Année 2020-2021 - Semestre 2
. Le Vendredi 18h-21h.

Ouvert au Master « Industries culturelles et créatives », particulièrement à la spécialité́ de M2 « Plateformes numériques : stratégies, logiques et enjeux » ainsi qu’aux doctorant-es du CEMTI.
Organisé et animé par Francesco BRANCACCIO, David GALLO LASSERE, Orazio IRRERA, Matteo POLLERI, Carlo VERCELLONE.

Contact : carlo.vercellone@univ-paris8.fr

Dans le prolongement du séminaire sur l’opéraïsme italien (1968-1977) de la précédente année universitaire, ce séminaire vise à poursuivre l’analyse de la pensée opéraïste des années 1980-90, période au cours de laquelle elle a traversé un moment de fort renouvellement conceptuel afin de cerner les contours d’un monde alors déjà en profonde transformation. Il sera d’abord question de revenir sur les élaborations théorico-politiques de la fin des années 1970 : la rencontre du marxisme opéraïste avec l’ontologie spinozienne, les perspectives et les analyses de Foucault et Deleuze, ainsi que la discussion autour des concepts d’« ouvrier social » et de « multitude ». C’est en effet pendant cette période que l’hypothèse du « capitalisme cognitif » commence à être explorée et que les thèmes du General Intellect et de la coopération sociale sont de plus en plus approfondis. Nous explorerons ensuite la manière dont le (post ou néo)opéraïsme a ciblé la connexion entre le développement des réseaux numériques et la mise au travail des différentes facultés (cognitives, affectives, etc.) des subjectivités contemporaines. C’est donc à l’intérieur de cet espace d’analyse que nous nous focaliserons d’une part sur la manière dont les concepts opéraïstes élaborés entre les années 1980 et 1990 ont connu leur plein déploiement dans les années 2000, pour trouver dans les ouvrages de Michael Hardt et Antonio Negri leur vecteur de diffusion planétaire. Il s’agira d’autre part d’analyser comment, à travers ces mêmes concepts, il a été possible de formuler un diagnostic, à la fois théorique et politique, du monde contemporain et de ses enjeux : de la gouvernance algorithmique au capitalisme de plateforme, et de la coopération numérique à l’industrialisation du travail cognitif.

 

Programme : 

29 janvier : Orazio IRRERA (Université Paris 8 / CIPh) - Éric ALLIEZ (Université Paris 8) : « Biopolitique, capital et production de subjectivité : Foucault, Deleuze, Guattari et l’opéraisme »

5 février : Andrea MORESCO (Université Paris 1 / ENS de Pise) - Guillermo BIALAKOWSKY (UBA / CONICET / Paris 8) : « Pouvoir constituant, ontologie et politique »

12 février : Cannelle GIGNOUX (Université Paris 8) - Frédéric MONFERRAND (Université de Namur) : « Aliénation et general intellect : Marx au-delà de Marx » 

19 février : Sergio BOLOGNA - Davide GALLO LASSERE (University of London in Paris) : « Composition de classe et nouvelles figures de travail » 

26 février : Clara MOGNO (Université de Padoue) : « Fédéralisme et critique des théories de la souveraineté dans la pensée de Luciano Ferrari-Bravo »

5 mars : Michael HARDT (Duke University) et Davide GALLO LASSERE (University of London in Paris) : « Empire vingt ans après » 

12 mars : Séance pédagogique 

19 mars : Yves CITTON (Université Paris 8 / ArTeC) : « Économie de l’attention » 

26 mars : Antonio CASILLI (Télécom Paris) - Paola TUBARO (Université Paris Saclay) : « Genre et travail : les plateformes face à la crise sanitaire »

2 avril : Carlo VERCELLONE (Université Paris 8) - Francesco BRANCACCIO (Université Paris 8) : « Extractivisme, digital labour et capitalisme de plateforme » 

9 avril : Judith REVEL (Université Paris Ouest-Nanterre) - Carlo VERCELLONE (Université Paris 8) : « Ontologie et économie du commun » 

16 avril : Paolo Virno (Université de Rome 3) : sous réserve