté des Lettres de Sorbonne Université
du ministère de la Culture (projet "Interpréter les images chocs en temps de crise sanitaire", CREM/Inspé de Lorraine)
Colloque international labellisé "Grand événement Paris 8"
L’analyse de la construction du sens à partir des signes environnants fait incontestablement partie des ambitions de la sémiotique. En tant que discipline, celle-ci occasionne néanmoins des débats persistants quant à savoir ce qui, lors de la sémiose, prédomine. « Hors du texte, point de salut » aurait souvent répété Julien Algirdas Greimas (1974) : cette formule plaidant pour une focalisation de la démarche sémiotique sur les structures formelles du texte, par principe de méthode, a été abondamment commentée et parfois critiquée. Certain-es chercheur-es, s’appuyant en outre sur Umberto Eco (1992), ont souligné à leur tour la nécessité de prendre en compte les « droits » du texte pour rendre possible l’analyse critique des structures de pouvoir et de savoir qui s’y trouveraient « encodées » (Hall, 1973). D’autres, se réclamant de la tradition pragmatique, mettent en œuvre une analyse de la sémiose « en acte » et cherchent à sonder l’équivalent vécu des structures formelles, en s’intéressant à l’actualisation du texte et à sa circulation en divers contextes (Odin, 2011 ; Darras, 2006), ou aux prismes interprétatifs et dispositions d’agir du sujet qui conçoit, perçoit et interprète les signes (Saemmer, Tréhondart, 2022, 2020).
Certaines de ces démarches pragmatiques modélisent le contexte de communication dans lequel une ressource sémiotique, par exemple une production culturelle ou médiatique, est actualisée (sémio-pragmatique) et, dans certains cas, régulée par un dispositif socio-technique (sémiotique des médias [Badir, 2007], des écrits d’écran [Jeanneret, Souchier, 2005 ; Gomez Mejia, 2016], du genre [Julliard, 2016]). D’autres démarches déplacent le centre d’intérêt vers l’analyse des pratiques discursives, « où le discours n’est rien d’autre que le texte énoncé et/ou les procédures qui gouvernent sa production » (Semprini, 2007). Les chercheur-es s’inscrivant dans la filiation des travaux sur la « sémiosis sociale » initiés en France par Eliseo Verón (1995) proposent, quant à eux, d’étudier une production culturelle ou médiatique en retraçant avec le plus de précision possible ses grammaires de production (Lécossais, 2020) et de reconnaissance (Appiotti, 2020).
Depuis plusieurs années, nombre de chercheur-es, dans l’interdiscipline des sciences de l’information et de la communication notamment, développent des méthodologies qui articulent des enquêtes de terrain à l’analyse des structures formelles des productions culturelles et médiatiques (textes, images, films, séries, journaux en ligne, plateformes numériques...). Elles et ils mettent en perspective l’analyse formelle effectuée par l’expert-e sémioticien-ne avec les processus interprétatifs tels qu’ils sont vécus par des producteur-es ou récepteur-es. Elles et ils engagent, à partir de la confrontation d’hypothèses interprétatives sur le terrain, une réflexion sur les « savoirs situés » (Haraway, 2007) et « habitudes de pensée » (au sens d’un « habitus de pensée » [Lorusso, 2018 ; Darras, 2006]) qui motivent la sémiose chez le sujet, y compris chez l’expert-e. Certaines démarches vont jusqu’à engager une réflexion critique sur les cadres d’appréhension binaires parfois sous-jacents aux démarches focalisées sur les pratiques discursives, plaidant pour la prise en compte des affects et passions, au-delà de la signification (Quemener, 2018).
Ce colloque propose de dresser un état de l’art de la richesse expérimentale de ces « sémiotiques de terrain ». Il est une invitation à questionner les approches « situées » de la sémiose et à faire dialoguer les méthodologies.
Programme
1er décembre
8h30-9h : Amphi MR002 - Accueil café et introduction par les organisateur-ices
Sébastien APPIOTTI, CELSA - Sorbonne Université, GRIPIC
Alexandra SAEMMER, Université Paris 8 Vincennes–Saint-Denis, CEMTI Nolwenn TRÉHONDART, Université de Lorraine, CREM
9h-10h : Amphi MR002 - Conférence
Guillaume SOULEZ, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, IRCAV : Le contexte deux fois : terrain, délibération et pragmatique du cinéma et de l’audiovisuel
10h-12h Session 1 - Epistémologies du terrain
Amphi MR002
Modération : Sébastien Appiotti et Bertrand Gervais
Sémir BADIR, Université de Liège, FNRS : Qu’est-ce qu’un terrain ? Approche sémiotique
Pierre BARRETTE, UQAM, CRILCQ : Vers un modèle sociosémiotique des dispositifs médiatiques : proposition méthodologique
Pascal LABORDERIE, Université de Reims Champagne- Ardenne, CEREP ; Dounia MIMOUNI-MESLEM, Université d’Oran 2, laboratoire de Langues, Littérature et Civilisation/Histoire en Afrique : Pour une sémio-pragmatique de la bande dessinée : d’une lecture-modèle à l’analyse comparée des lectures empiriques
10h-12h Session 2 - Auto-réflexivité et savoirs situés
Salle A2-219
Modération : Alexandra Saemmer et Nolwenn Tréhondart
Amal BEN ATTOU, Université Ibn Zohr - Agadir, LARLANCO
Le savoir situé, le vécu social et les signes environnants, une pratique discursive du patrimoine architectural
Aurélie SANSEN, CELSA - Sorbonne Université, GRIPIC
La fabrique d’un regard sémiotique : itinéraire des gestes du chercheur
Ambre ABID-DALENÇON, CELSA - Sorbonne Université, GRIPIC
Sémiotique des professions. Une approche multidimensionnelle, ouverte et interstitielle
14h-15h : Amphi MR002 - Table ronde
Sémiotique sociale : concepts, terrains, objets
Sébastien APPIOTTI, CELSA - Sorbonne Université, GRIPIC
Ghizlane BENJAMAA, Université Paris 8 Vincennes–Saint-Denis, CEMTI Lucile COQUELIN, Université Paris 8 Vincennes–Saint-Denis, CEMTI Adrien PÉQUIGNOT, Université Paris 8 Vincennes– Saint-Denis, CEMTI Virginie PIOT, Université Paris 8 Vincennes–Saint-Denis, CEMTI Alexandra SAEMMER, Université Paris 8 Vincennes–Saint-Denis, CEMTI Nolwenn TRÉHONDART, Université de Lorraine, CREM
15h-17h Session 3 - L’espace comme terrain
Amphi MR002
Modération : Sébastien Appiotti et Sémir Badir
Julia BONACCORSI, Université Lyon 2, ELICO
Damien DARCIS, Université de Mons
Isabelle GARCIN-MARROU, Sciences-Po Lyon, ELICO François PROVENZANO, Université de Liège, Traverses Cécile REGNAULT, École Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon, UMR EVS, Mathias VALEX, Université Lyon 2, ELICO : Enquêter sur les sens de la ville : l’école d’été comme sémiotique de terrain
Mathilde VASSOR, CELSA - Sorbonne Université, GRIPIC : Articuler les méthodologies pour saisir la fabrique du sens des affichettes de voisinage
Alexandre LANSMANS, Université de Liège, Centre de Sémiotique & Rhétorique : Relever les écrits urbains : coordonnées d’une enquête sémiotique
15h-17h Session 4 - Sémiotiques de l’intime
Salle A2-219
Modération : Alexandra Saemmer et Nathalie Lacelle
Camila CABRAL-AREAS, Université de la Réunion, LCF : Saisir le religieux par une approche sémio- anthropologique : la croyance à l’épreuve du terrain
Giuseppina SAPIO, Université Paris 8 Vincennes–Saint- Denis, CEMTI : Sur le terrain des violences conjugales : pour une sémiotique-action
Laura VERQUERE, CELSA - Sorbonne Université, GRIPIC : Étudier les médiations dans l’enquête : ce que les objets font aux expériences intimes
17h30-18h30 : Amphi MR002 - Conférence
Bertrand GERVAIS, UQAM
Le monde est le terrain de la sémiotique
2 décembre
8h30-9h : Accueil café
9h-10h : Amphi MR002 - Conférence
Nathalie LACELLE, UQAM, Eleonora ACERRA, UQAT, Moniques RICHARD, UQAM : De la production numérique à la reconceptualisation didactique : démarche à rebours
10h-12h Session 5 - Approches sémio-discursives du numérique
Amphi MR002
Modération : Lucile Coquelin et Adrien Pequignot
Virginie JULLIARD, CELSA - Sorbonne Université, GRIPIC
Fred PAILLER, Université du Luxembourg, C2DH : Dix ans de débat : ce que la circulation et la résurgence des images disent de la formation d’un mouvement anti-genre sur Twitter
Eleni MOURATIDOU, Université Paris Nanterre, Dicen- IdF : Du sens symbolique au sens socio-économique : l’approche sémio face aux modèles socio- économiques des productions industrielles
Rossana DE ANGELIS, Université Paris Est Créteil, Céditec : Les pratiques des rédacteurs numériques professionnels : une analyse sémiotique
Justine SIMON, Magali BIGEY, Université de Franche- Comté, ÉLLIADD : Un œil sur le chat et une patte dans la culture numérique. Dynamiques interprétatives de discours socionumériques
10h-12h Session 6 - La sémiologie à l’épreuve du terrain
Salle A2-219
Modération : Sébastien Appiotti et Nolwenn Tréhondart
Collectif SAENS (Brahim Azaoui, Caroline Blanvillain, Alaric Kohler, Maud Lebreton Reinhard) : Sémiologie et discours publicitaire. Questionnements méthodologique et épistémologique dans le cadre d’une recherche appliquée
Lucie ALEXIS, Université Grenoble Alpes, GRESEC : Sémiologie audiovisuelle et entretiens semi-directifs : faire dialoguer les acteurs & les écrans
Nataly BOTERO : Université Panthéon-Assas Paris 2, IFP, CARISM Sémiologie en terrain toxique : analyse de la mise en récit de la lutte contre les pesticides
14h-15h : Amphi MR002 - Conférence
Maud BONENFANT, UQAM : Le terrain de la sociosémiotique : pour une étude située des discours grâce à une méthodologie foucaldienne
15h-16h30 Session 7 - Sémiose en contexte pédagogique
Amphi MR002
Modération : Nolwenn Tréhondart et Virginie Piot
Maud LEBRETON, Haute École Pédagogique des cantons de Berne, Jura, Neuchâtel, Suisse
Brahim AZAOUI, Université de Montpellier, LIRDEF : Par-delà les mots. Penser la multimodalité à l’école à travers l’exemple de deux signes impensés : le corps et l’image
Marie-Sophie MADIBA, Université de Lorraine, CREM : Processus de sémiose des images des étudiants en école de communication
15h-16h30 Session 8 -Terrains poétiques et recherche- création
Salle A2-219
Modération : Sébastien Appiotti et Alexandra Saemmer
Arsène CAENS, EHESS, Lier-Fyt : La mise en scène de la voix poétique : une anthropologie sémiotique de la métaphore paysagère
Pauline ESCANDE-GAUQUIÉ, CELSA - Sorbonne Université, GRIPIC : La chronique numérique comme recherche création : le cas de l’avatar Apoline
16h30-17h : Conclusion et perspectives
17h : Pot de clôture
Organisé par le laboratoire CEMTI Paris 8 en collaboration avec SOPHIAPOL Nanterre et CES-CNRS Paris 1
Le séminaire doctoral annuel « Capitalisme Cognitif » se propose de nourrir une réflexion critique et interdisciplinaire sur le rôle de plus en plus central de la connaissance et du numérique dans l’organisation du travail et la valorisation du capital. L’ambition de ce séminaire est celle d’appréhender le sens et les enjeux de ces mutations dans leur complexité à partir d’un triple point de vue : i) la restructuration de l’organisation des firmes qui a mené à l’essor du capitalisme de plateformes et à un formidable renforcement du système de la propriété intellectuelle ; ii) La résistance et les alternatives que la société a produit face à ce que James Boyle désigne comme le « second mouvement des enclosures », notamment sous la forme des communs de la connaissance et du numérique ; iii) les liens de ces dynamiques avec les défis de la crise écologique et les effets de la pandémie de la covid-19.
Le séminaire se déroule sur la base d’une séance mensuelle entre le mois de novembre 2022 et le mois de juin 2023.
Il aura lieu de façon alternée à l’Université Paris 8 et à la Maison des Sciences Économiques.
Il s’adresse principalement aux enseignants-chercheurs, aux doctorant.e.s et aux étudiant.e.s des Masters de l’UFR Culture&Communication, mais, par ses thématiques et sa nature interdisciplinaire, il concerne également l’ensemble des autres disciplines de l’Ecole Doctorale Sciences Sociales de l’Université Paris 8.
PROGRAMME
Mardi 4 Octobre 2022
Institution du commun, économies populaire et revenu de base en Argentine
Ariel Pennisi - Professeur à l’Université nationale José C. Paz et l’Université nationale des arts de Buenos Aires
Mercredi 30 Novembre 2022
Comment imposer une limite absolue au capitalisme ? Philosophie politique de Deleuze et Guattari
Jun Fujita Hirose - Professeur Université Ryukoku de Kyoto
Mercredi 14 décembre 2022
Ce que l’entreprise partagée nous apprend sur le travail dans ses diverses dimensions
Sarah de Heusch - Membre de la coopérative Smart Bruxelles
Mercredi 25 Janvier 2023
Théorie critique et crise écologique
Franck Fischbach - Professeur Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Mercredi 15 Février 2023
Le droit d’auteur comme mode de production. Lecture historique de l’économie politique de l’industrie musicale
Christophe Magis - Maître de conférence CEMTI Université Paris 8
Mercredi 15 Mars 2023
Agricultures urbaines, communs alimentaires et nouvelles résistances dans les métropoles
Flaminia Paddeu - Maîtresse de conférence Université Paris 13
Sara Marano - Chercheuse-doctorante University of Gastronomic Science
Mercredi 19 Avril 2023
Fin du monde et petits fours : Les élites transnationales face à la crise climatique
Edouard Morena - MaÎtre de conférence University of London Institute in Paris
Mercredi 24 Mai 2023
L’impérialisme de plateforme
Kianoosh Yasaei - Chercheur-doctorant CEMTI Université Paris 8
Nikos Smyrnaios - Maître de conférence Université Toulouse 3
Mercredi 14 Juin 2023
Le(s) commun(s) comme mode de production et comme principe politique. Enjeux d’une divergence théorique
Ludovic Bonduel - Chercheur-doctorant CEMTI Université Paris 8
Mercredi 28 Juin
La monnaie comme institution du commun
Laurent Baronian - Maître de Conférence Université Paris 13
Antonio Di Stasio – Docteur CEMTI Université Paris 8 - DISPC Université de Salerno
Séminaire CEMTI- MSH Paris Nord – CREGE MSHS Poitiers
LES INDUSTRIES DU NUMERIQUE ET LES JEUNES
Inscription préalable : https://lite.framacalc.org/drbjrnc610-9xi8
PROGRAMME
Jeudi 8 décembre 2022, 10h-13h
Editorialisation et gamification des contenus numériques. Quelle éthique pour les marques ? quelles modalités éducatives ?
en lien avec le projet ADOPRIVACY, soutenu par le Défenseur des droits et l’INJEP.
MICHAEL BUROW, designer. Les techniques de gamification implémentées dans les logiciels.
ADRIEN PEQUIGNOT, doctorant Cemti, ArTeC, Paris 8, Analyse du design de la plateforme Twitch au prisme de l’engagement.
CLOTILDE CHEVET, chercheuse, doctorante GRIPIC, Sorbonne Université, ZOE AEGERTER, designer - Collectif "Les Causeuses". Fabriquer le Bestiorobot » pour déconstruire la machine qui parle .
Discutante : Valérie Ines de la Ville, PU, CEREGE, Univ. Poitiers
Jeudi 8 décembre 2022, 14h-17h
Editorialisation et gamification des plateformes pour les jeunes
NOLWENN TREHONDART, MCF, Univ. Lorraine, laboratoire CREM. La modélisation des pratiques scolaires par les plateformes éducatives : enjeux de design et d’emancipation.
FLORENCE RIO, MCF Univ. Lille, laboratoire Geriico, et ELSA TADIER, MCF à l’Univ. de Paris, laboratoire CERILAC. Lire en ligne : entre stratégie de plateformes et pratiques adolescentes.
Discutante : Bérengère Voisin, MCF, Univ. Paris 8 ; laboratoire Cemti.
Lieu : MSH Paris Nord
20 avenue George Sand 93210 Saint-Denis, metro Ligne 12, Front Populaire
Le 8 décembre : Salle 414 , 10h- 13h et 14h-17h
Responsables : Sophie Jehel, MCF HDR SIC, Univ. Paris 8, CEMTI –
Valérie Ines de La Ville, PU Sciences de Gestion, Univ. Poitiers, CREGE
sophie.jehel@univ-paris8.fr ; valerie.ines.de.la.ville@univ-poitiers.fr
Crédits imagette : Alain SAEY
Objet et Objectifs du séminaire
Depuis une dizaine d’années les industries du numérique ciblent de façon privilégiée les jeunes, adolescents et préadolescents, et se livrent une concurrence sans merci sur cette cible (Facebook, Instagram, Snapchat, Tiktok, Netflix, YouTube, Amazon, Steam, Twitch, Roblox etc. pour les principales). Les plateformes de jeux vidéo ont développé depuis plus de 15 ans la captation des publics jeunes. Les plateformes YouTube, Tik Tok et Roblox sont devenues également un terrain de jeu pour de très jeunes influenceurs et influenceuses. Aujourd’hui, les pratiques des culturelles des adolescents de 12-17 ans - fortement contraintes par les dispositifs socio-techniques que ces plateformes leur proposent pour créer, diffuser des contenus et les monétiser - occupent une place de première importance dans l’économie numérique qui joue un rôle déterminant dans l’économie mondiale.
L’objectif du séminaire est d’étudier à la fois :
- les stratégies des industries numériques à l’égard des jeunes, les adolescents étant devenus une cible commerciale privilégiée ;
- les pratiques de création des jeunes, mais aussi de résistance ou d’adhésion aux stratégies des plateformes ;
- les régulations des comportements des différents acteurs mises en œuvre par les pouvoirs publics, les plateformes et les jeunes, en particulier par des politiques d’éducation aux médias.
Centré sur cette réalité complexe et fortement évolutive, le séminaire posera les bases d’une collaboration entre chercheurs de disciplines complémentaires, en SIC, en sciences de gestion, en sociologie, en informatique, en droit, en économie, en psychologie. Il proposera une série d’échanges et de rencontres afin de croiser les questionnements des chercheurs et les préoccupations de la société civile, parents, éducateurs, enseignants, associations et acteurs "de terrain". Grâce au réseau établi par les porteuses du projet, ce séminaire impliquera des chercheurs au plan international.
La rencontre entre chercheurs venus de disciplines différentes, sciences de l’information et de la communication, gestion, économie, droit, psychologie, informatique permettra de faire naître des projets de recherche interdisciplinaires. Elle construira un espace d’échange susceptible d’éclairer les acteurs de l’éducation ou de la régulation à partir de connaissances actualisées sur les jeunes et les stratégies des industries numériques.
Sur quoi se fondent nos interprétations ? Introduction à la sémiotique sociale appliquée aux images d’actualité, séries télé et sites web de médias
par Alexandra Saemmer, Nolwenn Tréhondart, Lucile Coquelin
paru aux Presses de l’Enssib.
https://presses.enssib.fr/catalogue/sur-quoi-se-fondent-nos-interpretations
Ce livre aborde le champ de l’éducation aux médias d’une manière inédite : à partir d’une réflexion sur la manière dont nous attribuons du sens aux productions visuelles. Prenant comme exemples desimages d’actualité, de séries télé, de sites web de médias, les autrices cherchent à comprendre les significations différentes, et parfois contradictoires, qu’elles suscitent.
Elles s’appuient sur une méthode d’enquête originale appliquée depuis plusieurs années à l’école, à l’université, mais aussi hors contexte pédagogique : des ateliers de co-interprétation où les participant.es échangent leurs ressentis, réflexions et hypothèses au visionnage d’images fixes ou animées. Dans une production visuelle, chacun·e accorde une importance différente à tel détail perçu puis, sur cette base, fonde son opinion à travers des « filtres interprétatifs » qui puisent dans sa socialisation, ses savoirs, ses habitudes et croyances.
En aidant chacun·e –professionnel·le, enseigné·e, simple citoyen.ne– à devenir plus lucide sur ses propres mécanismes et fondements interprétatifs, la sémiotique sociale ainsi mise en œuvre permet de comprendre que le regard sur les productions visuelles est culturellement et socialement construit.
Voir le rap : clips et cultures visuelles des musiques hip-hop
Journée d’études organisée par Lune Riboni et Keivan Djavadzadeh (CEMTI)
Université Paris 8 - Maison de la recherche (amphithéâtre MR002)
vendredi 16 décembre 2022
Pour certains, « le clip, en tant que tel, n’est aujourd’hui guère plus qu’une enveloppe qui recouvre une chanson » (Straw, 2018). Comment dès lors expliquer la popularité du streaming vidéo ? Celui-ci occupe aujourd’hui une place centrale dans la consommation de musique en ligne, à part quasiment égale avec le streaming audio par abonnement (IFPI, 2021). Les consommateurs de vidéo YouTube se désintéresseraient-ils de l’aspect visuel, écoutant les clips plus qu’ils ne les regarderaient (Kaiser et Spanu, 2018) ? Il paraît difficile d’imaginer que les auditeurs ne soient pas, dans le même temps, des spectateurs - surtout dans le cas du rap où l’image joue un rôle central. De fait, certains clips vidéo ont contribué à façonner la persona des artistes et participé de manière singulière au succès de morceaux devenus des « classiques ». Difficile en effet de penser à PNL sans avoir à l’esprit leur série de clips qui, de « Jusqu’au dernier gramme », véritable court-métrage de 29 minutes, à celui de « Au DD », tourné en haut de la tour Eiffel, les a fait entrer « dans la légende ». Le rappeur Fianso a lui aussi construit son image en faisant du clip vidéo une composante essentielle de son projet créatif, réalisant plusieurs clips dans les quartiers populaires les plus connus de l’hexagone, de la Seine-Saint-Denis aux quartiers nord de Marseille pour l’album « On est passés chez So ». Quant à Shay, c’est avec deux clips remarqués posant la question du regard qu’elle effectuait son retour, en 2018 avec « Jolie » et en 2022 avec « Da ».
Si les clips semblent aujourd’hui omniprésents et sont largement partagés et commentés en ligne, leur importance ne date pas de l’avènement des réseaux socionumériques et du streaming. Ils ont par ailleurs souvent servi à appuyer l’ancrage social et spatial des artistes, constitutif du genre musical (Guillard, 2017). Robin D. G. Kelley notait déjà au début des années 2000 que « le hip-hop, comme d’autres musiques populaires, est devenu un genre musical très visuel reposant sur des représentations visuelles attestant que l’artiste est issu des ghettos et d’un environnement difficile » (Kelley, 2001). Le vidéoclip ne sert par ailleurs pas uniquement à attester d’une appartenance à un territoire et un milieu social mais aussi à construire et alimenter une culture visuelle aux références multiples. Que serait le morceau « California Love » de 2Pac et Dr. Dre, sorti en 1995, sans le clip mythique inspiré de l’univers du film Mad Max ? Comme l’illustre cet exemple, de nombreux clips de rap s’inspirent explicitement du cinéma, à l’image de « Phénomène « , de Kekra, dont l’univers post-apocalyptique évoque celui de Blade Runner 2049, ou encore le mythique « L’empire du côté obscur » d’IAM inspiré par la saga Star Wars. Les liens ne sont néanmoins pas à sens unique et le rap a également nourri les représentations cinématographiques et sérielles. Ainsi, pour ne prendre que les exemples les plus connus, du film Do the Right Thing de Spike Lee ou de la série The Wire de David Simon.
Cette journée d’étude sera l’occasion de saisir une part des enjeux de représentation qui traversent les vidéoclips de rap, en particulier dans la tension entre évocations verbales et visuelles. Quelle forme prend la mise en visibilité des rapports sociaux, alors même que le rap est largement associé à la jeunesse ethnoracialisée des classes populaires ? Comment les clips sont-ils reçus par différents publics, nourrissant parfois des controverses sur les questions de sexisme et de (anti)racisme ? Comment les clips sont-ils construits, et par qui ? Quelles influences nourrissent l’imaginaire visuel des clips de rap ? Quelles différences esthétiques dans le temps ou selon les espaces géographiques ? Quel rapport les artistes entretiennent-ils et elles à l’image, et à leur image ? C’est à ces questions que les différent·es intervenant·es apporteront des éléments de réponse.
Introduction : 10h30
Ulrike Lune Riboni (maîtresse de conférences en Sciences de l’information et de la communication, Université Paris 8 / Cemti) et Keivan Djavadzadeh (maître de conférences en Sciences de l’information et de la communication, Université Paris 8 / Cemti)
Circulations des esthétiques : 10h45-12h15
Marcos Roberto Pina, « Le rôle des vidéo-clips dans la diffusion du genre musical funk de São Paulo » (Post-Doctorant en Sociologie, UNICAMP – Brésil)
Keivan Djavadzadeh, « Des esthétiques croisées ou contraires ? Penser la circulation des modèles de féminité dans le rap entre les États-Unis et la France » (maître de conférences en Sciences de l’information et de la communication, Université Paris 8 / Cemti)
Cultures visuelles du rap français : 14h-15h15
Emily Shuman, « Rap français et médias de masse : des cultures visuelles complices ? » (Assistant professor en cultures francophones, Radboud University – Pays-Bas)
Maureen Lepers, « Silhouettages dans l’octogone : construire les corps du rap dans les clips de Booba » (docteure en Cinéma et Audiovisuel, Université Paris 3 / IRCAV)
Politiques du regard : 15h30-16h45
Célia Sauvage, « Les clips de Lil Nas X : le queer gaze et la résistance contre l’hétéronormativité » (docteure en Études cinématographiques et audiovisuelles, Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3 / IRCAV)
Emmanuelle Carinos Vasquez, « “Monsieur Nick Conrad n’est pas Edward Norton“. Le rôle des clips dans la pénalisation politico-judiciaire du rap français contemporain. » (doctorante en sociologie, Université Paris 8 / Cresppa-GTM)
Conclusion : 17h30
Numéro coordonné par Aurélie Mouton-Rezzouk et Bérengère Voisin
Où et comment est-il aujourd’hui possible de faire l’expérience des émotions littéraires ? La sphère privée de la lecture individuelle constitue bien sûr une première réponse. L’évocation des lieux d’enseignement que sont l’école et l’Université vient ensuite. Mais que pourrait-on dire de cette expérience au sein de la cité ? Dans quelle mesure participe-t-elle de la vie publique, et informe-t-elle des usages, des pratiques, des modes de sociabilités ? Rendre compte des lieux, des espaces, des pratiques dans lesquels l’individu peut faire aujourd’hui l’expérience des émotions littéraires partagées, c’est, d’une certaine manière, parler de la vitalité de la littérature.
Sommaire
https://journals.openedition.org/itineraires/11799
Aurélie Mouton-Rezzouk et Bérengère Voisin
Des lieux, des publics, des dispositifs, des communautés pour expérimenter aujourd’hui les émotions littéraires [Texte intégral]
Présentation du numéro
Venues, Audiences, Devices, Communities for Experiencing Literary Emotions. Presentation of the Issue
Excursus
Marie Maurel de Maillé
Lieux d’écrits [Texte intégral]
Lectures publiques
Michèle Fontaine et Mathilde Roussigné
Quelle archive pour les émotions littéraires ? Le cas de l’événement mille lectures d’hiver [Texte intégral]
Julia Gros de Gasquet
Le festival de la Correspondance de Grignan : lire en toutes lettres [Texte intégral]
Arnaud Rykner
Lire ou écrire, il ne faut pas choisir. L’écrivain et la lecture en public [Texte intégral]
Céline Pardo
L’émotion du poème incarné : les lectures à une voix des Épiphanies par Henri Pichette [Texte intégral]
Lieux et expositions
Pauline Hachette
Circulations affectives autour d’une citation littéraire à succès [Texte intégral]
Laurence Boudart et Christophe Meurée
Objets authentiques, objets sacrés : de la construction de l’émotion patrimoniale [Texte intégral]
Sandra Glatigny
De l’émotion littéraire à l’émotion patrimoniale : « Flaubert dans la ville » [Texte intégral]
Floriane Toussaint
Hemingway à La Havane : entre mise en scène de l’émotion et évocation d’une présence [Texte intégral]
Varia
Julia Pont et Sam Rachebœuf-Allard
À la folie de Joy Sorman [Texte intégral]
Livre de voix, livre de corps : une enquête sur le fil
À la folie by Joy Sorman. Book of Voices, Book of Bodies : an Investigation on the Edge
Sous la direction de Nolwenn Tréhondart et Sylvie Bosser
Des géants du numérique aux plateformes d’écriture, de vente, de diffusion, d’auto-édition littéraire, de nouveaux acteurs économiques ont acquis une place non négligeable dans la filière éditoriale. Au vu des enjeux qui sous-tendent les évolutions actuelles, ce dossier de MEI entend dresser l’état des lieux d’un écosystème du livre marqué, entre autres, par la prolifération de plateformes en ligne jouant un rôle d’intermédiation entre auteurs, éditeurs et lecteurs. Les douze articles et l’interview qui composent ce dossier traitent des secteurs de la librairie, de la bibliothèque, de l’auto-édition, des champs de la critique littéraire, ainsi que des pratiques de création et de réception de récits écrits sur des plateformes numériques. Y prédominent les questions des relations de pouvoir, mais aussi d’alliance et de négociation, sous le prisme des différentes injonctions - à la participation, à la créativité, à la gratuité - qui caractérisent le capitalisme numérique. Si la réflexion sur le design et l’expérimentation créative reste prégnante, les questionnements se déplacent pour aller vers des postures affirmant un positionnement critique, ou engagé, en lien avec l’industrialisation et la standardisation croissantes des pratiques de lecture et d’écriture obéissant à des formes de gouvernementalité numérique.
Sommaire
Éditorial
Nolwenn Tréhondart et Sylvie Bosser
Entretien avec John B. Thompson
Sylvie Bosser et Nolwenn Tréhondart
Ouvrez les librairies !
Lucie Alexis et Sophie Noël
La consommation engagée dans le commerce du livre
Louis Wiart et Olivier Thuillas
La « plateforme numérique » Kindle Direct Publishing
Thomas Guignard
Quand la médiation du livre numérique questionne l’avenir de la lecture publique : étude du dispositif PNB
Aude Inaudi
De nouveaux médiateurs
Clara Levy
Participation dans l’industrie du livre
Laura Bousquet
L’« affaire Goodreads »
Marc Jahjah
Passions littéraires et vidéos
Marine Siguier
L’adaptation livresque au risque du numérique
Christel Taillibert et Bruno Cailler
Pratiques adolescentes et smartphone
Florence Rio et Elsa Tadier
Sonder ce qui nous raconte
Sébastien Appiotti et Alexandra Saemmer
De l’écran à la page
Allan Deneuville
VARIA – Développement durable dans la haute gastronomie
Axelle Rouge
Ulrike Lune Riboni
Editions Amsterdam/Multitudes, 2023
Comment retourner les armes de la surveillance pour en faire des outils d’émancipation.
Depuis les années 2000, les usages de la vidéo partagée sur internet ont pris une place croissante dans les manifestations et les émeutes, mais aussi dans le quotidien politique. Au Liban, au Chili ou en Iran, les vidéos documentant les manifestations, les exactions policières et les affrontements ont été partagées par milliers. En France, les Gilets jaunes n’ont eu de cesse de filmer, de se filmer et de partager leurs images. Ces pratiques fascinent et interrogent journalistes, politiques et utilisateurs des réseaux sociaux. Mais, si les articles sur les vidéos de violences policières ou le riot porn sont désormais légion, les sources permettant de les comprendre et de les inscrire dans la longue durée de la contestation audiovisuelle restent rares.
C’est ce manque que voudrait combler cet ouvrage, qui introduit à l’histoire du militantisme audiovisuel : des premiers groupes ouvriers français aux expériences états-uniennes de guerilla television, des collectifs argentins combattant l’hégémonie occidentale aux collectifs antiracistes anglais au médiactivisme audiovisuel italien, il passe en revue plusieurs décennies de contestation des régimes de visibilité dominants. En chemin, il propose des outils théoriques pour appréhender la critique des représentations et montre que, par-delà les mutations technologiques, la contestation audiovisuelle obéit toujours au même élan fondamental : arracher l’image au pouvoir, se la réapproprier et, ainsi, mobiliser.
Aurélie Aubert
Institut National de l’Audiovisuel, 2023
Depuis quelques années, des médias vidéo entièrement pensés pour les réseaux sociaux numériques : Now This aux États-Unis, Brut, Loopsider, Simone en France tandis que les médias traditionnels élaborent en parallèle aujourd’hui une offre spécifique en vidéo de ce type, pour un public jeune. Les logiques algorithmiques irriguées par les activités de partage des contenus par les internautes président dorénavant à la diffusion. Cet ouvrage analyse ces capsules vidéo de quelques minutes traitant de sujets informatifs, plutôt à destination des jeunes de 18 à 35 ans, et propose un examen approfondi de ces productions médiatiques en vidéos. Elles se présentent souvent comme vierges de toute ligne éditoriale, élaborant la promesse d’une information brute qui mettrait à distance le travail et la médiation des journalistes. Partant d’une étude sur les contenus, croisée avec une analyse des métriques de consultation, l’ouvrage s’intéresse aussi à la manière dont sont fabriqués ces sujets vidéos dans un écosystème journalistique plateformisé, en montrant que l’élaboration d’une ligne éditoriale dans ce nouveau contexte reste un enjeu crucial.